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Nucléaire : Le vœu du Cesec pour une "compensation pérenne"


Tahiti, le 3 juin 2021 – A 40 voix pour, les membres du Cesec ont adopté le vœu listant le “remboursement des dépenses” engagées par la Polynésie à inscrire “prioritairement aux travaux de la table ronde de haut niveau sur le nucléaire” à Paris.
A l'issue du vote, le vœu a été remis au président Fritch à l'occasion d'une troisième réunion de préparation en perspective du départ pour Paris, fin juin. 


Obtenir “réparation” sur le fait nucléaire “afin d’amorcer la réconciliation” : c'est le vœu formulé par le Cesec en perspective de la table ronde à Paris et adopté hier matin à la quasi-unanimité par 40 voix pour et 2 abstentions. “Dans l’intérêt d’une reconnaissance effective du fait nucléaire et de ses conséquences”, le texte présenté en assemblée plénière par Calixte Helme, demande solennellement qu'un certain nombre de dépenses “mises à la charge de la Polynésie française” soient inscrites “prioritairement aux travaux de la table ronde de haut niveau sur le nucléaire à laquelle participera une délégation polynésienne”.

Reprenant les grandes lignes du courrier signé de la CSTP-FO à l'attention du ministre des outre-mer lors de sa visite le mois dernier, le vœu évoque sans surprise “le remboursement des dépenses engagées par la CPS : 80 milliards de Fcfp”, “la prise en charge des services d’oncologie : 5,2 milliards de Fcfp par an”, mais aussi la “dépollution en profondeur de l’atoll de Hao, ainsi que la mise en place d’une redevance” de l'ordre de “150 Fcfp/m2/mois, au titre de la location des laboratoires vivants que sont Moruroa et Fangataufa, transformés en dépotoirs nucléaires”. Enfin, le Cesec demande également que la Polynésie bénéficie de la CSPE (Contribution au service public de l'électricité) : 13 milliards de Fcfp par an.
 
“Ça ne doit pas être un one shot”
 
“Il n'y a pas de raison que les départements soient les seuls concernés par cette aide” indique le président de la quatrième institution du Pays, Edgar Sommers. Si ce n'est pas la première fois que ces revendications chiffrées reviennent sur le tapis, les techniciens du Cesec ont cette fois bon espoir de voir cette rencontre avec le président de la République aboutir. “C’est à la demande de l'Etat qu'on s'organise pour venir vers eux et leur donner nos prétentions, à l'aube des élections futures il faut qu'ils s'engagent” souligne le représentant du collège des employeurs, Patrick Bagur.

A l'issue du vote, le vœu a ainsi été remis en main propre au président Fritch, à l'occasion d'une troisième réunion de préparation en perspective d'une restitution avant le départ pour Paris fin juin. Quatre commissions ont ainsi été nommées, avec pour vocation d'étayer les demandes par secteur impacté : environnemental, économique, sanitaire et social. “L’objectif c'est d'obtenir une compensation pérenne”, insiste Patrick Bagur. “Il ne s'agit pas de tendre la main, mais d'obtenir une reconnaissance réelle des impacts sur ces quatre domaines”. “C’est une compensation dans le temps, pas une indemnisation”. Christophe Plé le rejoint sur ce point : “Ça ne doit pas être un one shot, cette réparation doit s'inscrire dans le temps, sans limite de durée”.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Jeudi 3 Juin 2021 à 17:33 | Lu 1188 fois