PAPEETE, le 2 juillet 2019. Une délégation, composée de représentants des associations 193 et Moruroa e Tatou et du Pasteur Taaroanui Maraea, président de l'Eglise protestante ma'ohi, a été reçue ce matin par le secrétaire général au haut-commissariat et le ministre de l'Environnement. Le Pasteur Taaroanui Maraea indique que la délégation a demandé à ce que le 2 juillet devienne un jour férié. La délégation souhaite également revoir la loi qui indemnise les victimes des essais nucléaires. Le président de l'Eglise protestant ma'ohi revient aussi sur l'article 1er du statut de la Polynésie française et la "mise à contribution" du fenua par la France dans "la construction de la capacité de dissuasion nucléaire". "Cet article nous apparaît une aberration. Nous avons l'impression d'un révisionnisme flagrant sur l’histoire", souligne le Pasteur Taaroanui Maraea. "C'est insupportable."
Vous sortez d'une entrevue avec le ministre de l'Environnement, comment cela s'est passé ?
Pasteur Taaroanui Maraea : "Un rendez-vous avec l'Eglise se passe toujours bien même si nous avons des visons très opposées et des revendications assez lourdes à demander. Le travail fait ce matin, autant par les autorités que par l'Eglise elle-même, a montré qu'on pouvait faire des choses dans la paix et le calme tout en exprimant des idées fortes.
Qu'avez-vous souhaité exprimer ce matin lors de votre entrevue avec le ministre?
Il y a plusieurs choses. La première est que l'Etat reconnaisse vraiment le fait nucléaire dans notre pays. La loi Morin, même révisée, ne satisfait par rapport à la situation des victimes. Il serait mieux que le Parlement ou que nos parlementaires, avec le soutien du gouvernement, redépose une proposition de loi allant dans le sens d'une prise en compte des victimes des essais nucléaires.
Le deuxième point abordé concerne la date du 2 juillet. C'est une date qui a marqué le destin de ce pays. Ce n’est pas une simple date historique. C'est une date qui marquera à jamais. Les conséquences des essais nucléaires sur le plan sanitaire et environnemental ne sont pas quelque chose qu'on peut laisser dans le passé. C'est quelque chose qui nous accompagnera tout au long de notre vie sur plusieurs générations. Cette date montre un tournant radical dans notre pays, dans notre société pas seulement sur les questions de santé mais aussi sur le plan économique et social.
Pour nous c'est très important que cette date soit inscrite comme un jour férié. Nos frères et sœurs de 193 ont fait cette même demande. Il faut que le peuple puisse s’approprier cette histoire et la transmettre de génération en génération.
Que dit le gouvernement par rapport à cette proposition de loi dont vous parlez?
Les dernières évolutions de la loi Morin ont montré les limites de cette loi. Aujourd'hui, il faut encore que les victimes se battent pour faire reconnaître leur situation. Pour le moment, le gouvernement nous écoute. Nous espérons bien évidement que le gouvernement entende et prenne nos doléances, qu'il essaie de faire quelque chose au niveau local selon ses compétences mais qu'il transmette aussi en tant que représentant du Pays aux autorités de l'État.
Pensez-vous que les parlementaires aient été manipulés ou qu'ils connaissaient l'impact de l'amendement adopté fin 2018 ?
Nous ne savons pas s'ils ont manipulés ou non. Mais nous avons exprimé notre étonnement sur ne serait que cette affaire de l'article 1er du statut de la Polynésie, qui nous apparaît une aberration. Nous avons l'impression d'un révisionnisme flagrant sur l’histoire. C'est insupportable.
Les termes "mise à contribution", "contribution" sont une absurdité énorme. Comment on peut accepter ce genre de... En lisant cet article pour moi cela devient insupportable. Le Conseil constitutionnel a fait remarquer que cela ne servait à rien, que cela n'avait rien de normatif. Pourquoi insister à le mettre dans le statut ? On ne comprend pas .On aurait préféré qu'on insiste sur la reconnaissance du fait nucléaire en Polynésie. Cela a été complètement oublié.
Vous sortez d'une entrevue avec le ministre de l'Environnement, comment cela s'est passé ?
Pasteur Taaroanui Maraea : "Un rendez-vous avec l'Eglise se passe toujours bien même si nous avons des visons très opposées et des revendications assez lourdes à demander. Le travail fait ce matin, autant par les autorités que par l'Eglise elle-même, a montré qu'on pouvait faire des choses dans la paix et le calme tout en exprimant des idées fortes.
Qu'avez-vous souhaité exprimer ce matin lors de votre entrevue avec le ministre?
Il y a plusieurs choses. La première est que l'Etat reconnaisse vraiment le fait nucléaire dans notre pays. La loi Morin, même révisée, ne satisfait par rapport à la situation des victimes. Il serait mieux que le Parlement ou que nos parlementaires, avec le soutien du gouvernement, redépose une proposition de loi allant dans le sens d'une prise en compte des victimes des essais nucléaires.
Le deuxième point abordé concerne la date du 2 juillet. C'est une date qui a marqué le destin de ce pays. Ce n’est pas une simple date historique. C'est une date qui marquera à jamais. Les conséquences des essais nucléaires sur le plan sanitaire et environnemental ne sont pas quelque chose qu'on peut laisser dans le passé. C'est quelque chose qui nous accompagnera tout au long de notre vie sur plusieurs générations. Cette date montre un tournant radical dans notre pays, dans notre société pas seulement sur les questions de santé mais aussi sur le plan économique et social.
Pour nous c'est très important que cette date soit inscrite comme un jour férié. Nos frères et sœurs de 193 ont fait cette même demande. Il faut que le peuple puisse s’approprier cette histoire et la transmettre de génération en génération.
Que dit le gouvernement par rapport à cette proposition de loi dont vous parlez?
Les dernières évolutions de la loi Morin ont montré les limites de cette loi. Aujourd'hui, il faut encore que les victimes se battent pour faire reconnaître leur situation. Pour le moment, le gouvernement nous écoute. Nous espérons bien évidement que le gouvernement entende et prenne nos doléances, qu'il essaie de faire quelque chose au niveau local selon ses compétences mais qu'il transmette aussi en tant que représentant du Pays aux autorités de l'État.
Pensez-vous que les parlementaires aient été manipulés ou qu'ils connaissaient l'impact de l'amendement adopté fin 2018 ?
Nous ne savons pas s'ils ont manipulés ou non. Mais nous avons exprimé notre étonnement sur ne serait que cette affaire de l'article 1er du statut de la Polynésie, qui nous apparaît une aberration. Nous avons l'impression d'un révisionnisme flagrant sur l’histoire. C'est insupportable.
Les termes "mise à contribution", "contribution" sont une absurdité énorme. Comment on peut accepter ce genre de... En lisant cet article pour moi cela devient insupportable. Le Conseil constitutionnel a fait remarquer que cela ne servait à rien, que cela n'avait rien de normatif. Pourquoi insister à le mettre dans le statut ? On ne comprend pas .On aurait préféré qu'on insiste sur la reconnaissance du fait nucléaire en Polynésie. Cela a été complètement oublié.