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ONU : La Polynésie sera représentée au séminaire du Comité de décolonisation


Moetai Brotherson s’était exprimé en tant que pétitionnaire en octobre dernier devant le Comité spécial chargé de la décolonisation de l’ONU.
Moetai Brotherson s’était exprimé en tant que pétitionnaire en octobre dernier devant le Comité spécial chargé de la décolonisation de l’ONU.
PAPEETE, le 17 mai 2015. Le Comité spécial de la décolonisation (ou Comité des 24) tient un séminaire régional à Managua, au Nicaragua de mardi à jeudi. Richard Tuheiava et Moetai Brotherson ont prévu de se déplacer.
Le calendrier de travail du Comité spécial chargé de la décolonisation au sein de l’Organisation des Nations Unies (ONU) est quasiment immuable. Séminaire régional chaque année en mai, qui se tient en alternance dans les Caraïbes ou dans le Pacifique ; réunion plénière à New York du Comité spécial à la fin du mois de juin pour rédiger les projets de résolutions que le comité souhaite voir approuvées par l’assemblée générale de l’ONU en fin d’année.

Pour cette année 2015, c’est au Nicaragua que se tiendra le Séminaire régional du 19 au 21 mai. Le thème retenu est le suivant: «Mise en œuvre de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme: aux 70 ans de l’ONU, bilan du programme de la décolonisation ». Un bilan qui devra être prêt pour l’an prochain.
On compte 17 territoires non autonomes relevant du mandat du Comité spécial dont la Polynésie française depuis le mois de mai 2013. Cette réinscription en tant que territoire non autonome, tant désirée par Oscar Temaru le lader du Tavini, était l’entrée au saint des Saints, mais deux ans plus tard, rien de véritablement concret n’est venu faire avancer cette première étape.

A chaque résolution annuelle, l’ONU recommande l’ouverture du dialogue entre la puissance administrante (la France dans le cas de la Polynésie) et ceux qui souhaitent que le territoire se dirige vers l’indépendance, mais il reste inexistant. Dans le travail du Comité des 24 on peut ainsi suivre les évolutions du dossier néo-calédonien – il y a eu une mission de l’ONU sur place en mars 2014- quand celui de la Polynésie fait du sur place. «Pour qu’il y ait une mission de l’ONU ici, il faut un accord de la puissance administrante» remarque Moetai Brotherson qui va se déplacer comme «pétitionnaire» à Managua avec Richard Tuheiava.

Or jusqu’ici, la voix de la France –et même celles des autonomistes polynésiens- est quasi inaudible au sujet de la Polynésie française à l’ONU. Une politique de la chaise vide qui permet aux représentants indépendantistes locaux de se faire entendre sans trop de contradictions auprès du Comité spécial mais qui ralentit nécessairement le processus, ne serait-ce qu’au sujet d’une consultation de la population sur la question de l’indépendance du Pays.

Rédigé par Mireille Loubet le Dimanche 17 Mai 2015 à 22:12 | Lu 3506 fois