Photo Tahiti Tourisme.
PAPARA, mercredi 27 mars 2013. En septembre dernier le Pays, propriétaire du golf d’Atimaono lançait un appel à projets pour développer sur le site un complexe hôtelier de luxe et une résidence de vacances en time-share. Mais il y a quelques jours, le Conseil des ministres a dû se rendre à l’évidence : l’appel d’offres est infructueux.
Avec ses 18 trous sur un vaste domaine de 80 hectares, le golf d’Atimaono pouvait-il être le fer de lance d’une reprise de l’investissement dans le domaine du tourisme à Tahiti ? Certain des potentialités du site, le gouvernement Temaru avait lancé un appel d’offre en septembre dernier en vue de : " la mise en valeur du site de Atimaono, en ce compris le golf international Olivier Bréaud, appartenant à la Polynésie française».
L’offre pouvait être alléchante pour un promoteur de tourisme à la recherche de site nouveau. Mais face à la crise de fréquentation touristique dont souffre la Polynésie française depuis plusieurs années, et surtout aux conditions drastiques imposées par le cahier des charges de l’appel d’offre, les promoteurs ont revu leur offre à la baisse ou proposé un projet qui ne rentrait pas dans les clous. L’ambition du Pays exprimée dans un arrêté du Conseil des ministres en date du 20 août 2012 était de confier à un opérateur extérieur la construction d’un ensemble hôtelier haut de gamme au sein du domaine d’Atimaono ainsi que l’exploitation du golf international Olivier Bréaud. Mais à lire les déclinaisons de l’appel d’offre on comprend vite les écueils de ce projet. Tout d’abord pour prétendre à postuler, le gouvernement avait fixé à 7 milliards de Fcfp minimum le montant de l’investissement à réaliser pour 160 unités d’hébergement (de 4 ou 5 étoiles) en chambres ou en condominiums dans le cadre d’un ensemble résidentiel vendu en time-share.
Il revenait à l’investisseur privé de réaliser et de payer l’ensemble des investissements à mener dans le cadre d’un bail établi pour 45 années. Mais le concessionnaire devait, malgré tout, s’acquitter d’un loyer annuel évalué (hors taxe) à «126 199 200 Fcfp par an étant précisé qu’une exonération pourrait être octroyée pendant la période des travaux de constructions». Quant aux constructions, elles devaient être réalisées dans un délai maximum fixé à trois ans selon les détails fournis dans le projet de convention de mise à disposition. Bref, entre les investissements de construction à réaliser à savoir 7 milliards, plus le paiement du loyer pendant 45 ans, le droit d’entrée pour un opérateur privé se montait donc au minimum à 13 milliards de Fcfp, pour un retour sur investissement durant ces mêmes 45 années pour le moins fragile et incertain.
Rajoutons que certains articles du projet de convention révèlent quelques surprises originales. Ainsi, si le golf s’étend sur près 80 hectares, le domaine est réparti sur 29 parcelles. Enfin, et surtout, le bailleur, à savoir le Pays est actuellement propriétaire des terrains pour une emprise globale de 42 hectares. Il est précisé dans l’article 15 que «le preneur prendra possession du terrain loué dans son état. Le preneur reconnaît que le site fait l’objet de plusieurs occupations illégales pour lesquelles le bailleur conduira des procédures tendant à l’expulsion des occupants sans titre. Le preneur ne pourra faire aucune réclamation à ce titre». Bref, le domaine est de 80 hectares mais la réelle propriété n’est actuellement reconnue que sur à peine un peu plus de la moitié du terrain. Quant aux procédures pour mettre fin aux occupations illégales des terrains, nul ne peut s’avancer à ce qu’elles soient réglées rapidement et sans heurts.
Au vu des exigences pointues du Pays, l’investissement à réaliser, plutôt important pour un bail d’une durée de 45 ans, auxquelles s’ajoutent des difficultés juridiques de reconnaissance de propriété dès le départ, on peut comprendre que cet appel d’offre est resté infructueux. Les investisseurs avaient jusqu’au 4 janvier 2013 pour répondre. Le 7 mars dernier, le Conseil des ministres prenait acte du fait que cet appel à projets reste finalement infructueux. Il va falloir trouver autre chose pour dynamiser le tourisme en Polynésie.
Avec ses 18 trous sur un vaste domaine de 80 hectares, le golf d’Atimaono pouvait-il être le fer de lance d’une reprise de l’investissement dans le domaine du tourisme à Tahiti ? Certain des potentialités du site, le gouvernement Temaru avait lancé un appel d’offre en septembre dernier en vue de : " la mise en valeur du site de Atimaono, en ce compris le golf international Olivier Bréaud, appartenant à la Polynésie française».
L’offre pouvait être alléchante pour un promoteur de tourisme à la recherche de site nouveau. Mais face à la crise de fréquentation touristique dont souffre la Polynésie française depuis plusieurs années, et surtout aux conditions drastiques imposées par le cahier des charges de l’appel d’offre, les promoteurs ont revu leur offre à la baisse ou proposé un projet qui ne rentrait pas dans les clous. L’ambition du Pays exprimée dans un arrêté du Conseil des ministres en date du 20 août 2012 était de confier à un opérateur extérieur la construction d’un ensemble hôtelier haut de gamme au sein du domaine d’Atimaono ainsi que l’exploitation du golf international Olivier Bréaud. Mais à lire les déclinaisons de l’appel d’offre on comprend vite les écueils de ce projet. Tout d’abord pour prétendre à postuler, le gouvernement avait fixé à 7 milliards de Fcfp minimum le montant de l’investissement à réaliser pour 160 unités d’hébergement (de 4 ou 5 étoiles) en chambres ou en condominiums dans le cadre d’un ensemble résidentiel vendu en time-share.
Il revenait à l’investisseur privé de réaliser et de payer l’ensemble des investissements à mener dans le cadre d’un bail établi pour 45 années. Mais le concessionnaire devait, malgré tout, s’acquitter d’un loyer annuel évalué (hors taxe) à «126 199 200 Fcfp par an étant précisé qu’une exonération pourrait être octroyée pendant la période des travaux de constructions». Quant aux constructions, elles devaient être réalisées dans un délai maximum fixé à trois ans selon les détails fournis dans le projet de convention de mise à disposition. Bref, entre les investissements de construction à réaliser à savoir 7 milliards, plus le paiement du loyer pendant 45 ans, le droit d’entrée pour un opérateur privé se montait donc au minimum à 13 milliards de Fcfp, pour un retour sur investissement durant ces mêmes 45 années pour le moins fragile et incertain.
Rajoutons que certains articles du projet de convention révèlent quelques surprises originales. Ainsi, si le golf s’étend sur près 80 hectares, le domaine est réparti sur 29 parcelles. Enfin, et surtout, le bailleur, à savoir le Pays est actuellement propriétaire des terrains pour une emprise globale de 42 hectares. Il est précisé dans l’article 15 que «le preneur prendra possession du terrain loué dans son état. Le preneur reconnaît que le site fait l’objet de plusieurs occupations illégales pour lesquelles le bailleur conduira des procédures tendant à l’expulsion des occupants sans titre. Le preneur ne pourra faire aucune réclamation à ce titre». Bref, le domaine est de 80 hectares mais la réelle propriété n’est actuellement reconnue que sur à peine un peu plus de la moitié du terrain. Quant aux procédures pour mettre fin aux occupations illégales des terrains, nul ne peut s’avancer à ce qu’elles soient réglées rapidement et sans heurts.
Au vu des exigences pointues du Pays, l’investissement à réaliser, plutôt important pour un bail d’une durée de 45 ans, auxquelles s’ajoutent des difficultés juridiques de reconnaissance de propriété dès le départ, on peut comprendre que cet appel d’offre est resté infructueux. Les investisseurs avaient jusqu’au 4 janvier 2013 pour répondre. Le 7 mars dernier, le Conseil des ministres prenait acte du fait que cet appel à projets reste finalement infructueux. Il va falloir trouver autre chose pour dynamiser le tourisme en Polynésie.