Jérusalem, Non défini | AFP | mercredi 28/02/2018 - Pèlerins et touristes soulagés et fervents se sont pressés en rangs serrés mercredi dans le Saint-Sépulcre rouvert après trois jours de bras de fer avec Israël pour des questions d'argent et de principe.
Il faisait encore nuit quand les détenteurs des clés du lieu le plus saint du christianisme ont poussé les vastes battants de bois à 4H00 (2H00 GMT) mettant fin à trois jours d'épreuve de force.
L'église construite à Jérusalem sur les sites présumés de la crucifixion et du tombeau du Christ n'était jamais restée fermée aussi longtemps depuis plus d'un quart de siècle.
Il n'a fallu que quelques minutes pour qu'un groupe de dizaines de catholiques français émergent des ruelles obscures de la Vieille ville.
C'était le dernier jour de leur séjour et leur ultime chance. "Depuis dimanche, nous avons prié devant les portes" closes, dit à l'AFP François-Roch Ferlet, 29 ans, l'un des membres de l'association KTsens.
Puis les groupes ont afflué, s'engouffrant dans l'édifice sépulcral, embrassant dès l'entrée la Pierre de l'onction vénérée par les orthodoxes, et allant former plus loin de longues queues auprès du tombeau du Christ.
Le Saint-Sépulcre reçoit en temps normal des milliers de visiteurs chaque jour.
Les chefs des Églises grecque orthodoxe, arménienne et catholique, qui partagent la garde du site, l'ont fait fermer dimanche midi pour contester le projet de la municipalité israélienne de Jérusalem d'imposer une partie de leurs biens immobiliers, et une proposition de loi attentant selon eux à leurs droits de propriété et à leur mission.
La fermeture a laissé déconfits des milliers de visiteurs du monde entier pour qui le Saint-Sépulcre s'annonçait comme le temps fort de leur séjour. Bon nombre ont quitté Jérusalem frustrés. Ceux qui ont pu revenir mercredi ne cachaient pas leur joie.
"Quand je suis venu hier et que j'ai trouvé les portes fermées, j'en ai pleuré", dit Sameh Zakaria, un copte d'origine égyptienne venu des Pays-Bas.
"Je suis heureux maintenant, je vais pouvoir prier pour ma famille et mon pays", se réjouit-il.
Face au retentissement d'une fermeture qui n'a que de rarissimes précédents, et confronté à l'apparente détermination des Eglises, le gouvernement israélien a suspendu mardi après-midi les actions qui avaient provoqué leur colère.
Tout en saluant la nouvelle, les Eglises se sont gardées de crier victoire.
"Nous n'aimons pas employer le mot de victoire parce que rien n'est terminé", a déclaré à l'AFP Farid Jubran, conseiller juridique de la custodie, gardienne des lieux saints au nom de l'Eglise catholique.
Des négociations doivent à présent s'engager, et les Israéliens devront renoncer aux faits accomplis, a-t-il souligné. Les Eglises "espèrent ne pas être forcées d'agir à nouveau", mais sont prêtes à le faire, a-t-il dit.
Les Eglises ont fait taire leurs arguties historiques et savamment mené leur barque, estime l'historien Vincent Lemire.
"L’équipe de Netanyahu a mis 72 heures à comprendre que (ce qui se passait) était dévastateur, encore plus quand ce sont des chrétiens, avec les opinions publiques occidentales", dit-il.
Après la succession des gages donnés par l'administration Trump depuis un an comme la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, les Israéliens se sont dit: "Pas la peine pour 150 millions (d'euros, les taxes réclamées par la municipalité) de se mettre à dos tous les pèlerins d'Occident et de Russie", observe-t-il. Les relations des Eglises avec Israël sont indissociables du vieux conflit israélo-palestinien.
Les Eglises s'alarment globalement d'agissements visant selon elles à amoindrir la présence chrétienne à Jérusalem, qui ne représente plus que 2% de la population majoritairement juive.
Or les chrétiens sont très majoritairement palestiniens. Dans une ville comme Jérusalem, au coeur du conflit, le soupçon d'hégémonisme israélien et juif au détriment des minorités n'est jamais loin.
Le Saint-Sépulcre se trouve lui-même dans la Vieille ville à Jérusalem-Est. Israël a annexé Jérusalem-Est et proclame toute la ville sa capitale indivisible. L'annexion est illégale pour la communauté internationale. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
En pleine période de tensions entre l'administration Trump et la direction palestinienne, outrée par ce qu'elle considère comme un outrancier parti pris pro-israélien, Saëb Erakat, un des membres de cette direction, a relevé "l'ironie" d'entendre le vice-président américain Mike Pence, évangéliste convaincu, proclamer sa volonté de renforcer la présence chrétienne dans la région.
"Nous assistons au résultat de la reconnaissance par l'administration américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël. Les premiers à payer le prix sont les chrétiens palestiniens", a-t-il dit.
Il faisait encore nuit quand les détenteurs des clés du lieu le plus saint du christianisme ont poussé les vastes battants de bois à 4H00 (2H00 GMT) mettant fin à trois jours d'épreuve de force.
L'église construite à Jérusalem sur les sites présumés de la crucifixion et du tombeau du Christ n'était jamais restée fermée aussi longtemps depuis plus d'un quart de siècle.
Il n'a fallu que quelques minutes pour qu'un groupe de dizaines de catholiques français émergent des ruelles obscures de la Vieille ville.
C'était le dernier jour de leur séjour et leur ultime chance. "Depuis dimanche, nous avons prié devant les portes" closes, dit à l'AFP François-Roch Ferlet, 29 ans, l'un des membres de l'association KTsens.
Puis les groupes ont afflué, s'engouffrant dans l'édifice sépulcral, embrassant dès l'entrée la Pierre de l'onction vénérée par les orthodoxes, et allant former plus loin de longues queues auprès du tombeau du Christ.
Le Saint-Sépulcre reçoit en temps normal des milliers de visiteurs chaque jour.
Les chefs des Églises grecque orthodoxe, arménienne et catholique, qui partagent la garde du site, l'ont fait fermer dimanche midi pour contester le projet de la municipalité israélienne de Jérusalem d'imposer une partie de leurs biens immobiliers, et une proposition de loi attentant selon eux à leurs droits de propriété et à leur mission.
- 'J'en ai pleuré' -
La fermeture a laissé déconfits des milliers de visiteurs du monde entier pour qui le Saint-Sépulcre s'annonçait comme le temps fort de leur séjour. Bon nombre ont quitté Jérusalem frustrés. Ceux qui ont pu revenir mercredi ne cachaient pas leur joie.
"Quand je suis venu hier et que j'ai trouvé les portes fermées, j'en ai pleuré", dit Sameh Zakaria, un copte d'origine égyptienne venu des Pays-Bas.
"Je suis heureux maintenant, je vais pouvoir prier pour ma famille et mon pays", se réjouit-il.
Face au retentissement d'une fermeture qui n'a que de rarissimes précédents, et confronté à l'apparente détermination des Eglises, le gouvernement israélien a suspendu mardi après-midi les actions qui avaient provoqué leur colère.
Tout en saluant la nouvelle, les Eglises se sont gardées de crier victoire.
"Nous n'aimons pas employer le mot de victoire parce que rien n'est terminé", a déclaré à l'AFP Farid Jubran, conseiller juridique de la custodie, gardienne des lieux saints au nom de l'Eglise catholique.
Des négociations doivent à présent s'engager, et les Israéliens devront renoncer aux faits accomplis, a-t-il souligné. Les Eglises "espèrent ne pas être forcées d'agir à nouveau", mais sont prêtes à le faire, a-t-il dit.
Les Eglises ont fait taire leurs arguties historiques et savamment mené leur barque, estime l'historien Vincent Lemire.
"L’équipe de Netanyahu a mis 72 heures à comprendre que (ce qui se passait) était dévastateur, encore plus quand ce sont des chrétiens, avec les opinions publiques occidentales", dit-il.
- 'Ironie' américaine -
Après la succession des gages donnés par l'administration Trump depuis un an comme la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël, les Israéliens se sont dit: "Pas la peine pour 150 millions (d'euros, les taxes réclamées par la municipalité) de se mettre à dos tous les pèlerins d'Occident et de Russie", observe-t-il. Les relations des Eglises avec Israël sont indissociables du vieux conflit israélo-palestinien.
Les Eglises s'alarment globalement d'agissements visant selon elles à amoindrir la présence chrétienne à Jérusalem, qui ne représente plus que 2% de la population majoritairement juive.
Or les chrétiens sont très majoritairement palestiniens. Dans une ville comme Jérusalem, au coeur du conflit, le soupçon d'hégémonisme israélien et juif au détriment des minorités n'est jamais loin.
Le Saint-Sépulcre se trouve lui-même dans la Vieille ville à Jérusalem-Est. Israël a annexé Jérusalem-Est et proclame toute la ville sa capitale indivisible. L'annexion est illégale pour la communauté internationale. Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
En pleine période de tensions entre l'administration Trump et la direction palestinienne, outrée par ce qu'elle considère comme un outrancier parti pris pro-israélien, Saëb Erakat, un des membres de cette direction, a relevé "l'ironie" d'entendre le vice-président américain Mike Pence, évangéliste convaincu, proclamer sa volonté de renforcer la présence chrétienne dans la région.
"Nous assistons au résultat de la reconnaissance par l'administration américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël. Les premiers à payer le prix sont les chrétiens palestiniens", a-t-il dit.