Pékin, Chine | AFP | mardi 20/08/2018 - C'est une nouvelle victoire pour Pékin dans sa rivalité avec Taipei: le Salvador, petit Etat d'Amérique centrale, a établi mardi des relations diplomatiques avec le géant asiatique. La Chine arrache ainsi un nouvel allié à l'île de facto autonome dont elle revendique la souveraineté.
Le document établissant les relations diplomatiques a été signé solennellement à Pékin par les ministres des Affaires étrangères du Salvador et de la République populaire de Chine dans une pièce pavoisée des drapeaux des deux nouveaux partenaires.
Après avoir déjà été abandonné en mai par la République dominicaine et le Burkina Faso, Taïwan n'est désormais plus reconnu que par 17 pays.
"Notre gouvernement prend cette décision afin de changer notre stature historique et d'élever notre niveau de vie. Nous espérons que nous pourrons apporter des bénéfices tangibles à nos citoyens et de l'espoir à tous", a déclaré le ministre salvadorien Carlos Castaneda.
La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis 1949, après une guerre civile entre communistes (basés à Pékin) et nationalistes (réfugiés dans la capitale taïwanaise Taipei). L'île n'est pas reconnue comme pays par l'ONU, mais se gère de façon autonome.
Taïwan n'a cependant jamais déclaré son indépendance. Et Pékin la considère toujours comme l'une de ses provinces vouée à retourner dans son giron.
La Chine populaire interdit ainsi à ses partenaires toute relation officielle avec l'île et s'efforce de convaincre les alliés de Taipei de reconnaître le gouvernement communiste.
Le président du Salvador, Salvador Sanchez Ceren, a confirmé, dans un discours diffusé sur la radio et la télévision nationales, que son gouvernement avait décidé de "rompre les relations maintenues avec Taïwan" et de reconnaître la Chine populaire.
"Le Salvador a choisi de s'engager à ne reconnaître qu'une Chine unique, sans préalable, adoptant la même position que la plupart des Etats du globe", s'est félicité Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères.
Le gouvernement communiste basé à Pékin revendique la souveraineté sur Taïwan (dont l'appellation officielle est "République de Chine"), estimant que l'île est une partie inaliénable du territoire chinois.
"Cette rupture des relations diplomatiques n'est pas un incident isolé. Cela fait partie de toute une série d'intimidations menées par la Chine", a réagi à Taipei la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen. "Taïwan ne pliera pas face à la pression."
Le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu a pour sa part vivement condamné la stratégie de Pékin visant à isoler diplomatiquement l'île en faisant miroiter de généreux financements aux alliés de Taipei.
"Nous n'allons pas nous engager dans une diplomatie du dollar contre la Chine" populaire, a martelé M. Wu. Il a précisé que le Salvador avait réclamé "des financements colossaux" pour le développement d'une infrastructure portuaire, un projet que Taïwan avait refusé de soutenir.
La reconnaissance de la Chine populaire par le Salvador met fin à 58 années d'alliance entre le pays d'Amérique centrale et le gouvernement taïwanais.
Seuls 17 Etats reconnaissent encore Taïwan. Parmi eux: le Vatican, un seul pays africain (eSwatini -- ex-Swaziland), ainsi que des nations du Pacifique et d'Amérique latine (Honduras, Guatemala ou Paraguay).
Les relations diplomatiques entre Pékin et l'île se sont envenimées depuis l'élection de Mme Tsai en 2016. Elle est issue d'un parti politique traditionnellement favorable à l'indépendance.
Sous son mandat, un total de cinq Etats ont rompu leurs relations avec Taipei.
La rupture des liens avec le Salvador intervient peu de temps après le retour de Tsai Ing-wen à Taïwan après une visite au Paraguay et au Belize. A cette occasion, elle avait prononcé un discours lors d'une escale aux Etats-Unis, provoquant les vives protestations de Pékin.
Après le Costa Rica en 2007, la Gambie en 2013 et Sao Tomé en 2016, puis le Panama l'an dernier, la République dominicaine et le Burkina Faso avaient été les derniers pays en date en mai dernier à changer de partenaire diplomatique en faveur de la Chine communiste.
Le document établissant les relations diplomatiques a été signé solennellement à Pékin par les ministres des Affaires étrangères du Salvador et de la République populaire de Chine dans une pièce pavoisée des drapeaux des deux nouveaux partenaires.
Après avoir déjà été abandonné en mai par la République dominicaine et le Burkina Faso, Taïwan n'est désormais plus reconnu que par 17 pays.
"Notre gouvernement prend cette décision afin de changer notre stature historique et d'élever notre niveau de vie. Nous espérons que nous pourrons apporter des bénéfices tangibles à nos citoyens et de l'espoir à tous", a déclaré le ministre salvadorien Carlos Castaneda.
La Chine continentale et Taïwan sont dirigés par des régimes rivaux depuis 1949, après une guerre civile entre communistes (basés à Pékin) et nationalistes (réfugiés dans la capitale taïwanaise Taipei). L'île n'est pas reconnue comme pays par l'ONU, mais se gère de façon autonome.
Taïwan n'a cependant jamais déclaré son indépendance. Et Pékin la considère toujours comme l'une de ses provinces vouée à retourner dans son giron.
La Chine populaire interdit ainsi à ses partenaires toute relation officielle avec l'île et s'efforce de convaincre les alliés de Taipei de reconnaître le gouvernement communiste.
- "Taïwan ne pliera pas" -
Le président du Salvador, Salvador Sanchez Ceren, a confirmé, dans un discours diffusé sur la radio et la télévision nationales, que son gouvernement avait décidé de "rompre les relations maintenues avec Taïwan" et de reconnaître la Chine populaire.
"Le Salvador a choisi de s'engager à ne reconnaître qu'une Chine unique, sans préalable, adoptant la même position que la plupart des Etats du globe", s'est félicité Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères.
Le gouvernement communiste basé à Pékin revendique la souveraineté sur Taïwan (dont l'appellation officielle est "République de Chine"), estimant que l'île est une partie inaliénable du territoire chinois.
"Cette rupture des relations diplomatiques n'est pas un incident isolé. Cela fait partie de toute une série d'intimidations menées par la Chine", a réagi à Taipei la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen. "Taïwan ne pliera pas face à la pression."
Le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu a pour sa part vivement condamné la stratégie de Pékin visant à isoler diplomatiquement l'île en faisant miroiter de généreux financements aux alliés de Taipei.
"Nous n'allons pas nous engager dans une diplomatie du dollar contre la Chine" populaire, a martelé M. Wu. Il a précisé que le Salvador avait réclamé "des financements colossaux" pour le développement d'une infrastructure portuaire, un projet que Taïwan avait refusé de soutenir.
- Cinq alliés perdus -
La reconnaissance de la Chine populaire par le Salvador met fin à 58 années d'alliance entre le pays d'Amérique centrale et le gouvernement taïwanais.
Seuls 17 Etats reconnaissent encore Taïwan. Parmi eux: le Vatican, un seul pays africain (eSwatini -- ex-Swaziland), ainsi que des nations du Pacifique et d'Amérique latine (Honduras, Guatemala ou Paraguay).
Les relations diplomatiques entre Pékin et l'île se sont envenimées depuis l'élection de Mme Tsai en 2016. Elle est issue d'un parti politique traditionnellement favorable à l'indépendance.
Sous son mandat, un total de cinq Etats ont rompu leurs relations avec Taipei.
La rupture des liens avec le Salvador intervient peu de temps après le retour de Tsai Ing-wen à Taïwan après une visite au Paraguay et au Belize. A cette occasion, elle avait prononcé un discours lors d'une escale aux Etats-Unis, provoquant les vives protestations de Pékin.
Après le Costa Rica en 2007, la Gambie en 2013 et Sao Tomé en 2016, puis le Panama l'an dernier, la République dominicaine et le Burkina Faso avaient été les derniers pays en date en mai dernier à changer de partenaire diplomatique en faveur de la Chine communiste.