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Ouverture du séminaire de l’Union des femmes francophones d’Océanie


Ouverture du séminaire de l’Union des femmes francophones d’Océanie
Le Président de la Polynésie française Gaston TONG SANG, maire de Bora Bora, a accueilli dans son île, le Séminaire de l’Union des femmes francophones d’Océanie, ce dimanche 7 février.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et le Secrétariat général de la communauté du Pacifique (CPS) ont souhaité mettre en place un projet pour renforcer les capacités et mettre en réseau les organisations de femmes francophones dans le Pacifique Sud (Vanuatu, Collectivités d’Outre-mer avec la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et la Polynésie française), à partir de janvier 2010, pour une durée de 3 ans.

En effet, les organisations de femmes francophones en Océanie sont isolées, non seulement entre elles du fait du caractère onéreux des déplacements entre les îles, mais surtout au niveau régional, car le Pacifique Sud appartient à une région très anglophone. Elles ne peuvent se rencontrer que rarement et uniquement dans le cadre institutionnel (plutôt anglophone) de la Communauté du Pacifique Sud, par manque de moyens. Ces organisations de femmes manquent également d’outils de travail pertinents en français, de capacités et d’expertise dans le contexte la sous-région sur les problèmes tels que les violences faites aux femmes, la féminisation de la pauvreté, les impacts du changement climatique sur les conditions de vie des femmes, ou encore leur participation à la vie politique.

Ainsi, le présent projet permettra aux organisations de femmes francophones d’échanger entre elles, de travailler en réseau et de bénéficier d’un lieu de concertation qui leur est propre, au niveau régional. Dans ce cadre, il s’agira essentiellement de :
Représenter et porter la voix des femmes francophones de l’Océanie au sein des institutions régionales et internationales existantes, majoritairement anglophones, pour l’accès à la prise de décision et aux financements ;
Renforcer les capacités et développer l’expertise dans les organisations de femmes francophones en Océanie par des formations ;
Elaborer des outils de sensibilisation, de formation et de communication en langue française pour appuyer les actions des organisations de femmes francophones de l’Océanie.
Et ce, dans le cadre de thématiques pertinentes pour les femmes francophones d’Océanie :
Toutes les formes de violences faites aux femmes ;
Impacts et conséquences des changements climatiques sur les conditions de vie et le travail des femmes ;
Accès et participation des femmes à la vie politique ;
Place et statut des femmes dans les systèmes coutumiers du Pacifique ;
Lutte contre la féminisation de la pauvreté ;
Accès à l’éducation et à la formation des femmes ;
Sensibilisation et communication autour des droits sociaux, culturels et politiques.
Une attention particulière sera accordée à la sensibilisation et au renforcement des capacités des jeunes femmes, l’objectif étant de permettre un renouvellement des modes d’action et des débats au sein des organisations de femmes et d’assurer la pérennité de ce Conseil des femmes de l’Océanie francophone.

Dans ce cadre, et après une réunion préparatoire dans le cadre de la 11ème conférence régionale sur la condition féminine (16/20 août 2010 à Noumea), l’UFFO organise son premier rassemblement du 6 au 10 février 2011 à Bora Bora.

Les statuts de l’UFFO précisent en effet que la priorité est donnée, pour l’organisation de ses réunions plénières, à des sites déconcentrés, afin d’être en mesure d’être au plus près des populations. Aucune autre île de Polynésie française ne peremettait l’organisation d’un tel évènement, regroupant une quarantaine de représentantes, dont 20 en provenance de Vanuatu, Wallis-et-Futuna et de Nouvelle-Calédonie, ainsi que deux représentantes de la CPS.


Ouverture du séminaire de l’Union des femmes francophones d’Océanie
Il est à noter que les cinq archipels polynésiens seront représentés.

L’objet de ce séminaire est de former les représentantes des associations féminines à l’élaboration du contre-rapport des Organisations non gouvernementales sur la mise en œuvre dans leur pays ou territoire de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discriminations faites aux femmes (CEDEF).
Cette convention, établie sous l’égide de l’ONU en 1979 et ratifiée par la France en 1983, pose les base de l’action des états en matière de discrimination à l’égard des femmes, que ce soit au niveau des droits de la personne, des droits sociaux ou encore économiques.

Outre le corpus juridique qui se doit d’être exempt de toute mesure discriminatoire, la ratification de la Convention implique pour les Etats une lutte active contre les discriminations issues des habitudes, des constructions sociales, des stéréotypes…

Depuis 1999, cette convention est directement invocable en droit interne français : un plaignant peut s’en prévaloir directement, sans avoir à épuiser les autres voies de recours.
La CEDEF s’applique en Polynésie française.
La Polynésie françasie, avec le soutien de la CPS, s’est activement engagée depuis 2008, notamment avec la création d’un comité de pilotage qui regroupe représentants de l’Etat, des ONG et du Pays, dans la rédaction d’un premier rapport sur la mise en œuvre de la CEDEF localement.

Ce rapport sera établi selon les règles prévalant pour la rédaction des rapports des états signataires de la convention. Il a une double vocation :
Permettre un premier état des lieux de la parité en Polynésie française ;
Donner à l’Etat des informations fiables sur la parité dans notre collectivité dans son propre rapport, dont le prochain devrait être remis début 2013 à l’ONU.
En effet, lors de l’examen du précédent rapport de la France, le Comité des Nations-Unies pour l’élimination des discriminations à l’égard des femmes a mis au premier rang de ses recommandations une meilleure information sur la situation des femmes dans les collectivités ultramarines françaises.
Le Pays travaille activement sur son propre rapport, notamment par :
La collecte de données sur la situation des femmes en Polynésie française qui donnera lieu, en septembre 2011, à une publication d’environ 80 pages en collaboration avec l’ISPF ;
L’intégration d’un chapitre « Parité dans l’administration » dans le Rapport du Président à l’Assemblée de Polynésie française pour l’exercice 2009 ;
Des réunions régulières du Comité de pilotage, dont la composition vient d’être élargie à des représentants de la justice, de la police nationale et de l’enseignement secondaire.
Selon les termes de la Convention, le processus d’examen du Rapport des états partie inclue la présentation d’un contre-rapport réalisé par les ONG, qui pointent alors les lacunes de l’action publique en matière de lutte contre les discriminations envers les femmes.

C’est pour les soutenir dans la préparation de ce rapport que l’OIF et la CPS organisent le présent séminaire de formation, qui permettra aux déléguées de faire un point d’étape sur l’avancement actuel de leurs travaux, de s’approprier de nouveaux outils et de mettre en place un calendrier d

Rédigé par communiqué le Mardi 8 Février 2011 à 14:30 | Lu 1368 fois