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O Tahiti E a enchanté le public pour sa dernière à Toata. Interviews et Diaporama.

O Tahiti E, le grand gagnant du Heiva 2012, n’était même pas sur le podium cette année, le jury en a décidé ainsi. N’ayant pas dansé lors de la soirée des lauréats, Marguerite Lai a voulu malgré tout proposer au public une dernière soirée à Toata. La troupe est demandée de partout, elle se produira notamment à Tautira, au Méridien…


O Tahiti E, un groupe qui fut le grand gagnant du Heiva en 2012.
O Tahiti E, un groupe qui fut le grand gagnant du Heiva en 2012.
PAPEETE, le 26 juillet 2015. Le groupe de la chorégraphe Marguerite Lai s’est produit une dernière fois à Toata vendredi soir. Rappelons qu’O Tahiti E est un des grands groupes de danse de Polynésie, il possède un palmarès remarquable, il a été d’ailleurs le grand gagnant de l’édition 2012, année de sa dernière participation.
 
Cette année, le jury en a décidé autrement, c’est avec étonnement et déception que les membres du groupe ont appris qu’ils n’étaient même pas sur le podium. N’ayant donc pas participé à la soirée des lauréats, O Tahiti E a voulu quand même se produire une dernière fois sur les planches de Toata, pour ‘rééquilibrer ses comptes’ mais également pour satisfaire un public venu très nombreux.
 
Le thème du spectacle était ‘l’éclat de la pirogue de Teta’. Une légende envoûtante mêlant amours interdites, marae, chant magique, sortilège et malédiction, le tout dans le cadre enchanteur de la vallée de la Papenoo et du mont Pihaiateta, un mont majestueux qui se trouve en contrebas du mont Orohena, le sommet de l’île.

Un souci du détail qui a séduit un public de connaisseurs.
Un souci du détail qui a séduit un public de connaisseurs.
Jean Claude Teriierooiterai, intellectuel et spécialiste de la navigation ancestrale, a joué le rôle du souverain-guerrier, prenant aux tripes l’auditoire à travers un orero vécu de l’intérieur, servi par une voix surpuissante et gutturale.
 
Le public a exprimé son émotion à plusieurs reprises pendant le spectacle qui était à couper le souffle. Des costumes confectionnés avec plus de 15 plantes différentes, le souci du détail dans les gestes, les mouvements de scène, les chants des danseurs, l’orchestre : Marguerite a été perfectionniste et le public ne s’y est pas trompé. C’est avec beaucoup d’émotion que Marguerite s’est exclamée en fin de spectacle, ‘c’est le traditionnel d’aujourd’hui !’, juste avant une longue séance de photos avec un public enchanté.

Taero Jamet, au centre de l'image.
Taero Jamet, au centre de l'image.
Taero Jamet, danseur répétiteur de O Tahiti E :
 
Comment as-tu ressenti le spectacle de ce soir ?
 
« J’ai trouvé une autre ambiance par rapport à la soirée du 11, le stress n’était plus là, on va dire ça comme ça. On avait aussi hâte de remonter sur scène pour montrer ce que l’on vaut ‘vraiment’ par rapport au concours, pour pouvoir partager notre spectacle avec ceux qui n’avaient pas pu être présent le 11 juillet, vu que la soirée était à guichet fermé. On était resté sur quelque chose d’incomplet en quelque sorte, comme un manque quelque part. »
 
On a senti le public plus qu’enthousiaste ?
 
« Oui, le public était très chaud, on a senti quelques moments d’émerveillement, des moments passés sans réaction le 11 juillet. Cela peut être un nouveau public ou un public qui a déjà vu le spectacle qui l’apprécie mieux. Le public est resté jusqu’aux photos, c’était sympa. »
 
C’était votre dernière à Toata, cela va être le relâchement après beaucoup de tension ?
 
« Pour moi, la pression était déjà redescendue une semaine après les résultats. Je pense que nos éléments on digéré la chose, il faut admettre qu’on était très déçus. On est repartis pleins d’amour et de compassion. On a géré au mieux cette défaite et voilà, on s’est éclatés ce soir, c’est ça le plus important. »

Manavarii Ravetupu, 2e à partir de la gauche.
Manavarii Ravetupu, 2e à partir de la gauche.
Manavarii Ravetupu, danseuse :
 
Comment as-tu vécu le show de ce soir ?
 
« C’était magique, un show où on s’est vraiment lâchés, il n’y avait plus de pression, on s’est éclatés sur la scène, on s’est sentis détendus. Par contre, j’ai l’impression qu’on avait un peu moins de ‘punch’ que le soir du concours mais au niveau ‘vibration’ c’était fort. »
 
Cela fait quel effet de danser à Toata ?
 
« C’est ma 6e année. Il y a toujours un petit stress, on ressent une drôle de sensation sur ces planches, on a l’impression d’être sur une autre planète, ailleurs. »
 
C’est toujours spécial de travailler avec Marguerite Lai ?
 
« Oui, je fais partie de la base du groupe de Marguerite Lai, cela fait 10 ans maintenant. Chaque Heiva c’est toujours spécial, chaque année on a un nouveau thème qui nous transcende toujours. »
 
C’est une page qui se referme ce soir ?
 
« La pression redescend, on a aussi un pincement au cœur parce qu’on ne le refera plus sur les planches de Toata, on aurait aimé gagner, c’était aussi pour montrer que ‘voilà, regardez notre spectacle, il vaut quand même la peine, il aurait mérité d’être sur le podium. »
 
Votre planning reste chargé ?
 
« Après l’Intercontinental nous serons à Tautira le 1er août, le 15 août au Méridien, beaucoup de shows en perspective et probablement un déplacement à Moorea à confirmer. »
 
Toutes ces heures de répétitions, c’est un gros investissement personnel ?
 
« Oui, on est bénévoles, c’est par plaisir car c’est une passion. On ne compte pas les heures la fatigue, l’énergie, les chéris, la famille, ils sont tous là pour nous faire à manger, nous aider à ramasser le ‘après costumes’, on ne compte pas, c’est le résultat final qui importe. »
 
Un remerciement ?
 
« Oui, à tous les artistes et les passionnés de la danse Ori Tahiti, tous ceux qui sont venus danser dans le groupe O Tahiti E et un grand bravo aux danseurs des autres groupes également. » SB


Rédigé par SB le Dimanche 26 Juillet 2015 à 22:55 | Lu 3632 fois