Avignon, France | AFP | lundi 26/02/2024 - "Oui c'est bien moi": poussé par son avocat, Ilias Akoudad a enfin avoué lundi avoir tué le policier Eric Masson en 2021 sur un point de deal à Avignon. Un "événement" pour la cour d'assises, pas pour les parties civiles.
La mère du principal accusé était en train de témoigner, redisant que pour elle son fils était "innocent", lorsque l'avocat de ce dernier, Frank Berton, s'est tourné vers son client:
"- On est obligé de vous poser la question, soit votre mère a raison, soit elle se trompe.
- Oui c'est bien moi qui a tiré sur le policier Eric Masson. Je n'ai jamais eu connaissance de la qualité (de policier, NDLR) d'Eric Masson", reconnaît alors Ilias Akoudad qui niait encore le matin même.
Dans son survêtement noir, l'accusé d'à peine 22 ans s'emballe dans une longue déclaration décousue, lançant des "ça me fait mal" ou "ce qui me pousse à m’exprimer c'est la famille de M. Masson".
Le père du policier, lui-même ancien gardien de la paix, resté digne et impassible depuis le début du procès, quitte alors la salle, suivi par sa femme et d'autres policiers.
Il confie vivre ces aveux comme une forme d'arrogance alors qu'Ilias Akoudad a nié farouchement depuis le début. Pour son avocat Me Philippe Expert aussi, "c'est un non-événement car on sentait que les choses allaient se passer comme ça."
Mais le président de la cour d'assises du Vaucluse Roger Arata estime lui qu'il s'agit bien d'un "événement", avant d'interroger la soeur de l'accusé dans une séquence lunaire.
Car cette jeune femme est arrivée à la barre sans savoir que son frère venait d'avouer. Elle lancera même l'hypothèse d'un "tir accidentel" du coéquipier d'Eric Masson pour tenter de l'innocenter, suscitant l'émoi du public.
La cour a prévu d'interroger les accusés mercredi et pourra alors revenir plus longuement sur les faits. Outre le principal accusé, Ismaël Boujti et Ayoub Abdi comparaissent pour l'avoir aidé dans sa fuite.
Ilias Akoudad a toutefois commencé à esquisser sa défense, expliquant qu'il était "impensable" pour lui qu'il puisse s'agir de policiers et connaître "beaucoup de gens qui vendent des stups à la quarantaine". Laissant ainsi entendre qu'il avait pris Eric Masson et son coéquipier Romain pour des vendeurs concurrents en leur lançant: "Vous faites quoi les gars, vous charbonnez ?"
Les seuls cris de "police, police" qu'il assure avoir entendus sont ceux du binôme d'Eric Masson.
"Un pas énorme"
Après ses déclarations, Ilias Akoudad s'est recroquevillé, de nouveau prostré dans le box.
Le ténor lillois Frank Berton se tourne alors vers Loubna, sa mère: "Je l'ai interrogé en votre présence, il me semblait nécessaire qu'il le dise devant vous". Avant de pointer sa responsabilité dans "l'enfermement de ce gamin".
Les experts psychologues avaient souligné la semaine précédente les injonctions parentales contradictoires entre une mère célibataire très permissive et un père absent et strict.
Dans son long gilet blanc, Loubna vacille, hébétée. L'avocat enfonce le clou: "Vous imaginez ce qu'il est en train de dire devant cette salle comble ?". Mais elle n'a rien à dire à son fils. Sauf qu'"on l'aime".
Pour l'avocat, Ilias Akoudad vient de reconnaître le "crime qu'on qualifie de pire". Il encourt en effet la peine maximale, la perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 30 ans, mais seulement s'il est avéré qu'il connaissait la qualité de policiers des victimes, Eric Masson et son coéquipier, sur lequel il aurait tiré dans sa fuite.
Lundi matin, Romain, brisé par ce drame qui le tient définitivement éloigné du terrain, a assuré qu'Eric Masson avait crié "police, police" avant les premiers tirs.
Pour Me Berton, qui défend Ilias Akoudad avec l'avocate parisienne Elise Arfi, ces aveux sont "un pas énorme pour lui", "une décision courageuse et pleine de responsabilité", a-t-il déclaré à la presse en sortant du tribunal.
Ils leur restent maintenant trois jours pour convaincre que leur client ne savait pas qu'Eric Masson était policier et qu'il n'a pas tiré en direction de son binôme ensuite. Avant un verdict attendu jeudi ou vendredi.
La mère du principal accusé était en train de témoigner, redisant que pour elle son fils était "innocent", lorsque l'avocat de ce dernier, Frank Berton, s'est tourné vers son client:
"- On est obligé de vous poser la question, soit votre mère a raison, soit elle se trompe.
- Oui c'est bien moi qui a tiré sur le policier Eric Masson. Je n'ai jamais eu connaissance de la qualité (de policier, NDLR) d'Eric Masson", reconnaît alors Ilias Akoudad qui niait encore le matin même.
Dans son survêtement noir, l'accusé d'à peine 22 ans s'emballe dans une longue déclaration décousue, lançant des "ça me fait mal" ou "ce qui me pousse à m’exprimer c'est la famille de M. Masson".
Le père du policier, lui-même ancien gardien de la paix, resté digne et impassible depuis le début du procès, quitte alors la salle, suivi par sa femme et d'autres policiers.
Il confie vivre ces aveux comme une forme d'arrogance alors qu'Ilias Akoudad a nié farouchement depuis le début. Pour son avocat Me Philippe Expert aussi, "c'est un non-événement car on sentait que les choses allaient se passer comme ça."
Mais le président de la cour d'assises du Vaucluse Roger Arata estime lui qu'il s'agit bien d'un "événement", avant d'interroger la soeur de l'accusé dans une séquence lunaire.
Car cette jeune femme est arrivée à la barre sans savoir que son frère venait d'avouer. Elle lancera même l'hypothèse d'un "tir accidentel" du coéquipier d'Eric Masson pour tenter de l'innocenter, suscitant l'émoi du public.
La cour a prévu d'interroger les accusés mercredi et pourra alors revenir plus longuement sur les faits. Outre le principal accusé, Ismaël Boujti et Ayoub Abdi comparaissent pour l'avoir aidé dans sa fuite.
Ilias Akoudad a toutefois commencé à esquisser sa défense, expliquant qu'il était "impensable" pour lui qu'il puisse s'agir de policiers et connaître "beaucoup de gens qui vendent des stups à la quarantaine". Laissant ainsi entendre qu'il avait pris Eric Masson et son coéquipier Romain pour des vendeurs concurrents en leur lançant: "Vous faites quoi les gars, vous charbonnez ?"
Les seuls cris de "police, police" qu'il assure avoir entendus sont ceux du binôme d'Eric Masson.
"Un pas énorme"
Après ses déclarations, Ilias Akoudad s'est recroquevillé, de nouveau prostré dans le box.
Le ténor lillois Frank Berton se tourne alors vers Loubna, sa mère: "Je l'ai interrogé en votre présence, il me semblait nécessaire qu'il le dise devant vous". Avant de pointer sa responsabilité dans "l'enfermement de ce gamin".
Les experts psychologues avaient souligné la semaine précédente les injonctions parentales contradictoires entre une mère célibataire très permissive et un père absent et strict.
Dans son long gilet blanc, Loubna vacille, hébétée. L'avocat enfonce le clou: "Vous imaginez ce qu'il est en train de dire devant cette salle comble ?". Mais elle n'a rien à dire à son fils. Sauf qu'"on l'aime".
Pour l'avocat, Ilias Akoudad vient de reconnaître le "crime qu'on qualifie de pire". Il encourt en effet la peine maximale, la perpétuité assortie d'une mesure de sûreté de 30 ans, mais seulement s'il est avéré qu'il connaissait la qualité de policiers des victimes, Eric Masson et son coéquipier, sur lequel il aurait tiré dans sa fuite.
Lundi matin, Romain, brisé par ce drame qui le tient définitivement éloigné du terrain, a assuré qu'Eric Masson avait crié "police, police" avant les premiers tirs.
Pour Me Berton, qui défend Ilias Akoudad avec l'avocate parisienne Elise Arfi, ces aveux sont "un pas énorme pour lui", "une décision courageuse et pleine de responsabilité", a-t-il déclaré à la presse en sortant du tribunal.
Ils leur restent maintenant trois jours pour convaincre que leur client ne savait pas qu'Eric Masson était policier et qu'il n'a pas tiré en direction de son binôme ensuite. Avant un verdict attendu jeudi ou vendredi.