Tahiti, le 3 octobre 2023 - Match nul mardi entre la Polynésie française et la France sur le terrain de la 4e commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation à New York. Dans un match pourtant déséquilibré en nombre, à 42 contre 1, les deux équipes se séparent en restant chacune sur sa position.
Réinscrite depuis 10 ans sur la liste des territoires non autonomes auprès de l’ONU, la Polynésie française est revenue mardi face à la 4e commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. Une audition chargée d’espoir dans le camp indépendantiste puisque pour la première fois, le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière, tenait son fauteuil dans l’auditorium. Un fauteuil qu’il quittera juste après son intervention pour ne pas avoir à entendre les discours répétitifs des 41 pétitionnaires indépendantistes revenant en boucle sur le même thème, au point d’en perdre sa substance.
En sa qualité de président de la Polynésie française, Moetai Brotherson est intervenu en premier. Rappelant le “caractère pacifique” de la démarche du Tavini, il s’est arrêté sur la “décennie silencieuse” qui vient de s’écouler et s’est félicité que l’État mette fin “à la politique de la chaise vide” en “respectant la parole donnée” par le président de la République, Emmanuel Macron.
Dans un discours de fédérateur, Moetai Brotherson a demandé qu’“une nouvelle voie” s’ouvre entre la Polynésie française et l’Hexagone dans “une relation de confiance et de respect avec l’État”. “Je n’ai aucune raison de douter de la France” avec qui “nous pourrions bâtir un exemple pour le monde”.
Sur l’indépendance en elle-même, Moetai Brotherson a demandé que soit ouvert une “méthode” pour parvenir à l’autodétermination et est revenu sur des sujets évoqués régulièrement au fenua : l’accès aux ressources naturelles (matières stratégiques notamment), répercussions des essais nucléaires sur l’environnement et sur la santé des Polynésiens et mise en place d’un enseignement sur l’autodétermination dans les écoles.
Sa prise de parole s’arrêtera sur sa demande de supprimer le souhait de la France de retirer la Polynésie française de la liste des territoires non autonomes.
Réinscrite depuis 10 ans sur la liste des territoires non autonomes auprès de l’ONU, la Polynésie française est revenue mardi face à la 4e commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation. Une audition chargée d’espoir dans le camp indépendantiste puisque pour la première fois, le représentant permanent de la France auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière, tenait son fauteuil dans l’auditorium. Un fauteuil qu’il quittera juste après son intervention pour ne pas avoir à entendre les discours répétitifs des 41 pétitionnaires indépendantistes revenant en boucle sur le même thème, au point d’en perdre sa substance.
En sa qualité de président de la Polynésie française, Moetai Brotherson est intervenu en premier. Rappelant le “caractère pacifique” de la démarche du Tavini, il s’est arrêté sur la “décennie silencieuse” qui vient de s’écouler et s’est félicité que l’État mette fin “à la politique de la chaise vide” en “respectant la parole donnée” par le président de la République, Emmanuel Macron.
Dans un discours de fédérateur, Moetai Brotherson a demandé qu’“une nouvelle voie” s’ouvre entre la Polynésie française et l’Hexagone dans “une relation de confiance et de respect avec l’État”. “Je n’ai aucune raison de douter de la France” avec qui “nous pourrions bâtir un exemple pour le monde”.
Sur l’indépendance en elle-même, Moetai Brotherson a demandé que soit ouvert une “méthode” pour parvenir à l’autodétermination et est revenu sur des sujets évoqués régulièrement au fenua : l’accès aux ressources naturelles (matières stratégiques notamment), répercussions des essais nucléaires sur l’environnement et sur la santé des Polynésiens et mise en place d’un enseignement sur l’autodétermination dans les écoles.
Sa prise de parole s’arrêtera sur sa demande de supprimer le souhait de la France de retirer la Polynésie française de la liste des territoires non autonomes.
Première prise de parole de l’État
La présence du représentant de l’État était très attendue, et elle est intervenue mardi à New York. Mais Nicolas de Rivière n’aura pas fait que tenir son siège. À la suite du discours de Moetai Brotherson, sa prise de parole tranchera avec l’esprit insufflé par le camp indépendantiste. Assurant être là dans un “esprit de dialogue”, il a posé immédiatement la position de l’État. “La Polynésie française n’a aucunement sa place sur la liste des territoires non autonomes”, a-t-il martelé.
Revenant sur “la qualité du dialogue noué” avec Moetai Brotherson et les “relations de confiance” établies avec le président Édouard Fritch, le représentant permanent de l’État à l’ONU a expliqué qu’“aucun parallèle ne pouvait être fait entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française”. “La Polynésie française est autonome”, a-t-il insisté. “Il y a un partenariat économique entre Paris et Papeete. L’État engage des moyens conséquents en Polynésie française”, ajoutant que 30% du PIB du Pays provient des versements de Paris.
Suite à son discours, Nicolas de Rivière quittera son siège alors que devaient se succéder 41 pétitionnaires indépendantistes.
Revenant sur “la qualité du dialogue noué” avec Moetai Brotherson et les “relations de confiance” établies avec le président Édouard Fritch, le représentant permanent de l’État à l’ONU a expliqué qu’“aucun parallèle ne pouvait être fait entre la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française”. “La Polynésie française est autonome”, a-t-il insisté. “Il y a un partenariat économique entre Paris et Papeete. L’État engage des moyens conséquents en Polynésie française”, ajoutant que 30% du PIB du Pays provient des versements de Paris.
Suite à son discours, Nicolas de Rivière quittera son siège alors que devaient se succéder 41 pétitionnaires indépendantistes.
Un message noyé dans la masse
Marteler un message pendant plus de deux heures dans une assemblée à tour de rôle est-il productif ? Difficile de le dire ce mardi tant la succession des 41 pétitionnaires indépendantistes tenait du fastidieux marathon imposé aux auditeurs.
Élus de l’assemblée de la Polynésie française, membres des associations antinucléaires et des églises indépendantistes, représentants de communes et d’associations diverses, comme l’association Amazones, ont pris la parole tour à tour pour faire passer les mêmes messages en boucle. Indépendance bien sûr, mais aussi sensibilisation à l’autodétermination à l’école, conséquences des essais nucléaires, identité mā’ohi, retrait du millisievert de la loi Morin, etc.
Une cohorte de prises de paroles avec une vaste diversité de ton. Derrière Oscar Temaru et Tony Géros, la plupart d’entre-elles seront posées, avec des mots parfois comme ceux de Hinamoeura Cross comparant les Polynésiens à des“souris de laboratoire de la France”, ou sur un ton plus vif et théâtral, sous la houlette d’un Steve Chailloux.
On retiendra celle de Marielle Kohumoetini en réponse au courrier des Hakaiki marquisiens envoyé la veille. En effet, dans une lettre ouverte, l’ensemble des maires des Marquises a dénoncé l’instrumentalisation du discours du Tavini. Ils demandent un processus d’autodétermination, vis-à-vis de Tahiti. La représentante bleue n’a pas hésité à dénoncer “le jeu d’influence de l’État français auprès de maires manipulés par une politique obsolète”, rappelant que “Mā’ohi nui est indivisible”. Les élus marquisiens apprécieront.
Élus de l’assemblée de la Polynésie française, membres des associations antinucléaires et des églises indépendantistes, représentants de communes et d’associations diverses, comme l’association Amazones, ont pris la parole tour à tour pour faire passer les mêmes messages en boucle. Indépendance bien sûr, mais aussi sensibilisation à l’autodétermination à l’école, conséquences des essais nucléaires, identité mā’ohi, retrait du millisievert de la loi Morin, etc.
Une cohorte de prises de paroles avec une vaste diversité de ton. Derrière Oscar Temaru et Tony Géros, la plupart d’entre-elles seront posées, avec des mots parfois comme ceux de Hinamoeura Cross comparant les Polynésiens à des“souris de laboratoire de la France”, ou sur un ton plus vif et théâtral, sous la houlette d’un Steve Chailloux.
On retiendra celle de Marielle Kohumoetini en réponse au courrier des Hakaiki marquisiens envoyé la veille. En effet, dans une lettre ouverte, l’ensemble des maires des Marquises a dénoncé l’instrumentalisation du discours du Tavini. Ils demandent un processus d’autodétermination, vis-à-vis de Tahiti. La représentante bleue n’a pas hésité à dénoncer “le jeu d’influence de l’État français auprès de maires manipulés par une politique obsolète”, rappelant que “Mā’ohi nui est indivisible”. Les élus marquisiens apprécieront.
Les enseignants muselés par l’État
Philippe Neuffer mardi s’est lancé dans une plaidoirie contre l’État et le système éducatif de façon assez surprenante. Selon l’avocat au catogan, les enseignants de Polynésie française sont bâillonnés par l’État de manière indirecte. “Il existe un manque flagrant de sensibilisation du public sur le colonialisme et sur tout le processus de décolonisation. C’est le résultat d’une réglementation cynique mise en place par la France. […] La puissance administrante contourne les autorités à Tahiti d’une manière silencieuse et insidieuse. Les salaires des enseignants sont pris en charge par l’État. Cela les oblige à respecter les programmes de la métropole. On recrute des enseignants français, contrôlés par l’inspection académique avec un état d’esprit occidental. C’est la raison pour laquelle l’histoire des essais nucléaires n’est pas inscrite dans les manuels des écoles secondaires […].”