PAPEETE, le 22 avril 2016. Tahiti Heritage vous transporte au début du siècle dernier, dans un petit coin de Papeete qui s’appelait Quai du commerce. Il se situait à l’emplacement de l’actuel boulevard de la Reine Pomare IV, entre la rue des Ecoles et l’actuel Hôtel des Postes.
En 1843, l’amiral Armand Joseph Bruat, premier gouverneur du tout jeune protectorat français, choisit Papeete comme capitale et comme port. Avec l’afflux des baleiniers et des goélettes de commerce, la ville devient rapidement le centre de la vie économique.
En 1874, les chinois qui travaillaient à la plantation de coton d'Atimaono s’installent et créèrent tout autour du marché quantité d'échoppes : de quincaillerie, de produits alimentaires ou de tissus.
À la fin du 19ème siècle, de grandes familles d'armateurs créent des comptoirs et maisons de commerces qui s'implantent le long du quai du Commerce, mais dont étrangement seule une portion est réellement en bord de mer.
Papeete vu d’avion dans les années 50.
De gauche à droite, la rue de la petite Pologne (Rue Gauguin), l’immeuble de la Douane et la rue Bonnard. Au centre, un bloc d’entrepôts et le garage « Union » à l’emplacement de l’actuel Office du Tourisme. La place de l’autonomie avec son obélisque, devant l’immeuble Donald, et en bas à droite, la rue des Beaux Arts.
En 1843, l’amiral Armand Joseph Bruat, premier gouverneur du tout jeune protectorat français, choisit Papeete comme capitale et comme port. Avec l’afflux des baleiniers et des goélettes de commerce, la ville devient rapidement le centre de la vie économique.
En 1874, les chinois qui travaillaient à la plantation de coton d'Atimaono s’installent et créèrent tout autour du marché quantité d'échoppes : de quincaillerie, de produits alimentaires ou de tissus.
À la fin du 19ème siècle, de grandes familles d'armateurs créent des comptoirs et maisons de commerces qui s'implantent le long du quai du Commerce, mais dont étrangement seule une portion est réellement en bord de mer.
Papeete vu d’avion dans les années 50.
De gauche à droite, la rue de la petite Pologne (Rue Gauguin), l’immeuble de la Douane et la rue Bonnard. Au centre, un bloc d’entrepôts et le garage « Union » à l’emplacement de l’actuel Office du Tourisme. La place de l’autonomie avec son obélisque, devant l’immeuble Donald, et en bas à droite, la rue des Beaux Arts.
Le front de mer de Papeete, au même endroit à trois époques.
En 1887, le quai du port de Papeete n’est qu’un simple remblai. La cathédrale pointe son clocher mais les constructions sont rares de ce coté du port. (Photo George Dobson Valentine).
En 1887, le quai du port de Papeete n’est qu’un simple remblai. La cathédrale pointe son clocher mais les constructions sont rares de ce coté du port. (Photo George Dobson Valentine).
Dans les années 50, à gauche la maison Aline, au centre la place de la mutualité. Derrière le quai commerce et l’ancien immeuble Donald et tout au fond la cathédrale. A droite, la rue de la cathédrale (rue Jeanne d’Arc) et un grand bâtiment carré à l’emplacement du centre Vaima. Coté voitures, de nombreuses Peugeot 202, une 2 CV Citroën, et quelques Ford et Chrysler américaines.
En 1965, le pâté de maison entre le quai du commerce et le front de mer est démoli pour faire place aux bâtiments de l’Office du Tourisme. Au second plan, le long de la rue du Commerce on aperçoit la pharmacie à gauche au coin de la rue Gauguin (anciennement rue de la Petite Pologne) puis le fameux dancing « Le Quinn’s », la rue du 22 septembre (ex rue Beaux Arts) avec au coin le magasin Marie Ah You dans le nouvel immeuble Donald.
La place de la Mutualité a fait place à un parking anarchique où on peut voir une majorité de Peugeot 203 et 403 pick-up et quelques Renault 4L. Le quai est devenu le quai des bonitiers qui peuvent ainsi rapidement apporter leurs poissons au marché.
La place de la Mutualité a fait place à un parking anarchique où on peut voir une majorité de Peugeot 203 et 403 pick-up et quelques Renault 4L. Le quai est devenu le quai des bonitiers qui peuvent ainsi rapidement apporter leurs poissons au marché.
La place de la Mutualité, au même endroit à trois époques
En 1920, le quai du commerce, coté Est, à la hauteur de la rue des Beaux Arts (rue du 22 septembre) et de la rue Bonnard (rue François Cardella). Sur la gauche le chemin qui longe le quai et entre les deux voies, la future place de la Mutualité. Photo Bobb.
En 1920, le quai du commerce, coté Est, à la hauteur de la rue des Beaux Arts (rue du 22 septembre) et de la rue Bonnard (rue François Cardella). Sur la gauche le chemin qui longe le quai et entre les deux voies, la future place de la Mutualité. Photo Bobb.
La place de la Mutualité au début des années 50, entre le quai du port de Papeete à gauche et la rue du commerce à droite au premier plan avec l’ancien bâtiment Donald, puis plus loin sur le même trottoir, le dancing Le Quinn’s.
Cette place va porter des noms différents : Quai de la Marne, place de la Mutualité , Place du Sénateur Joseph Quesnot (ancien Poilu tahitien), avant de disparaître lors de l’aménagement du boulevard, des quais et du port en 1965.
Cette place va porter des noms différents : Quai de la Marne, place de la Mutualité , Place du Sénateur Joseph Quesnot (ancien Poilu tahitien), avant de disparaître lors de l’aménagement du boulevard, des quais et du port en 1965.
Le même endroit en avril 2016, appelé désormais square Temarii a Teai, du nom d’un capitaine de goélette qui s’est illustré lors de première guerre. La route à fait place à une « autoroute » et de grands immeubles se sont édifiés en front de mer.
Le Port de Papeete en pleine effervescence dans les années 1930. On aperçoit sur la partie gauche de la photo, l’immeuble Donald, le début de la rue de la cathédrale (rue Jeanne d’arc) et l’immeuble Vaima.
En 1952, l’arrivée d’un bateau avec un requin sur le quai des pêcheurs face à l’ «Union Garage » cause un attroupement. Tricots ou chemises blanches et chapeaux de paille semble être de rigueur. Photo Whites Aviation
Une « prolonge du chinois », rue du commerce, à la hauteur de la place de la Mutualité. Ce curieux véhicule, jadis une des particularités de Papeete, s’appelait « La prolonge du Chinois », car il s’inspire des « prolonges » des chariots à munitions utilisés par l'armée, qui grâce à un essieu coudé ont leur plateau à la hauteur du sol.
A gauche le monument en forme d’obélisque avec, à son sommet un boulet de canon élevé en 1920 en mémoire aux poilus tahitiens morts lors de la bataille du Chemin des Dames le 25 octobre 1918. « Un bloc de ciment armé quelconque, une horreur» disait-on, alors ! Photo Whites Aviation
A gauche le monument en forme d’obélisque avec, à son sommet un boulet de canon élevé en 1920 en mémoire aux poilus tahitiens morts lors de la bataille du Chemin des Dames le 25 octobre 1918. « Un bloc de ciment armé quelconque, une horreur» disait-on, alors ! Photo Whites Aviation
La rue du commerce qui prolonge le quai du commerce de 1952. A cette époque elle était bordée de deux cotés de bâtiments. A droite au coin de la rue de, le magasin Sincère d’un coté et le magasin On Chee Kee de l’autre, et à l’extrême droite le bord du Quinn’s. Les constructions du coté gauche sont à l’emplacement de l’actuel place Vaite et de l’Office du Tourisme. Photo Whites Aviation.
Sculpture de Umu Pa’ura, la pêche miraculeuse.
Depuis quelques mois, une nouvelle sculpture est installée dans le square Temarii a Tai. Elle a été réalisée en avril 2009 à la demande d’Antonio Mataoa par Jonathan Mancarelli et représente la légende de Umu Pa’ura, la pêche miraculeuse.
Depuis quelques mois, une nouvelle sculpture est installée dans le square Temarii a Tai. Elle a été réalisée en avril 2009 à la demande d’Antonio Mataoa par Jonathan Mancarelli et représente la légende de Umu Pa’ura, la pêche miraculeuse.
Photo Tahiti Heritage
Aux temps anciens, dans le district de Papaoa, l’ancien nom d’Arue, une grande famine sévissait. Toute la population était touchée et souffrait de la faim. Le tahua rahi (le grand prêtre) nommé Teraitematarui’marama, décida alors de se rendre sur le marae de Paoa’teumupaura. Construit en bord de mer, ce marae est encore visible aujourd’hui dans la cours de l’actuelle cité Smith et il s’étend de la pointe Outuaiai jusqu’à la source du bain de la reine. Le grand prêtre connaissait la magie du lieu. Le marae tirait sa force d’une pierre taillée, dressée en son centre. Quatre pierres cardinales l’entouraient secrètement.
Bien décidé à mettre un terme à la famine, le Tahua rahi, aux premières lueurs de l’aube entra sur le marae. Il grimpa sur la pierre magique et bien oit, debout face à la mer, il leva les bras et entama sa prière psalmodiant sans relâche pendant trois jours, sans manger ni boire. Il invoquait la puissance de Teatua Terai’nui le dieu du ciel, et de Ruahatu le dieu de l’Océan. Aux termes de ces trois jours, la première pierre cardinale émergea de la surface de la mer en direction du Nord, les trois autres pierres surgirent des sables désignant tour à tour le Sud, l’Est et enfin l’Ouest.
Lorsque toutes les pierres furent sorties, le Tahua rahi prononça une nouvelle incantation qui activa ce qui était en fait des pièges à poissons. Le mana, le pouvoir ancestral, force magnétique crée par ces quatre pierres attira de très nombreux poissons vers la plage. Une multitude de dauphins était venue prêter et aider les hommes dans leur quête. Ils poussaient les poissons en les conduisant dans le canal où ils allaient être pris au piège. Le Tahua rahi ordonna à son peuple de pêcher dans ce vivier ce dont il avait besoin pour nourrir chaque famille. Chacun pû manger à sa faim grâce à cette pêche miraculeuse. La technique du Umupaura était née. Lorsque la pêche fut finie, que le poisson fut hissé à terre, le Tahua rahi ramena le Tapu (le sacré) en lui et les pierres disparurent… et ce en attendant qu’un jour revienne le Mana du Umupaura.
Bien décidé à mettre un terme à la famine, le Tahua rahi, aux premières lueurs de l’aube entra sur le marae. Il grimpa sur la pierre magique et bien oit, debout face à la mer, il leva les bras et entama sa prière psalmodiant sans relâche pendant trois jours, sans manger ni boire. Il invoquait la puissance de Teatua Terai’nui le dieu du ciel, et de Ruahatu le dieu de l’Océan. Aux termes de ces trois jours, la première pierre cardinale émergea de la surface de la mer en direction du Nord, les trois autres pierres surgirent des sables désignant tour à tour le Sud, l’Est et enfin l’Ouest.
Lorsque toutes les pierres furent sorties, le Tahua rahi prononça une nouvelle incantation qui activa ce qui était en fait des pièges à poissons. Le mana, le pouvoir ancestral, force magnétique crée par ces quatre pierres attira de très nombreux poissons vers la plage. Une multitude de dauphins était venue prêter et aider les hommes dans leur quête. Ils poussaient les poissons en les conduisant dans le canal où ils allaient être pris au piège. Le Tahua rahi ordonna à son peuple de pêcher dans ce vivier ce dont il avait besoin pour nourrir chaque famille. Chacun pû manger à sa faim grâce à cette pêche miraculeuse. La technique du Umupaura était née. Lorsque la pêche fut finie, que le poisson fut hissé à terre, le Tahua rahi ramena le Tapu (le sacré) en lui et les pierres disparurent… et ce en attendant qu’un jour revienne le Mana du Umupaura.
Le tiki à deux têtes
C'est grâce à ce tiki à deux têtes que cet arbre remarquable, très apprécié et très photographié, a pu survivre. Il s'agit du raisin de mer (Coccoloba uvifera) qu'on peut admirer à Papeete, square du capitaine Temarii a Teai. Le tiki a été réalisé en ciment à partir d'un moule fabriqué par les élèves du Centre des métiers d'Art de Papeete. Pour cela, ils se sont inspirés d'une photo d'un tiki à deux têtes qui se trouve au British Museum, à Londres.
Le vrai tiki à deux têtes de Matavai réalisé en bois, a été récupéré par un capitaine de marine anglais en 1822 dans la baie de Matavai. On ne connait pratiquement rien de son utilisation ou de sa représentation peu commune. Avec son corps massif en forme de bloc et une tête sur chaque épaule, cette œuvre qui daterait du début du 19ème siècle, est unique dans l’art Tahitien. Il peut représenter un dieu, un esprit ou un ancêtre, ou peut encore avoir été utilisée en sorcellerie. Son ventre élargi peut refléter l’ancienne croyance tahitienne comme quoi le ventre était le centre des émotions et de l’âme humaine.
C'est grâce à ce tiki à deux têtes que cet arbre remarquable, très apprécié et très photographié, a pu survivre. Il s'agit du raisin de mer (Coccoloba uvifera) qu'on peut admirer à Papeete, square du capitaine Temarii a Teai. Le tiki a été réalisé en ciment à partir d'un moule fabriqué par les élèves du Centre des métiers d'Art de Papeete. Pour cela, ils se sont inspirés d'une photo d'un tiki à deux têtes qui se trouve au British Museum, à Londres.
Le vrai tiki à deux têtes de Matavai réalisé en bois, a été récupéré par un capitaine de marine anglais en 1822 dans la baie de Matavai. On ne connait pratiquement rien de son utilisation ou de sa représentation peu commune. Avec son corps massif en forme de bloc et une tête sur chaque épaule, cette œuvre qui daterait du début du 19ème siècle, est unique dans l’art Tahitien. Il peut représenter un dieu, un esprit ou un ancêtre, ou peut encore avoir été utilisée en sorcellerie. Son ventre élargi peut refléter l’ancienne croyance tahitienne comme quoi le ventre était le centre des émotions et de l’âme humaine.
Photo Tahiti Heritage
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