Tahiti, le 4 juillet 2023 - Une action de dépollution singulière avait lieu mardi sur la plage d'Apatea, à Papara. Outre le ramassage, une équipe de bénévoles et 16 étudiants scientifiques américains ont inauguré une méthode permettant de recenser les déchets afin de mieux comprendre le type de pollution sur nos plages.
La collecte est censée commencer à 9 heures. Pourtant, dès 8h45, tous les acteurs sont déjà regroupés sur la plage de sable noir à côté du collège d'Apatea. Le briefing peut commencer. C'est une journée spéciale aujourd'hui. Celle d’une opération de dépollution qui apparait comme une première au fenua : un ramassage de déchets sur une section du littoral couplé à un recensement de ces détritus pour en analyser la provenance. Armés de leur casquette et de leur débardeur, 16 étudiants scientifiques de plusieurs universités américaines sont présents avec leur tuteur. L'équipe va exposer une méthode permettant de mesurer la densité et la provenance de la pollution sur la plage. “C'est super”, se réjouit avec son sourire contagieux Adeline Yvon, présidente de l'association Mama Natura (mère nature en reo Tahiti). “Toutes les techniques sont les bienvenues pour comprendre les problématiques environnementales locales.”
En anglais, Nans Bujan, l'éducateur en charge des étudiants américains, explique comment il faut procéder pour mettre en place la méthode de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Tout le monde écoute attentivement la traduction d'une bénévole. Première mission de la journée : déterminer une zone de 100 mètres dans laquelle les déchets de plus de 2,5 cm seront recensés. Après l'explication, Nans distribue quelques tableaux permettant de trier les déchets en fonction de leur catégorie (résine, aluminium, filet de pêche, etc.)
“Il faut travailler avec tout le monde”
C'est le moment de passer à l'action. Les bénévoles et les étudiants américains communiquent tant bien que mal pour délimiter la zone de 100 mètres. Après quelques minutes de ramassage à l'aide de pinces, les étudiants recensent les détritus collectés. “Si tu vois que la plupart des déchets sont des canettes, ce n'est pas la même chose que si ce sont des bouteilles minérales provenant de bateaux de pêche chinois.” En identifiant la provenance des déchets, les autorités peuvent mieux cibler les politiques à mettre en place pour protéger l'environnement.
“C'est merveilleux, explique Sonia Punua Taae, la tāvana de Papara également présente, il faut travailler avec tout le monde.” Au total, 63 kilos de déchets ont été ramassés, lors de cette opération mardi. “Le problème, c'est que les Tahitiens ont des mauvaises habitudes, explique la mairesse de Paea. Ils ont tendance à jeter les déchets et les encombrants dans les rivières qui se déversent sur les plages.”
Des données accessibles à tous
“On pousse un peu plus la chose en terme scientifique”, commente Adeline Yvon. Elle espère d’autres initiatives de ce genre pour faire “changer les mentalités”. Les étudiants américains sont la preuve que des actions significatives sont possibles au fenua. “C'est de la science citoyenne, explique Nans Bujan, les données sont accessibles à tous en ligne. N'importe qui peut à l'avenir établir une classification des déchets pour comparer la pollution dans le temps.”
Après voir organisé 200 actions de ramassage en 2 ans, Adeline a sollicité la fondation Anavai pour une participation financière en vue de l’acquisition d’un bus pour transporter les bénévoles et les déchets. La présidente de l'association Mama Natura espère toujours une réponse positive.
La collecte est censée commencer à 9 heures. Pourtant, dès 8h45, tous les acteurs sont déjà regroupés sur la plage de sable noir à côté du collège d'Apatea. Le briefing peut commencer. C'est une journée spéciale aujourd'hui. Celle d’une opération de dépollution qui apparait comme une première au fenua : un ramassage de déchets sur une section du littoral couplé à un recensement de ces détritus pour en analyser la provenance. Armés de leur casquette et de leur débardeur, 16 étudiants scientifiques de plusieurs universités américaines sont présents avec leur tuteur. L'équipe va exposer une méthode permettant de mesurer la densité et la provenance de la pollution sur la plage. “C'est super”, se réjouit avec son sourire contagieux Adeline Yvon, présidente de l'association Mama Natura (mère nature en reo Tahiti). “Toutes les techniques sont les bienvenues pour comprendre les problématiques environnementales locales.”
En anglais, Nans Bujan, l'éducateur en charge des étudiants américains, explique comment il faut procéder pour mettre en place la méthode de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration). Tout le monde écoute attentivement la traduction d'une bénévole. Première mission de la journée : déterminer une zone de 100 mètres dans laquelle les déchets de plus de 2,5 cm seront recensés. Après l'explication, Nans distribue quelques tableaux permettant de trier les déchets en fonction de leur catégorie (résine, aluminium, filet de pêche, etc.)
“Il faut travailler avec tout le monde”
C'est le moment de passer à l'action. Les bénévoles et les étudiants américains communiquent tant bien que mal pour délimiter la zone de 100 mètres. Après quelques minutes de ramassage à l'aide de pinces, les étudiants recensent les détritus collectés. “Si tu vois que la plupart des déchets sont des canettes, ce n'est pas la même chose que si ce sont des bouteilles minérales provenant de bateaux de pêche chinois.” En identifiant la provenance des déchets, les autorités peuvent mieux cibler les politiques à mettre en place pour protéger l'environnement.
“C'est merveilleux, explique Sonia Punua Taae, la tāvana de Papara également présente, il faut travailler avec tout le monde.” Au total, 63 kilos de déchets ont été ramassés, lors de cette opération mardi. “Le problème, c'est que les Tahitiens ont des mauvaises habitudes, explique la mairesse de Paea. Ils ont tendance à jeter les déchets et les encombrants dans les rivières qui se déversent sur les plages.”
Des données accessibles à tous
“On pousse un peu plus la chose en terme scientifique”, commente Adeline Yvon. Elle espère d’autres initiatives de ce genre pour faire “changer les mentalités”. Les étudiants américains sont la preuve que des actions significatives sont possibles au fenua. “C'est de la science citoyenne, explique Nans Bujan, les données sont accessibles à tous en ligne. N'importe qui peut à l'avenir établir une classification des déchets pour comparer la pollution dans le temps.”
Après voir organisé 200 actions de ramassage en 2 ans, Adeline a sollicité la fondation Anavai pour une participation financière en vue de l’acquisition d’un bus pour transporter les bénévoles et les déchets. La présidente de l'association Mama Natura espère toujours une réponse positive.
“Il y a beaucoup de théorie dans nos études mais ici, on fait du concret”
Ils sont 16, 13 filles et trois garçons engagés dans la protection de l'environnement à participer au programme Wildlands Studies. Venus de différentes universités américaines, ces jeunes scientifiques seront pendant six semaines à Tahiti et Moorea pour mener des actions de préservation de la faune et la flore. Deux d'entre eux détaillent l'objectif de leur séjour et de la mission conduite mardi à Papara.
“Il y a beaucoup de théorie dans nos études mais ici, on fait du concret”, explique Kylee, étudiante à l’université de Santa Barba. “Ce qui est bien, c'est que ce que l'on a fait cet après-midi va perdurer. Les données sont accessibles en ligne et un programme similaire au nôtre pourra poursuivre nos actions l'année prochaine.”
“La méthode de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, NDLR) sert à mesurer la densité de pollution et à recenser les différents types de pollution”, complète Lucy, étudiante à l’université du Michigan. “On sait quel type de pollution il y a et en quelle quantité. Avec ces informations, on construit une large base de données accessibles à tous. On ne sélectionne que les déchets supérieurs à 2,5 cm car en-dessous, c'est considéré comme du microplastique. Il y a une classification différente pour le microplastique.”
Ils sont 16, 13 filles et trois garçons engagés dans la protection de l'environnement à participer au programme Wildlands Studies. Venus de différentes universités américaines, ces jeunes scientifiques seront pendant six semaines à Tahiti et Moorea pour mener des actions de préservation de la faune et la flore. Deux d'entre eux détaillent l'objectif de leur séjour et de la mission conduite mardi à Papara.
“Il y a beaucoup de théorie dans nos études mais ici, on fait du concret”, explique Kylee, étudiante à l’université de Santa Barba. “Ce qui est bien, c'est que ce que l'on a fait cet après-midi va perdurer. Les données sont accessibles en ligne et un programme similaire au nôtre pourra poursuivre nos actions l'année prochaine.”
“La méthode de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration, NDLR) sert à mesurer la densité de pollution et à recenser les différents types de pollution”, complète Lucy, étudiante à l’université du Michigan. “On sait quel type de pollution il y a et en quelle quantité. Avec ces informations, on construit une large base de données accessibles à tous. On ne sélectionne que les déchets supérieurs à 2,5 cm car en-dessous, c'est considéré comme du microplastique. Il y a une classification différente pour le microplastique.”