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Pâtes, volaille: les prix de centaines de produits "baisseront" dès juillet, promet Bruno Le Maire


JEFF PACHOUD / AFP
JEFF PACHOUD / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 09/06/2023 - Pâtes, céréales, volaille... Des centaines de produits alimentaires verront leur prix baisser dès le mois de juillet en vertu d'un engagement pris auprès de Bercy par 75 grands industriels de l'agroalimentaire, a promis Bruno Le Maire vendredi.

Cet engagement, annoncé par le ministre de l'Economie, intervient alors que le gouvernement fait pression depuis plusieurs semaines sur ces puissants groupes, tels Coca-Cola, L'Oréal, Mondelez ou Nestlé, pour qu'ils prennent leur part des efforts visant à juguler la flambée des prix alimentaires qui pénalise le portefeuille des ménages. 

"Je dis aux Français que dès le mois de juillet, sur un certain nombre de références et de produits, les prix baisseront. Et nous le vérifierons, et nous sanctionnerons ceux qui ne jouent pas le jeu" via des contrôles de la répression des fraudes (DGCCRF), a assuré M. Le Maire sur BFMTV/RMC. 

"C'est ce à quoi se sont engagés les industriels" lors d'une réunion jeudi à Bercy, a-t-il ajouté, soulignant que cette initiative visait "plusieurs centaines de produits de consommation courante" dont la liste lui sera transmise "la semaine prochaine".

Volaille oui, porc non

Parmi les produits concernés, Bruno Le Maire a cité les pâtes, la volaille, les céréales, les huiles ou encore l'alimentation animale, à savoir ceux dont "les prix sur les marchés de gros baissent". Mais pas le lait, le boeuf ou le porc. 

"Quand les prix de gros baissent, (...) il faut parfois trois mois, quatre mois, cinq mois avant que le prix des produits concernés (...) baissent également", a-t-il expliqué. 

Les industriels ont ainsi accepté "une indexation anticipée" sans laquelle la baisse des prix de gros n'aurait été répercutée que "vers septembre, octobre, voire un peu plus tard". 

La hausse des prix à la consommation a ralenti à 5,1% en mai sur un an, mais celle des produits alimentaires a atteint 14,1%.

Plusieurs grands industriels de l'agroalimentaire se sont également engagés à rouvrir les négociations commerciales avec les supermarchés sur les contrats conclus pour 2023, selon le ministre.

Il a précisé que pour le moment il y avait deux ou trois industriels qui négocient alors qu'une quinzaine pourraient le faire : soit parce qu'ils ont déjà augmenté leurs tarifs de plus de 10% lors des précédentes négociations annuelles (achevées le 1er mars), soit parce que certains coûts de production ont baissé de plus de 20%.

Le gouvernement avait de nouveau mis la pression cette semaine sur les industriels qui rechignaient à renégocier avec les distributeurs.

Menace d'une taxe 

Bruno Le Maire avait ainsi agité la menace d'une publication, "avant la fin du mois de juin", du nom de ceux qui ne joueraient pas le jeu. 

"La possibilité reste sur la table", a-t-il assuré vendredi. "S'il y a un de ces 75 industriels de l'agroalimentaire, de ces grandes multinationales qui a des marges qui continuent de progresser (...) ça veut dire qu'il ne joue pas le jeu de la lutte contre l'inflation. Donc son nom sera révélé au public", a-t-il averti. 

Le ministre a également brandi la menace d'"une taxe sur les marges excessives de ces entreprises", dont le taux serait fixé par le Parlement. 

"Le taux de marge des entreprises de l'agroalimentaire a fortement progressé au cours des premiers mois de l'année 2023 et elles ont plus que rattrapé les pertes qu'elles avaient faites dans les deux années passées", a-t-il constaté. 

"Il y a une partie des marges que vous devez rendre au consommateur", a-t-il insisté à l'adresse de ces entreprises. "Vous le faites, tant mieux et je pense que ce sera le cas. Vous ne le faites pas, nous le récupérerons par la voie fiscale". 

De leur côté, les supermarchés vont prolonger jusqu'à la fin de l'année 2023 leur opération anti-inflation, par laquelle ils vendent une sélection de produits de leur choix au "prix le plus bas possible".

le Vendredi 9 Juin 2023 à 04:56 | Lu 522 fois