Paris, France | AFP | mardi 05/10/2021 - Le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a exprimé "sa honte", "son effroi" et demandé "pardon" aux victimes de pédocriminalité, mardi après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels de l’Église (Ciase) depuis 1950.
"Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun", a déclaré Mgr de Moulins-Beaufort devant la presse.
"A travers votre compte rendu, nous avons entendu la voix des personnes victimes, entendu leur nombre. Leur voix nous bouleverse, leur nombre nous accable. Il dépasse ce que nous pouvions supposer", a-t-il encore souligné.
L'archevêque de Reims a assuré que les évêques allaient "consacrer du temps" à sa lecture.
De son côté, Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux) a interrogé : "peut-on bien recevoir un désastre ?" "Que dire, sinon éprouver (...) une honte charnelle, une honte absolue".
Face à cette enfance qui a été "violentée", face à une "telle tragédie" et face à ces "crimes massifs commis dans (son) église", elle a exprimé son "chagrin".
Interrogé par la presse, au sujet de la politique de réparation préconisée par la Commission Sauvé, Eric de Moulins-Beaufort a déclaré: "je suis favorable à ce que nous reprenions la question, à la lumière de ce que la Ciase nous demande".
En mars, la CEF avait annoncé le versement, à partir de 2022 d'une "contribution financière" aux victimes, qui pourrait être soit individualisée" tout en ne dépassant pas un plafond, soit "forfaitaire". L'épiscopat avait aussi voté la création d'un "fonds de dotation ad hoc", ouvert aux dons des évêques, des prêtres, et des fidèles. Ce dispositif a été critiqué par une partie des victimes et des fidèles, certains demandant que seuls les diocèses mettent la main à la poche.
"C'est un travail qu'il faut reprendre. Nous le reprendrons et nous verrons ce que nous pouvons faire", a précisé Mgr de Moulins-Beaufort. "On verra bien ce à quoi on abouti. Je ne vais pas décider tout seul".
Les quelque 120 évêques de France ont rendez-vous à Lourdes début novembre pour leur assemblée plénière.
Le rapport Sauvé préconise d'individualiser le calcul de l'indemnisation due à chaque personne victime en fonction des préjudices et propose de financer les indemnités "à partir du patrimoine des agresseurs et de l’Église de France".
Selon Éric de Moulins-Beaufort, "beaucoup de gens sont persuadés que nous possédons des millions". "Il y a "des fantasmes sur les richesses de l’Église". Or "les ressources et les réserves que nous avons aujourd'hui servent très largement à garantir la paiement des salaires que nous devons."
Il a également rappelé que la CEF avait "déjà fait" des déclarations, en mars, au sujet de la question de la responsabilité.
"L'Eglise veut assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances", avait alors déclaré l'épiscopat.
"Mon désir en ce jour est de vous demander pardon, pardon à chacune et chacun", a déclaré Mgr de Moulins-Beaufort devant la presse.
"A travers votre compte rendu, nous avons entendu la voix des personnes victimes, entendu leur nombre. Leur voix nous bouleverse, leur nombre nous accable. Il dépasse ce que nous pouvions supposer", a-t-il encore souligné.
L'archevêque de Reims a assuré que les évêques allaient "consacrer du temps" à sa lecture.
De son côté, Véronique Margron, la présidente de la Corref (instituts et ordres religieux) a interrogé : "peut-on bien recevoir un désastre ?" "Que dire, sinon éprouver (...) une honte charnelle, une honte absolue".
Face à cette enfance qui a été "violentée", face à une "telle tragédie" et face à ces "crimes massifs commis dans (son) église", elle a exprimé son "chagrin".
Interrogé par la presse, au sujet de la politique de réparation préconisée par la Commission Sauvé, Eric de Moulins-Beaufort a déclaré: "je suis favorable à ce que nous reprenions la question, à la lumière de ce que la Ciase nous demande".
En mars, la CEF avait annoncé le versement, à partir de 2022 d'une "contribution financière" aux victimes, qui pourrait être soit individualisée" tout en ne dépassant pas un plafond, soit "forfaitaire". L'épiscopat avait aussi voté la création d'un "fonds de dotation ad hoc", ouvert aux dons des évêques, des prêtres, et des fidèles. Ce dispositif a été critiqué par une partie des victimes et des fidèles, certains demandant que seuls les diocèses mettent la main à la poche.
"C'est un travail qu'il faut reprendre. Nous le reprendrons et nous verrons ce que nous pouvons faire", a précisé Mgr de Moulins-Beaufort. "On verra bien ce à quoi on abouti. Je ne vais pas décider tout seul".
Les quelque 120 évêques de France ont rendez-vous à Lourdes début novembre pour leur assemblée plénière.
Le rapport Sauvé préconise d'individualiser le calcul de l'indemnisation due à chaque personne victime en fonction des préjudices et propose de financer les indemnités "à partir du patrimoine des agresseurs et de l’Église de France".
Selon Éric de Moulins-Beaufort, "beaucoup de gens sont persuadés que nous possédons des millions". "Il y a "des fantasmes sur les richesses de l’Église". Or "les ressources et les réserves que nous avons aujourd'hui servent très largement à garantir la paiement des salaires que nous devons."
Il a également rappelé que la CEF avait "déjà fait" des déclarations, en mars, au sujet de la question de la responsabilité.
"L'Eglise veut assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances", avait alors déclaré l'épiscopat.