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Opération coup de poing pour la nuit du réveillon


Tahiti, le 1er janvier 2023 - Un peu plus de 200 gendarmes et policiers ont été déployés samedi soir pour contrôler les conducteurs pendant la nuit festive du réveillon. En 2022, 35 personnes ont perdu la vie sur la route. Premières causes de la mortalité routière : l’alcool et les stupéfiants.

Cette année, 35 personnes ont perdu la vie sur les routes polynésiennes. “Réveillon rime souvent avec consommation excessive. La première cause des accidents de la route en Polynésie, c’est l’abus d’alcool, ensuite la consommation de stupéfiants et la conduite à des vitesses inadaptées”, détaille Émilia Havez, directrice de cabinet du haut-commissariat. Pour limiter le risque de comportements routiers déviants et affirmer une présence ostensible sur le terrain, un peu plus de 200 agents des forces de l’ordre ont été déployés à l’occasion de la nuit du nouvel an. “Comme chaque année, il est important qu’on soit très présents le 31 au soir”, a justifié samedi soir le procureur de la République, Hervé Leroy, sur l’un des points de contrôle de la police nationale, à proximité de l’hôpital de Taaone.

“Vigilance accrue”

“Premièrement, on fait de la prévention ; de la police administrative, comme on dit. Si besoin, on intervient et on réprime. On a une vigilance accrue pour les deux-roues. Malheureusement, ils sont les premiers à payer sur les routes. On sait que les fêtes de fin d’année s’étendent souvent sur plusieurs jours. On va être très présents tout le week-end et plus encore”, a-t-il aussi insisté.

La nuit du réveillon de nouvel an, “c’est la grosse soirée d’intervention de l’année”, expose le colonel Grégoire Demezon, second commandant de la gendarmerie de Polynésie française. Composés d’une brigade motorisée, d’équipes cynophiles et de l’ensemble des brigades, 170 gendarmes ont ainsi été déployés samedi pour surveiller les routes du fenua, lors de cette opération coup de poing. “Il faut que les gens s’organisent pour ne pas se déplacer alcoolisés pendant les fêtes.” 19 heures, le 31 décembre, et les gendarmes arrêtent déjà des files de véhicules. “On préfère prévenir les gens et rappeler les mesures de bonne conduite. Les festivités commencent souvent bien avant le début de la nuit”, explique Grégoire Demezon alors qu’il vient d’arrêter un deux-roues au rond-point du carrefour Pacifique, sur le front de mer. “Il ne faut pas oublier que quand quelqu’un décède sur la route, c’est la vie d’une famille entière qui est brisée”, justifie Emilia Havez.

50% d’interventions en plus

“Les messages de prévention qui ont été diffusés les années précédentes ont été trop vite oubliés. Ce n’est pas normal de mourir sur la route au fenua. Et il y a eu beaucoup trop de décès cette année. Mon vœu pour 2023, c’est de faire plus d’alternatives aux poursuites. Cela se traduit par limiter au maximum les récidives de conduites à risque”, explique le procureur de la République. Faire baisser le nombre de morts sur la route est “une priorité de l’État”, martèle Emilia Havez. “Pour l’année 2023, on va augmenter de plus de 50% les contrôles. L’objectif c’est d’avoir vraiment une présence beaucoup plus marquée sur les routes. Il faut que tous les conducteurs sachent qu’ils peuvent être arrêtés à tout moment”, développe-t-elle.

L’année n’a pourtant pas été de tout repos pour les gendarmes. Les interventions des militaires sur la route ont augmenté de 8% cette année comparé à 2021. “On n’est pas seulement fortement mobilisé depuis le 31 au soir, poursuit Grégoire Demezon. Ça fait des mois qu’on s’efforce de contrôler les conducteurs. Le volume d’infraction constaté est en très nette augmentation cette année. On espère que les gens vont prendre conscience qu’ils mettent des vies en danger en plus des leurs en conduisant sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiants.”

Rédigé par Guillaume Marchal le Dimanche 1 Janvier 2023 à 19:21 | Lu 1353 fois