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Perle : 3 600 actions privées du TPC cherchent preneurs


Perle : 3 600 actions privées du TPC cherchent preneurs
PAPEETE, mardi 26 février 2013. Le Tahiti Pearl Consortium, nouvelle SEM (société d’économie mixte) est à la recherche de ses actionnaires privés. La SEM dont la création a été approuvée par les représentants de l’assemblée de Polynésie française le 8 février dernier, est une société au capital social de 590 millions de Fcfp, dont 85% appartiennent au Pays. C’est la participation maximale que le Pays peut placer dans une SEM. Les 15% restants du capital doivent être proposées à des actionnaires privés, lesquels apporteront donc une manne financière totale de 88,5 millions de Fcfp, répartis en 3600 actions. Vendredi dernier une réunion avec les perliculteurs était organisée à la présidence de la Polynésie afin de présenter le TPC et de les inviter à prendre des actions dans la nouvelle SEM. L’opération n’a pas été jusqu’ici une franche réussite.

Si le Collectif «Touche pas à ma perle» a boudé cette réunion et propose un boycott total de cette opération à ses sympathisants, plusieurs dizaines de professionnels étaient au rendez-vous. Mais même parmi les professionnels convaincus, l’absence de business plan pour ce TPC et le manque de transparence a provoqué une réaction de prudence. Ainsi, Franck Tehaamatai, un important producteur, a posé un certain nombre de conditions avant de signer pour une offre ferme dépassant les 10 actions. «J’ai fait une offre pour prendre 9 parts, mais j’en prendrais 900 si j’obtiens des réponses favorables à mes interrogations» explique-t-il. Le producteur a demandé la présence de 3 représentants des actionnaires privés (au lieu de 2) au sein du Conseil d’administration, que la présidence du C.A soit également confiée à un professionnel et enfin que le directeur général de la SEM soit recruté après un appel à candidature. «Cette SEM doit à terme être transformée en SAS (société par actions simplifiées) et revenir aux professionnels, alors pourquoi ne pas le faire dès le départ» détaille Franck Tehaamatai.

Ce producteur s’inquiète également de la longueur et de l’élargissement de l’objet social de la SEM
, publié dans le Journal Officiel du 18 février dernier. «L’objet social me paraît surchargé et ressemble fort à ce qui avait été mis en place pour la Maison de la Perle. Moi, je veux bien participer et investir, mais je ne veux pas accoucher d’une catastrophe». Or, selon ce professionnel le Pays a du mal à répondre à certaines interrogations «Ils veulent monter des sociétés, mais ont-ils eux-mêmes un jour fait ce genre d’opérations ? Nous on vit dedans tous les jours, on sait quelles sont les difficultés». Franck Tehaamatai s’est dit prêt à acheter un quart des 3 600 actions privées du TPC, soit un total de 22 millions de FCfp «mais quand je vois l’objet social, je dis non». La mise en route complète du Tahiti Pearl Consortium paraît donc laborieuse et le financement des 15% de l’actionnariat privé sera difficile à trouver. Les professionnels ne sont pas informés de la suite qui sera donnée à cette première réunion autour du berceau du TPC, ni du calendrier prévisionnel pour que ces 15% puissent enfin être rassemblés. A suivre.


OBJET SOCIAL DU TPC

Cette société a pour objet :
- l'achat, l'organisation de l'écoulement et de l a vente essentiellement à l'exportation, des produits perliers de Polynésie française, et en particulier des perles de culture de Tahiti, provenant des exploitations perlicoles de Polynésie française ;
- la prospection à l'international de nouveaux marchés des produits perliers de Polynésie française, et en particulier des perles de culture de T a h i t i ;
- l'organisation des opérations de t r i , de classification, de labellisation et d'évaluation de l a production des produits perliers de Polynésie française ;
- la mise en oeuvre de toute action en vue d'aboutir à la protection juridique des produits perliers de Polynésie française ;
- le développement d'une politique de promotion des produits perliers de Polynésie française sur le marché local et à l'international ;
- l'organisation et l'utilisation, sous un mode coopératif avec les producteurs de produits perliers, des moyens et des modes de production visant à garantir l a qualité de la production ;
- la participation de la société à toutes entreprises ou sociétés créées ou à créer dont l'objet serait susceptible de concourir à l a réalisation de l'objet social et ce, par tous moyens, notamment par voie de création de sociétés nouvelles, d'apports, de fusions, d'alliances, de groupements d'intérêt économique ou de sociétés en participation ;
- et plus généralement, toutes opérations industrielles, commerciales ou financières, mobilières ou immobilières pouvant se rattacher directement ou indirectement à l'objet social ou susceptible d'en favoriser l'exploitation et le développement.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 26 Février 2013 à 15:32 | Lu 800 fois