PAPEETE, le 18 janvier 2016 - La maître de conférence Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud signe Ua mana te ture, les premières lois, rupture ou mutation ?, un ouvrage qui met en perspective la rédaction des premiers codes, consignés eux dans un premier volume paru aux éditions Haere Pō en 2013.
En 2013, Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud avait publié Ua mana te ture, les premières lois, aux éditions Haere Pō. Après avoir recueilli les ture (codes) entre 1819 et 1842, l’auteure se penche sur le contexte social de leur rédaction et sur leur impact en Polynésie, dans un deuxième volume qui vient de paraître. Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud, née à Maupiti en 1950, est titulaire d’un Capes en tahitien, d’un DEA et d’un doctorat en anthropologie et en linguistique. Elle est maître de conférences en langues, littératures et culture polynésiennes à l’université de Polynésie française (UPF).
Avant toute chose, pouvez-vous nous expliquer ce que sont les ture ?
"Le terme vient du mot hébreu Torah, qui viendrait lui-même de l’araméen. Le ture est le code qui est lui-même un ensemble de lois. Les premiers codes comptaient 19 lois puis ils se sont étoffés au fil du temps."
Qui les a rédigé et que régissaient-ils ?
"Ce sont les missionnaires qui les ont rédigés avec Pomare II, Pomare IV et des Arii, les grands chefs. Les textes qui ont vu le jour régissaient la vie sociale, économique, religieuse et même linguistique."
Pourquoi avoir voulu faire paraître ces codes ?
"C’est le fruit de mon travail de thèse et, plutôt que de le publier dans une revue scientifique inaccessible, il m’a semblé important de le faire paraître ici, en Polynésie, pour le partager avec tous ceux qui pourraient s’y intéresser."
Sur quoi porte le deuxième tome de Ua mana te ture ?
"Sur l’impact qu’ont eu ces codes dans la société polynésienne. Avant l’apparition des lois, la société était régie par les Arii, elle suivait un ensemble de tabu et de raue. La population était assujettie à ce système de valeurs. Avec l’arrivée des missionnaires qui ont cherché à "éduquer" les populations, à leur apprendre à lire et à écrire pour s’approprier les textes sains, sont apparus les textes de lois écrits. Les lois elles-mêmes et leur mode de transmission ont complètement modifié la société puisque les informations étaient rendues accessibles à tous, sans distinction de rang. Le pouvoir a été remis en question, un esprit de revendication est né."
Quel est cet impact dont vous parlez ?
"Difficile à résumer en quelques lignes. Je m’interroge en plus de cent pages, avec cette question : rupture ou mutation ? J’aborde les enjeux et les retombées des codes sur les aspects moral, religieux, juridique, civil, social… Ils sont nombreux et expliquent beaucoup de choses du fonctionnement de la société aujourd’hui."
En 2013, Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud avait publié Ua mana te ture, les premières lois, aux éditions Haere Pō. Après avoir recueilli les ture (codes) entre 1819 et 1842, l’auteure se penche sur le contexte social de leur rédaction et sur leur impact en Polynésie, dans un deuxième volume qui vient de paraître. Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud, née à Maupiti en 1950, est titulaire d’un Capes en tahitien, d’un DEA et d’un doctorat en anthropologie et en linguistique. Elle est maître de conférences en langues, littératures et culture polynésiennes à l’université de Polynésie française (UPF).
Avant toute chose, pouvez-vous nous expliquer ce que sont les ture ?
"Le terme vient du mot hébreu Torah, qui viendrait lui-même de l’araméen. Le ture est le code qui est lui-même un ensemble de lois. Les premiers codes comptaient 19 lois puis ils se sont étoffés au fil du temps."
Qui les a rédigé et que régissaient-ils ?
"Ce sont les missionnaires qui les ont rédigés avec Pomare II, Pomare IV et des Arii, les grands chefs. Les textes qui ont vu le jour régissaient la vie sociale, économique, religieuse et même linguistique."
Pourquoi avoir voulu faire paraître ces codes ?
"C’est le fruit de mon travail de thèse et, plutôt que de le publier dans une revue scientifique inaccessible, il m’a semblé important de le faire paraître ici, en Polynésie, pour le partager avec tous ceux qui pourraient s’y intéresser."
Sur quoi porte le deuxième tome de Ua mana te ture ?
"Sur l’impact qu’ont eu ces codes dans la société polynésienne. Avant l’apparition des lois, la société était régie par les Arii, elle suivait un ensemble de tabu et de raue. La population était assujettie à ce système de valeurs. Avec l’arrivée des missionnaires qui ont cherché à "éduquer" les populations, à leur apprendre à lire et à écrire pour s’approprier les textes sains, sont apparus les textes de lois écrits. Les lois elles-mêmes et leur mode de transmission ont complètement modifié la société puisque les informations étaient rendues accessibles à tous, sans distinction de rang. Le pouvoir a été remis en question, un esprit de revendication est né."
Quel est cet impact dont vous parlez ?
"Difficile à résumer en quelques lignes. Je m’interroge en plus de cent pages, avec cette question : rupture ou mutation ? J’aborde les enjeux et les retombées des codes sur les aspects moral, religieux, juridique, civil, social… Ils sont nombreux et expliquent beaucoup de choses du fonctionnement de la société aujourd’hui."
Parau l’association d’édition
"Nous ne voulons pas faire de concurrence aux éditeurs", indique Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud. "Nous avons créé une association car nous pensons, avec ce statut, avoir plus de liberté dans les choix des manuscrits à publier." L’association en question s’appelle Parau, ce qui signifie, entre autres, "les écrits". Elle est née en septembre 2015 à l’initiative d’une dizaine de passionnés. "Notre objectif est de valoriser la production en langue tahitienne. " Le premier ouvrage vient de paraître. C’est Ua mana te ture, les premières lois, rupture ou mutation ? de Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud. Un certain nombre de textes sont présentés en langue tahitienne. D’autres ouvrages sont annoncés. Au premier semestre 2016, une histoire de la Presqu’île de Taiarapu doit paraître, elle s’appuie sur la thèse de Josiane Teamotuaitau. Un recueil de récits de vie, nouvelles, contes en langue tahitienne paraîtra ensuite sous la plume de Richard Tuheiava. "Le père", précise Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud. "Il nous a laissé son manuscrit."
Renseignements : [email protected]
Tél. : 87 71 85 00
"Nous ne voulons pas faire de concurrence aux éditeurs", indique Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud. "Nous avons créé une association car nous pensons, avec ce statut, avoir plus de liberté dans les choix des manuscrits à publier." L’association en question s’appelle Parau, ce qui signifie, entre autres, "les écrits". Elle est née en septembre 2015 à l’initiative d’une dizaine de passionnés. "Notre objectif est de valoriser la production en langue tahitienne. " Le premier ouvrage vient de paraître. C’est Ua mana te ture, les premières lois, rupture ou mutation ? de Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud. Un certain nombre de textes sont présentés en langue tahitienne. D’autres ouvrages sont annoncés. Au premier semestre 2016, une histoire de la Presqu’île de Taiarapu doit paraître, elle s’appuie sur la thèse de Josiane Teamotuaitau. Un recueil de récits de vie, nouvelles, contes en langue tahitienne paraîtra ensuite sous la plume de Richard Tuheiava. "Le père", précise Vāhi Sylvia Tuheiava-Richaud. "Il nous a laissé son manuscrit."
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