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Paris : malade et au RST, Michel risque de se retrouver à la rue


Michel 67 ans pourrait se retrouver à la rue d'ici quelques jours. (Photo facebook)
Michel 67 ans pourrait se retrouver à la rue d'ici quelques jours. (Photo facebook)
PARIS, le 01/08/2016 - Michel Van Bastolaer a quitté le fenua, le 9 juin dernier, pour se faire soigner en métropole, sans l'accord de la CPS. Avec une tumeur de 2 cm de diamètre dans la deuxième vertèbre à l'intérieur de la moelle épinière, cet ancien patron d'une entreprise en bâtiment inscrit au régime du RST ne peut pas se faire opérer car "la CPS ne va pas prendre en charge son dossier". Après avoir rencontré un médecin en métropole, l'intervention coûterait 25 000 euros, soit 3 millions de francs pacifiques.

Son histoire fait le buzz sur les réseaux sociaux, où Michel Van Bastolaer parle de sa mésaventure. Avec une tumeur de 2 cm de diamètre dans la deuxième vertèbre à l'intérieur de la moelle épinière, cet ancien patron d'une entreprise en bâtiment, a quitté la Polynésie le 9 juin dernier pour se rendre en France, afin d'y subir une opération.

Désabusé et sous traitement, Michel se sent délaissé. "Je suis venu grâce à la continuité territoriale et j'ai tout fait moi-même", explique-t-il.

Pour Michel pas question de se faire opérer en Polynésie. "J'ai subi une abdominoplastie et ça a été un échec. En 2015, j'ai eu trois opérations, dont une, au genou et aujourd'hui, je prends des calmants pour calmer la douleur. Je suis obligé aussi de me droguer en médicaments sinon je ne dors pas", confie-t-il.

Pour sa tumeur, le médecin de la CPS lui aurait préconisé de se faire opérer au fenua, "mais je ne suis pas candidat au fauteuil roulant, si cela se passait mal. Je n'ai pas envie de me faire charcuter non plus". Avec l'aide d'un ami, il a réussi à récolter les fonds nécessaires pour financer son billet d'avion, malgré le désaccord du médecin de la CPS.

"Je ne connais pas son dossier", rétorque Taote Tumahai, de la médecine de la CPS. Et de poursuivre, "avant de partir, il n'est pas venu nous consulter et il n'a fait aucune demande d'évasan".

Depuis plus de 40 jours, Michel se bat tant bien que mal pour tenter de trouver une solution en France. "J'ai tout transmis à la CPS mais je n'ai eu aucun retour et en plus ils m'ont vraiment mal reçu". Aujourd'hui, cet ancien infirmier se sent abandonné et heureusement que quelques personnes viennent à sa rencontre et essayent de l'aider. "Marc Hélias de la délégation a bien compris mon message, il a pris mon dossier sous son aile".

Des membres de l'association "A Tauturu Ia Na" à Paris le suivent également. "Il est atteint d'une pathologie assez grave, on le voit souvent et ce serait bien que quelque chose soit fait pour lui", prévient Nini Topata.

"J'AI DONNE UNE CENTAINE DE MILLIONS À LA CPS"

Perdu et désemparé, Michel ne comprend pas la non-réactivité de la CPS. "J'avais une grande entreprise à l'époque. J'ai payé plus d'une centaine de millions à la CPS, je ne leur dois plus rien aujourd'hui puisque je suis à jour, et ils ne peuvent même pas m'accompagner pour que je puisse me faire soigner ?"

"Par contre, les jeunes accidentés en état d'ébriété, ils sont très bien accueillis et accompagnés", regrette-t-il.

En métropole, Michel est allé rendre visite un médecin spécialisé dans sa pathologie au centre hospitalier de Sainte-Anne, dans le 14ème arrondissement de Paris. "La consultation m'a coûté 150 euros", inscrit au régime de solidarité territorial (RST), cet investissement a été nécessaire pour lui. Durant cet échange avec le médecin, un devis a pu être établi. "L'intervention coûterait 25 000 euros (3 millions de francs), et je n'ai pas cette somme".

Autre souci pour Michel : son logement. Actuellement, il se trouve au centre d'hébergement du Rosier Rouge à Vanves. "Je dois payer 2 180 euros pour 48 jours, et là aussi la CPS ne prend pas en charge". Et le délai arrivera à échéance ce mercredi, "une personne de la délégation a contacté le centre d'hébergement pour me laisser une journée en plus, donc j'ai jusqu'à jeudi", prévient-il.

"Une femme de Hao qui vit à Metz m'a proposé son aide pour le logement. Heureusement qu'il y a encore des âmes charitables", souffle-t-il.

Avec un billet d'avion open, Michel pourra rester en métropole jusqu'en juin 2017. Il souhaiterait que la CPS prenne en charge son logement et son hospitalisation, "je m'en fiche du ma'a, ce n'est pas ce qui m'importe".

Du côté de la médecine de la CPS, on assure que seuls les soins et les frais médicaux seront pris en charge. "J'ai l'impression que c'est plus un problème d'hébergement qu'il rencontre, et là, ce n'est pas de notre ressort. Il va falloir se rapprocher du service social du Pays puisqu'il est affilié au RST", conclu Taote Tumahai.


le Lundi 1 Août 2016 à 16:05 | Lu 17869 fois