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Papeete bon élève mais peut mieux faire selon la CTC


Tahiti, le 13 août 32024 – La commune de Papeete, qui centralise l'essentiel des activités économiques et administratives de la Polynésie, se porte plutôt bien mais peut mieux faire. C'est ce qui ressort du dernier rapport d'observations définitives de la Chambre territoriale des comptes (CTC) qui s'est penchée sur la gestion de la commune depuis 2019. La CTC a émis sept recommandations et encourage notamment Papeete à construire une “dynamique collective” avec ses communes voisines de Pirae et Arue.
 
Une fois n'est pas coutume, c'est un tableau plutôt positif que dépeint la Chambre territoriale des comptes dans son rapport relatif à la gestion de la commune de Papeete depuis 2019. Une commune qui fait figure de bonne élève dans la gestion de son budget général et de ses budgets annexes, même si comme à l'école, elle est encouragée à mieux faire. Ne serait-ce qu'au niveau de ses charges de personnel qui ont progressé et sur lesquelles la CTC appelle la commune à “être vigilante”.
 
En troisième position en termes de population (après Faa'a et Punaauia), la capitale polynésienne concentre néanmoins “une bonne partie de l'activité économique” et “l'essentiel de l'activité administrative du Pays”. C'est même le chef-lieu administratif de toutes les îles du Vent et à ce titre, Papeete se doit de développer et de “formaliser, en 2025, une stratégie pluriannuelle” qui tienne justement compte de sa “place centrale”.
 
Avec un fonds de roulement de deux milliards et demi de francs, la situation financière de la capitale polynésienne est confortable. Il faut dire aussi que les recettes fiscales n'ont jamais été aussi importantes ces dernières années et que ce sont justement elles qui alimentent le fonds intercommunal de péréquation (FIP), principale ressource financière des communes.
 
Ce qui lui permet d'avoir les coudées franches pour mettre en place cette fameuse stratégie communale pluriannuelle afin de répondre aux “fortes attentes qui existent, tant pour la gestion de sa voirie, que pour le désenclavement des quartiers prioritaires ou encore le tourisme”.
 
Une stratégie communale à définir
 
Le Port autonome de Papeete est en effet la porte d'entrée du tourisme maritime avec notamment son nouveau terminal d'accueil pour les croisiéristes qui peuvent, eux aussi, contribuer à l'économie locale. Si le site est aujourd'hui beaucoup plus accueillant, il n'en demeure pas moins que des progrès restent à faire pour optimiser la situation géographique de la commune, tant pour les visiteurs que pour les résidents de Papeete. C'est là que doit intervenir une véritable “stratégie communale” afin de “prioriser les enjeux à prendre en compte”.
 
Autrement dit, apporter des réponses en matière d'infrastructures, de logements, de transport, de lutte contre l'insalubrité mais aussi de valorisation du patrimoine culturel communal. Car il ne faut pas occulter les “nombreuses zones de pauvreté” que l'on retrouve au fond des vallées ou en hauteur comme à La Mission, Tipaerui ou Titioro (pour ne citer que ces quartiers).
 
Et comme dans de nombreux domaines, c'est l'union qui fait la force. C'est pourquoi le rapport de la CTC préconise, entre autres, de s'appuyer sur les communes limitrophes que sont Pirae et Arue, pour impulser “une dynamique de développement collective et préfigurer de nouveaux projets à l'échelle intercommunale”. Mais ces trois communes n'ont pas attendu la CTC pour mettre leurs forces en commun.
 
En effet, elles se sont d'abord réunies en 2021 autour de la problématique des eaux usées et de leur assainissement. Un projet qui va permettre de traiter près de 2 000 m3 d'eaux usées sans avoir à construire une nouvelle station d'épuration ou un nouveau réseau d'évacuation. À noter qu'en matière d'eau potable, la commune de Papeete fait figure de bonne élève avec un “réseau stable sans coupure inopinée”. Fortes de cette expérience réussie, Papeete, Pirae et Arue ont créé en octobre dernier une communauté de communes pour gérer ensemble la collecte et le traitement des eaux usées, des déchets végétaux et l'extension du service d'assainissement.
 
On notera enfin qu'en cette période de rentrée scolaire, la commune de Papeete est invitée par la CTC à revoir sa stratégie concernant les élèves qui sont scolarisés à Papeete mais qui n'y habitent pas alors qu'ils représentent tout de même “13%” selon la CTC, et que c'est la commune qui “assume seule les charges de leur scolarisation”.

Les recommandations de la CTC

 
Recommandation n°1 : Adopter, en 2025, un nouveau plan général d'aménagement de la commune.
 
Recommandation n°2 : Formaliser, en 2025, une stratégie pluriannuelle tenant compte de la place centrale de la commune de Papeete.
 
Recommandation n°3 : Adopter, en 2025, un plan pluriannuel d'investissements, dans le respect des obligations fixées par l'article L. 2312-1 du code général des collectivités territoriales.
 
Recommandation n°4 : Adopter, chaque année à partir de 2025, une délibération relative au plan de formation des conseillers municipaux, en application de l'article L. 2123-12 du code général des collectivités territoriales.
 
Recommandation n°5 : Se conformer systématiquement aux règles de gestion internes de la commune qui organisent, sur le fondement du code des marchés publics, le libre accès à la commande publique, dès le premier temps.
 
Recommandation n°6 : Développer, dans un premier temps en 2025, le contrôle interne afin de maîtriser les risques comptables et financiers.
 
Recommandation n°7 : Définir, d'ici à 2026, une trajectoire pluriannuelle d'équilibre de budget annexe des ordures ménagères sur le fondement de tarifs issus des coûts d'exploitation, pour réaliser, sur le budget principal, une économie potentielle égale à 568 millions de francs par an.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mardi 13 Août 2024 à 16:04 | Lu 1896 fois