La rotative va produire quotidiennement le journal Tahiti Infos à raison de 16 000 exemplaires, tirés en quatre heures maximum. Mais aussi le magazine télé Fenua TV de 56 pages par semaine, l'hebdomadaire d'informations Tahiti Pacifique, un mensuel féminin.
PAPARA, le 26 juin 2015. Depuis deux mois dans un hangar de la petite zone industrielle de Papara, une grosse machine est en train de grandir. Cette rotative arrivée en kit par bateau "roulera" désormais un quotidien, deux hebdomadaires, un mensuel…
Quand on passe le seuil du hangar, ça "sent" enfin l'imprimerie : depuis le début de la semaine la rotative de Pacific Press est en phase de tests et de réglages et produit du papier imprimé ! Pour Hugues Lemaître, le directeur de production de Pacific Press qui est "tombé dedans" depuis 30 ans, rien de tel qu'une bonne odeur de papier fraîchement imprimé pour se mettre en jambes.
Après des mois de mise en route, de mécano géant pour assembler les milliers de pièces cette énorme machine, la voilà en train de fonctionner réellement, de graisser ses rouages, de colorer du papier… "L'adaptation de la machine consiste à mettre en place le bon mélange eau et encre pour le meilleur rendu possible" détaille Hugues Lemaître qui subit, en cette journée de test final, un imprévu de taille avec une coupure d'eau inopinée en raison d'une casse sur le réseau municipal d'alimentation en eau. Mais face à l'adversité, personne ne baisse les bras, au contraire.
Devant la machine, enfin repartie à sa tâche, le démonstrateur de la "machine" (une Goss Community) n'en revient pas. Il a fallu qu'il vienne ici, à Tahiti, ce paradis tropical réputé langoureux, pour voir se mettre en route avec une telle rapidité une rotative à peine livrée et montée.
DE L'EAU ET DES ENCRES
Aux pupitres, on suit à la loupe les réglages de la machine : les couleurs primaires, imprimées une à une, doivent être parfaitement alignées pour que la résolution des photos soit parfaite. L'imprimerie est une industrie de précision, de doigté et de savants mélanges. "Le principe de l'offset c'est de l'eau, des encres grasses et des plaques révélées" explique, un brin mystérieux, Gérard Lorenzi, démonstrateur de chez Goss en mission à Tahiti depuis plus d'un mois.
Au cours des deux derniers mois écoulés, cette rotative flambant neuve a eu jusqu'à 19 personnes autour d'elle pour mettre en ordre de marche tous ses rouleaux, tapis, blanchets encreurs et autres spécificités. Hasard des métiers très ciblés de l'imprimerie et de ce bout du monde qu'est Tahiti, le montage s'est effectué dans une ambiance particulièrement cosmopolite. Australiens, Anglais, Belges et Français se sont succédé aux manettes pour des réglages de spécialistes : ici pour le mouillage du papier (par pulvérisation), là pour le séchage par exemple.
Mais désormais, on nous l'assure, Pacific Press est en ordre de marche, cette rotative "deux-en-un" est capable de produire à la fois un journal quotidien, mais aussi des magazines hebdomadaires et mensuels et encore des catalogues et autres supports publicitaires. Et une fois qu'elle est lancée, on ne l'arrête plus.
La rotative va produire quotidiennement le journal Tahiti Infos à raison de 16 000 exemplaires, tirés en quatre heures maximum. Mais aussi le magazine télé Fenua TV de 56 pages par semaine, l'hebdomadaire d'informations Tahiti Pacifique, un mensuel féminin.
Quand on passe le seuil du hangar, ça "sent" enfin l'imprimerie : depuis le début de la semaine la rotative de Pacific Press est en phase de tests et de réglages et produit du papier imprimé ! Pour Hugues Lemaître, le directeur de production de Pacific Press qui est "tombé dedans" depuis 30 ans, rien de tel qu'une bonne odeur de papier fraîchement imprimé pour se mettre en jambes.
Après des mois de mise en route, de mécano géant pour assembler les milliers de pièces cette énorme machine, la voilà en train de fonctionner réellement, de graisser ses rouages, de colorer du papier… "L'adaptation de la machine consiste à mettre en place le bon mélange eau et encre pour le meilleur rendu possible" détaille Hugues Lemaître qui subit, en cette journée de test final, un imprévu de taille avec une coupure d'eau inopinée en raison d'une casse sur le réseau municipal d'alimentation en eau. Mais face à l'adversité, personne ne baisse les bras, au contraire.
Devant la machine, enfin repartie à sa tâche, le démonstrateur de la "machine" (une Goss Community) n'en revient pas. Il a fallu qu'il vienne ici, à Tahiti, ce paradis tropical réputé langoureux, pour voir se mettre en route avec une telle rapidité une rotative à peine livrée et montée.
DE L'EAU ET DES ENCRES
Aux pupitres, on suit à la loupe les réglages de la machine : les couleurs primaires, imprimées une à une, doivent être parfaitement alignées pour que la résolution des photos soit parfaite. L'imprimerie est une industrie de précision, de doigté et de savants mélanges. "Le principe de l'offset c'est de l'eau, des encres grasses et des plaques révélées" explique, un brin mystérieux, Gérard Lorenzi, démonstrateur de chez Goss en mission à Tahiti depuis plus d'un mois.
Au cours des deux derniers mois écoulés, cette rotative flambant neuve a eu jusqu'à 19 personnes autour d'elle pour mettre en ordre de marche tous ses rouleaux, tapis, blanchets encreurs et autres spécificités. Hasard des métiers très ciblés de l'imprimerie et de ce bout du monde qu'est Tahiti, le montage s'est effectué dans une ambiance particulièrement cosmopolite. Australiens, Anglais, Belges et Français se sont succédé aux manettes pour des réglages de spécialistes : ici pour le mouillage du papier (par pulvérisation), là pour le séchage par exemple.
Mais désormais, on nous l'assure, Pacific Press est en ordre de marche, cette rotative "deux-en-un" est capable de produire à la fois un journal quotidien, mais aussi des magazines hebdomadaires et mensuels et encore des catalogues et autres supports publicitaires. Et une fois qu'elle est lancée, on ne l'arrête plus.
La rotative va produire quotidiennement le journal Tahiti Infos à raison de 16 000 exemplaires, tirés en quatre heures maximum. Mais aussi le magazine télé Fenua TV de 56 pages par semaine, l'hebdomadaire d'informations Tahiti Pacifique, un mensuel féminin.
Une imprimerie écologique
La machine a été choisie pour ses performances techniques mais aussi pour son très faible impact environnemental. Si la technique de l'imprimerie offset est désormais ancienne (plus de cinquante ans), elle n'a eu de cesse d'évoluer au cours des années pour correspondre aux exigences de plus en plus pointues en matière de protection de l'environnement. "La machine a été choisie car elle produit un minimum de déchets ce qui était un impératif de la direction" explique Hugues Lemaître. Plus de produits chimiques pour produire les plaques offset, désormais c'est une couche photosensible avec "une gomme miscible à l'eau qui permet de développer la plaque".
Même souci pour le traitement en sortie d'atelier, lors du séchage : les encres étant fabriquées à partir de solvants, "on récupère les fumées, on les brûle afin d'éliminer les solvants. Aussi nos rejets dans l'atmosphère sont exempts de toute toxicité". Pas d'inquiétude enfin pour l'eau : le mélange eau/encre se fait ici par pulvérisation –et non par lessivage- pour éviter le gaspillage et les retours d'eau souillée dans les réseaux d'assainissement, "nous n'avons aucun rejet à l'égout".
La machine a été choisie pour ses performances techniques mais aussi pour son très faible impact environnemental. Si la technique de l'imprimerie offset est désormais ancienne (plus de cinquante ans), elle n'a eu de cesse d'évoluer au cours des années pour correspondre aux exigences de plus en plus pointues en matière de protection de l'environnement. "La machine a été choisie car elle produit un minimum de déchets ce qui était un impératif de la direction" explique Hugues Lemaître. Plus de produits chimiques pour produire les plaques offset, désormais c'est une couche photosensible avec "une gomme miscible à l'eau qui permet de développer la plaque".
Même souci pour le traitement en sortie d'atelier, lors du séchage : les encres étant fabriquées à partir de solvants, "on récupère les fumées, on les brûle afin d'éliminer les solvants. Aussi nos rejets dans l'atmosphère sont exempts de toute toxicité". Pas d'inquiétude enfin pour l'eau : le mélange eau/encre se fait ici par pulvérisation –et non par lessivage- pour éviter le gaspillage et les retours d'eau souillée dans les réseaux d'assainissement, "nous n'avons aucun rejet à l'égout".
Une rotative "comme un couteau suisse"
28 mètres de long, 9 mètres de hauteur et 5 mètres de large. La Goss Community SSC est une "classique du genre" parfaitement adaptée aux missions pour lesquelles elle a été acquise. Des rotatives du même genre on en retrouve dans les quotidiens régionaux français mais aussi dans le monde entier, car depuis 170 ans que le groupe Goss -fondé aux Etats-Unis- existe, ses machines ont fait plusieurs fois le tour du monde. Typiquement employée pour des impressions de journaux de presse quotidienne à tirages moyens, comme des magazines, c'est un véritable "couteau suisse".
Pour la faire fonctionner à Papara chez Pacific Press, une équipe de sept personnes travaille aux côtés d'Hugues Lemaître : Vaiana en pré-presse (pour transformer les fichiers numériques en plaques d'offset) mais aussi Sébastien, Stanley, Vetea et enfin, deux jeunes recrues Noharii et Ivanhoe, qui ne connaissaient pas le métier d'imprimeur, ont été embauchés et formés par la "maison".
28 mètres de long, 9 mètres de hauteur et 5 mètres de large. La Goss Community SSC est une "classique du genre" parfaitement adaptée aux missions pour lesquelles elle a été acquise. Des rotatives du même genre on en retrouve dans les quotidiens régionaux français mais aussi dans le monde entier, car depuis 170 ans que le groupe Goss -fondé aux Etats-Unis- existe, ses machines ont fait plusieurs fois le tour du monde. Typiquement employée pour des impressions de journaux de presse quotidienne à tirages moyens, comme des magazines, c'est un véritable "couteau suisse".
Pour la faire fonctionner à Papara chez Pacific Press, une équipe de sept personnes travaille aux côtés d'Hugues Lemaître : Vaiana en pré-presse (pour transformer les fichiers numériques en plaques d'offset) mais aussi Sébastien, Stanley, Vetea et enfin, deux jeunes recrues Noharii et Ivanhoe, qui ne connaissaient pas le métier d'imprimeur, ont été embauchés et formés par la "maison".