Ils sont chefs d’entreprises, ou simples salariés. Ils sont syndicalistes rompus aux manifestations, ou simples citoyens excédés. Ce matin, ils étaient plusieurs milliers à exprimer leur mécontentement sur la place Tarahoi. Y compris ces "grands patrons", que l'on entend rarement, mais qui aujourd'hui ont fait entendre leur inquiétude pour leur pays. Tahiti Infos leur a donné la parole.
Narii Faugerat, chef d’entreprise
Ce n’est pas habituel pour moi de manifester mais aujourd’hui il faut arrêter de faire n’importe quoi avec notre économie ! Tout le monde souffre et quand je dis tout le monde, c’est tout le peuple, y compris nous les patrons qui perdons de l’argent en tant qu’employeur. Mais nous ne faisons pas de politique. Nous venons dire à la classe politique dans son ensemble : arrêtez ! D’autant que le budget 2010 n’a pas été équilibré (il manque 3 milliards en crédits d’investissement ndlr).
Gérard, chef d’entreprise
Le fait d’avoir réussi à unir patrons et salariés ce matin, c’est unique au monde. Moi je fais vivre 26 familles, mais j’ai déjà dû mettre une partie de mon personnel à mi-temps. Or est-ce qu’on peut vivre avec 90 000 F par mois et avoir deux enfants à charge ? Voilà où on en est aujourd’hui. Ce n’est pas de gaîeté de cœur qu’on se sépare de nos employés, on souffre avec eux, on n’est pas derrière notre barrière. Les politiques, eux, sont derrière leur barrière et se goiffrent sur notre dos.
Mareva, salariée
Je n’ai jamais manifesté, mais là ça vaut le coup parce que nos empois sont menacés. Je travaille dans le secteur du commerce et mon patron est là avec moi aujourd’hui. Il nous a encouragés à venir manifester avec lui. Car déjà que les cotisations ont augmenté, et déjà que c’est difficile aujourd’hui de tenir un commerce, on a peur de devoir fermer la porte. Avec tout ça on devrait licencier…Mon message pour les politiciens qui se disent intelligents c’est de faire enfin des choses intelligentes !
Jean-Marc Mosselin, directeur d’hôtel
Je suis là par solidarité. Ça fait des années qu’on change de gouvernement, qu’on répète les mêmes choses…on collabore toujours avec la même conviction mais là ça fait 11 fois ou 12 fois qu’on change de ministre du tourisme, qu’on met des plans en place, et que ça change de gouvernement et qu’on met tout au panier. Nous on dit ça suffit. On perd du temps, on s’enlise…Car ils ont d’autres intérêts, probablement électoralistes qui prennent le dessus.
