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PGEM de Moorea : les associations satisfaites, mais...


Moorea, le 26 septembre 2022 - Après l’annulation de la modification du rapport final du PGEM2 révisé par le tribunal administratif, les associations requérantes se satisfont de la décision de justice. La fédération Aimeho To’u Ora regrette toutefois que d’autres modifications faites par le gouvernement dans le PGEM révisé n’aient pas été supprimées. Elle annonce vouloir faire appel.

Suite à la décision du tribunal administratif d’annuler le 20 septembre dernier l’arrêté pris en catimini par le gouvernement pour autoriser les constructions de pilotis dans les zones prioritaires de l’île, la fédération Aimeho To’u Ora, requérante, se satisfait de la reconnaissance par la justice “d’un détournement de procédure ainsi qu’une erreur de droit” de la part du pouvoir exécutif. Son président Dom Leoture – également représentant des associations environnementales au sein du comité de gestion du Plan de gestion des espaces maritimes (PGEM) – regrette toutefois que d’autres modifications apportées en conseil des ministres dans le rapport final du PGEM2 n’aient pas été également supprimées. Il reconnait toutefois avoir “fait des erreurs dans la présentation de son dossier juridique, dont celle de ne pas détailler assez les modifications à retirer”.

Selon la fédération, la première concerne la suppression de la demande d’avis au comité de gestion du PGEM pour l’organisation de toutes les manifestations qui impactent le lagon de Moorea. “On peut imaginer par exemple que si le gouvernement veut organiser une compétition similaire à celle de Teahupoo, il peut l’imposer. On ne dit pas qu’on ne veut pas, mais on dit qu’il faut que ça puisse être discuté dans le comité de gestion de la même façon que tout événement de grande ampleur”, explique Dom Leoture.

“Développer l’île de Moorea pour les très riches"

Ce dernier cite en outre, comme deuxième point, l’annulation par le gouvernement de l’interdiction d’autoriser, dans le PGEM2, l’implantation d’hydro-surface sur l’île de Moorea, dédiée notamment aux hydravions. “On sait qu’il y a des projets d’hydravion entre les îles et que le ministre Bouissou nous a bien montré qu’ils ont une volonté de développer l’île de Moorea pour les très riches, d’agrandir la piste d’aéroport pour les jets privés... Il s’agit en gros de faciliter le tourisme de luxe. Or, les gens de Moorea ont quand même dit qu’il n'y avait pas besoin d’hydravion sur l’île puisqu’on a déjà un aéroport. Il y a beaucoup d’autres îles qui en ont besoin vu que celles-ci n’ont pas d’aéroport”, développe le président de la fédération Aimeho To’u Ora.

Le dernier point cité par la fédération concerne l’annulation par le gouvernement de donner la possibilité au comité de gestion du PGEM de donner son avis sur les projets d’utilité publique. “Ce n’est pas normal, car on peut justement estimer qu’un projet d’ampleur, comme récemment celui de l’agrandissement de la marina de Vaiare, puisse être mis dans un projet d’utilité publique. On se souvient qu’ils ont travaillé pendant des années pour venir présenter un projet qui n’était pas dimensionné pour l’île de Moorea et qui avait été refusé à l’époque par le conseil municipal”, rappelle Dom Leoture. Ce dernier se donne de ce fait quelques jours de réflexion avec sa fédération avant certainement de faire appel de la décision du tribunal administratif. “Ils ont rectifié la plus grosse des erreurs, mais il y en a encore quelques-unes à rectifier. On aimerait affiner le résultat”, prévient-il.

"Une décision dans l'intérêt de Moorea"

Dans un communiqué de presse, l’association des habitants de Temae, qui a également porté l’affaire devant la justice, “se félicite de la décision du tribunal administratif, rendue conforme au droit et surtout dans l’intérêt de Moorea, affirmant ainsi la nécessité de préserver l’intégralité de son lagon et de ses plages au profit de l’ensemble de la population de l’île et de la Polynésie française.  Toute construction nouvelle sur le lagon de Moorea est rendue impossible en l’état.” L’association présidée par Alain Bonno conclut en assurant qu’elle “continuera de veiller à la bonne application du droit et se mobilisera autant que possible afin de préserver le cadre de vie des habitants de Moorea”.

Contactée par Tahiti Infos, la commune de Moorea-Maiao n’a, pour sa part, pas souhaité réagir, car elle estime que cette affaire juridique concerne plutôt le gouvernement de la Polynésie française.
 

Rédigé par Toatane Rurua le Lundi 26 Septembre 2022 à 16:34 | Lu 1576 fois