Patrick Bagur est le président du Medef depuis mars 2018.
PAPEETE, le 12 février 2019. La révision du code du travail est une des priorités du président du Medef. « Le code du travail est un amoncellement de 'conquis' sociaux », regrette Patrick Bagur. L'organisation patronale souhaite aussi ouvrir le dialogue sur le système de pré-retraite, qu’elle juge aujourd’hui trop contraignant pour les salariés qui seraient intéressés par une retraite anticipée.
Dans un communiqué lundi, Olivier Kressmann, vice-président du Medef Polynésie française, a souligné que le syndicat patronal souhaite "redonner de la pertinence au principe de départ en retraite anticipée, prioritairement en faveur de l’embauche des jeunes polynésiens". Que demandez-vous ?
Patrick Bagur : « Le dispositif de préretraite pour les salariés présente actuellement des difficultés. S’ils n’arrivent pas à leurs annuités complètes et à l’âge légal, les salariés perdent énormément. Ils risquent de perdre 20, 30 % sur leurs retraites. La préretraite c’est la possibilité pour un salarié ou un demandeur d’emploi de pouvoir partir à la retraite avant l’âge légal. Même si un salarié n’est plus motivé, même s’il arrive en bout de course et qu’il est un peu las des travaux, il ira jusqu’à l’âge légal pour avoir le maximum de retraite. Mais, d’un autre côté, cela ferme l’embauche à de nouveaux salariés jeunes. Avant quand les gens partaient en préretraite, ils libéraient des places pour des jeunes.
Que proposez-vous concrètement ?
« Il faut regarder l’incidence que le système actuel a ailleurs. On a adhéré bien sûr à la réforme des retraites. Cela va permettre de pouvoir tenir les caisses un peu plus à flot. Le problème ce n’est pas ça. Il faut créer des opportunités d’entrée dans le monde du travail. On a plus de gens en fin de carrière et qui sont dans les entreprises mais par contre on n’a pas d’entrées.
On souhaite avoir une réflexion pour voir comment on pourrait faire une ouverture pour les jeunes. Chaque salarié qui reste jusqu’au complément maximum, c’est une ouverture pour les jeunes en moins. Il faut y réfléchir ensemble. »
Vous constatez beaucoup de démotivation chez les salariés en fin de carrière ?
« Oui. Lorsqu’on arrive à une ou deux années de la retraite, forcément on est moins motivé et on reste là pour pouvoir compléter ses années de retraite.
C’est l’économie qui doit s‘ouvrir pour pouvoir avoir des salariés. On peut conserver les anciens salariés mais cela a fermé l’arrivée des jeunes. C’est un constat que l’on a fait dans les entreprises. On appelle à une réflexion ouverte. »
Dans un communiqué lundi, Olivier Kressmann, vice-président du Medef Polynésie française, a souligné que le syndicat patronal souhaite "redonner de la pertinence au principe de départ en retraite anticipée, prioritairement en faveur de l’embauche des jeunes polynésiens". Que demandez-vous ?
Patrick Bagur : « Le dispositif de préretraite pour les salariés présente actuellement des difficultés. S’ils n’arrivent pas à leurs annuités complètes et à l’âge légal, les salariés perdent énormément. Ils risquent de perdre 20, 30 % sur leurs retraites. La préretraite c’est la possibilité pour un salarié ou un demandeur d’emploi de pouvoir partir à la retraite avant l’âge légal. Même si un salarié n’est plus motivé, même s’il arrive en bout de course et qu’il est un peu las des travaux, il ira jusqu’à l’âge légal pour avoir le maximum de retraite. Mais, d’un autre côté, cela ferme l’embauche à de nouveaux salariés jeunes. Avant quand les gens partaient en préretraite, ils libéraient des places pour des jeunes.
Que proposez-vous concrètement ?
« Il faut regarder l’incidence que le système actuel a ailleurs. On a adhéré bien sûr à la réforme des retraites. Cela va permettre de pouvoir tenir les caisses un peu plus à flot. Le problème ce n’est pas ça. Il faut créer des opportunités d’entrée dans le monde du travail. On a plus de gens en fin de carrière et qui sont dans les entreprises mais par contre on n’a pas d’entrées.
On souhaite avoir une réflexion pour voir comment on pourrait faire une ouverture pour les jeunes. Chaque salarié qui reste jusqu’au complément maximum, c’est une ouverture pour les jeunes en moins. Il faut y réfléchir ensemble. »
Vous constatez beaucoup de démotivation chez les salariés en fin de carrière ?
« Oui. Lorsqu’on arrive à une ou deux années de la retraite, forcément on est moins motivé et on reste là pour pouvoir compléter ses années de retraite.
C’est l’économie qui doit s‘ouvrir pour pouvoir avoir des salariés. On peut conserver les anciens salariés mais cela a fermé l’arrivée des jeunes. C’est un constat que l’on a fait dans les entreprises. On appelle à une réflexion ouverte. »
« Avant quand les gens partaient en préretraite, ils libéraient des places pour des jeunes »
Le Medef souhaitez également assouplir le code du travail. Cela va se traduire comment ?
« Le code du travail est un amoncellement de 'conquis' sociaux. Il faudrait qu’on arrive non plus à des 'conquis' sociaux mais à des acquis sociaux. Vous voyez la différence ? C’est un frein à l’embauche, à l’économie. Si on se met autour d’une table avec les partenaires sociaux et qu’on crée des acquis sociaux validés par tout le monde, on aura un code du travail qui tiendra mieux la route, qui sera favorable aux salariés et aux employeurs.
Les discussions sur la révision du code du travail ont commencé depuis de longs mois. On a travaillé sur les jours de carence. On travaille en ce moment sur les CDD. »
Le Medef souhaiterait que les CDD puissent s’enchaîner.
« Cela se fait partout sauf dans le privé. On comprend que le salarié préfère avoir un CDI mais si tout était assoupli. Cela permettrait de pouvoir embaucher plus facilement et après si on tombe sur des bons salariés on va se battre pour les garder bien sûr.
« Le code du travail est un amoncellement de 'conquis' sociaux. Il faudrait qu’on arrive non plus à des 'conquis' sociaux mais à des acquis sociaux. Vous voyez la différence ? C’est un frein à l’embauche, à l’économie. Si on se met autour d’une table avec les partenaires sociaux et qu’on crée des acquis sociaux validés par tout le monde, on aura un code du travail qui tiendra mieux la route, qui sera favorable aux salariés et aux employeurs.
Les discussions sur la révision du code du travail ont commencé depuis de longs mois. On a travaillé sur les jours de carence. On travaille en ce moment sur les CDD. »
Le Medef souhaiterait que les CDD puissent s’enchaîner.
« Cela se fait partout sauf dans le privé. On comprend que le salarié préfère avoir un CDI mais si tout était assoupli. Cela permettrait de pouvoir embaucher plus facilement et après si on tombe sur des bons salariés on va se battre pour les garder bien sûr.
« Les projets trop gigantesques peuvent relancer l’économie mais mettent beaucoup plus de temps pour être mis sur pied et ont beaucoup plus de chance de capoter. »
Que pensez-vous de la politique actuelle du gouvernement ? Les mesures nécessaires pour relancer l’économie sont-elles prises selon vous ?
Le Pays fait ce qu’il peut pour relancer l’économie. Il y a plein de projets qui permettent d’envisager une reprise économique, des gros chantiers, difficiles à mettre en place. Ils s’y attèlent. On aura des résultats. Maintenant quand ? Tout le monde est impatient. On espère que les projets prendront vie. Et qu’on les verra très prochainement.
En août, le vice-président Teva Rohfritsch avait annoncé la signature d’un contrat pour le Village tahitien avec le groupement Kaitiaki Tagaloa, Tukoroirangi Morgan, Frederick Grey et Bryan Perring pour fin 2018. Finalement le gouvernement a précisé en début d’année que cette signature devrait intervenir avant la fin du mois de février. Etes-vous inquiet par ce changement de calendrier ?
Je ne vais pas répondre à cette question. Je pense qu’il faut la poser au vice-président. C’est lui qui a le dossier en main.
Depuis le retour du gouvernement au pouvoir quels projets mis en place vous semblent pertinents ?
Toutes les idées sont toujours bonnes à partir du moment où on les mène à bien. Il faut avoir des idées qui peuvent aboutir. Il ne faut pas que ce soit des projets trop gigantesques. Les projets trop gigantesques peuvent relancer l’économie mais mettent beaucoup plus de temps pour être mis sur pied et ont beaucoup plus de chance de capoter.
Le Pays fait ce qu’il peut pour relancer l’économie. Il y a plein de projets qui permettent d’envisager une reprise économique, des gros chantiers, difficiles à mettre en place. Ils s’y attèlent. On aura des résultats. Maintenant quand ? Tout le monde est impatient. On espère que les projets prendront vie. Et qu’on les verra très prochainement.
En août, le vice-président Teva Rohfritsch avait annoncé la signature d’un contrat pour le Village tahitien avec le groupement Kaitiaki Tagaloa, Tukoroirangi Morgan, Frederick Grey et Bryan Perring pour fin 2018. Finalement le gouvernement a précisé en début d’année que cette signature devrait intervenir avant la fin du mois de février. Etes-vous inquiet par ce changement de calendrier ?
Je ne vais pas répondre à cette question. Je pense qu’il faut la poser au vice-président. C’est lui qui a le dossier en main.
Depuis le retour du gouvernement au pouvoir quels projets mis en place vous semblent pertinents ?
Toutes les idées sont toujours bonnes à partir du moment où on les mène à bien. Il faut avoir des idées qui peuvent aboutir. Il ne faut pas que ce soit des projets trop gigantesques. Les projets trop gigantesques peuvent relancer l’économie mais mettent beaucoup plus de temps pour être mis sur pied et ont beaucoup plus de chance de capoter.