Tahiti Infos

Pacte de croissance : "Nous n’avons pas besoin de Mme Bolliet", insiste Flosse


Pacte de croissance : "Nous n’avons pas besoin de Mme Bolliet", insiste Flosse
PAPEETE, lundi 3 juin 2013 – "Nous n’avons pas besoin de Mme Bolliet pour nous dire ce que nous avons à faire chez nous", a de nouveau martelé Gaston Flosse, en début de matinée, peu après avoir rencontré le haut-commissaire. "Nous avons dit au haut-commissaire que nous ne voulions plus entendre parler du rapport Bolliet. (...) Nous sommes suffisamment grands pour savoir ce qu’il faut faire chez nous".

Confronté aux difficultés budgétaires et financières que traversait la Polynésie française à l’automne 2009, Gaston Tong Sang avait demandé à l’Etat, l’assistance d’une mission interministérielle pour identifier les marges de manœuvre et formuler des recommandations tant sur le budget proprement dit de la collectivité que sur la Caisse de prévoyance sociale.

La mission d’assistance des inspections générales, dite mission Bolliet, s’était donné pour objectif de préconiser des pistes pour le redressement du Pays dans un contexte économique et budgétaire difficile et contraint.
Son rapport définitif fût transmis au gouvernement en septembre 2010. Dès lors, Paris s’appuya sur les recommandations du document pour indiquer un plan de redressement de l’économie locale, durcissant beaucoup les relations Etat/Pays, sous la présidence Temaru, en 2011 jusqu’en mars 2012. Date à laquelle les réunions du comité de suivi du plan de redressement furent tout bonnement interrompues, dans l’attente des résultats du suffrage présidentiel français, pour ne reprendre qu’en fin d’année.

Pacte de croissance

"Je ne conteste pas le savoir de Mme Bolliet.(…)", a insisté lundi Gaston Flosse. "(…) En Polynésie, nous sommes tout à fait capable de déceler les problèmes et d’apporter les solutions (…) Dans un mois nous allons présenter un véritable plan de redressement. Nous allons passer avec l’Etat un véritable Pacte de croissance. Il comprendra deux chapitres : le premier le pacte dans lequel nous allons proposer les solutions pour redresser la situation financière, sociale et économique du Pays ; dans un deuxième temps, le Pacte de sortie de crise, de redémarrage de l’économie de notre pays. Nous avons déjà travaillé sur ce document. Nous allons le terminer d’ici fin juin, date à laquelle il sera transmis à l’Etat pour y être étudié, voire amendé. Nous signerons enfin ce Pacte de croissance entre l’Etat et la Polynésie française".

Et le président Flosse de livrer quelques dispositions des réformes à venir : au plan fiscal, diminution de l’impôt "sur les petites sociétés (…) par contre nous demanderons aux autres entreprises de faire un effort plus important" ; suppression de l’impôt sur les transactions et mise en place d’un impôt sur les bénéfices commerciaux et non commerciaux ; révision de la CST avec augmentation du taux de cotisation des revenus les plus élevés "selon un plafond qui reste encore à déterminer" ; au plan financier, la création d'un Fonds de garantie de la dette "pour être crédible" auprès des organismes prêteurs : "emprunter, il n'y a que comme cela que nous pourrons ouvrir des grands chantiers et donner de l'emploi à notre population" ; négociation pour le retour de la contribution financière de l'Etat dans le RSPF.

"Bien sûr nous aurons besoin de l’aide de l’Etat. Et nous lui dirons : « pour tous les efforts que l’on fait, accompagnez-nous ! »".
Reste à voir comment l'Etat percevra cette demande d'enterrement des recommandations de la mission Bolliet. D'autres, avant Gaston Flosse, se sont déjà heurté à des fins de non recevoir.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 3 Juin 2013 à 14:42 | Lu 4458 fois