Tahiti, le 18 mars 2021 - Suite à la mise en cause par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de leurs révélations au sujet d'une sous-évaluation des retombées radioactives des essais nucléaires français en Polynésie, les auteurs du livre Toxique enfoncent le clou cette semaine, avec une publication qui tacle les "contrevérités" et les "approximations" du CEA.
Dans un article intitulé Essais nucléaires : l’Etat s’enferme dans ses mensonges publié mardi sur son site et relayé par ses partenaires médiatiques, Disclose répond au communiqué du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui met en cause les résultats publiés par Sébastien Philippe, chercheur à l’université de Princeton, et le journaliste Tomas Statius dans le livre Toxique : Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie.
Première affirmation du CEA contestée par Disclose : tant la méthode de calcul que les résultats de son rapport La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie publié en 2006 par le ministère de la Défense, ont été validés en 2010 par l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA). "C’est faux", objectent les auteurs du livre Toxique qui rappellent que les experts de l’AIEA n’ont pas eu accès aux données sources, classées secret défense en 2010. Ils se sont bornés à vérifier la méthode de calcul du CEA. En préambule de son rapport de 2010, les experts de l’AIEA "s’exonèrent de toute responsabilité dans le cas où les éléments utilisés par le CEA pour calculer l’impact des essais seraient erronés", notent d'ailleurs Sébastien Philippe et Tomas Statius. Le rapport La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie est largement épinglé par l’enquête de Disclose qui conclut à une sous-estimation de deux à dix fois, par le CEA, de l’impact des retombées sur les populations polynésiennes à l’époque des tirs.
Publication scientifique
Autre affirmation du CEA, dans son communiqué diffusé le 12 mars : si des différences existent entre les mesures utilisées par les auteurs du livre Toxique et par le CEA, ces différences n’induiraient pas de modification significative des doses auxquelles la population de Polynésie française a été exposée. "Encore une fois, c’est faux", répondent les auteurs de l’enquête en dénonçant cette fois-ci les "approximations" du CEA : "Le commissariat semble oublier que la valeur du dépôt au sol entre dans le calcul de la dose externe due à l’immersion des populations dans le panache radioactif ainsi qu’à la dose interne due à l’inhalation des particules radioactives lors de la retombée."
Enfin, dans son communiqué le CEA objecte que les méthodes utilisées et les hypothèses retenues dans les calculs menés par les auteurs de Toxique ne sont pas données en détail dans le livre. Ces éléments ne peuvent ainsi être vérifiés et encore moins infirmés par la communauté scientifique. "L’ensemble de nos conclusions est disponible dans une publication scientifique qui vient d’être soumise au comité de lecture d’une revue scientifique", révèlent les auteurs du livre. Ils invitent d'ailleurs le CEA à en prendre connaissance et répliquent en renvoyant l’organisme à son propre manque de transparence, notamment au sujet des données source utilisées pour son rapport de 2006. Un rapport du CEA sur lequel s’appuie en grande partie depuis 2017 le Comité d’indemnisation des essais nucléaires (Civen) pour examiner les dossiers qu’il reçoit.
Dans un article intitulé Essais nucléaires : l’Etat s’enferme dans ses mensonges publié mardi sur son site et relayé par ses partenaires médiatiques, Disclose répond au communiqué du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui met en cause les résultats publiés par Sébastien Philippe, chercheur à l’université de Princeton, et le journaliste Tomas Statius dans le livre Toxique : Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie.
Première affirmation du CEA contestée par Disclose : tant la méthode de calcul que les résultats de son rapport La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie publié en 2006 par le ministère de la Défense, ont été validés en 2010 par l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA). "C’est faux", objectent les auteurs du livre Toxique qui rappellent que les experts de l’AIEA n’ont pas eu accès aux données sources, classées secret défense en 2010. Ils se sont bornés à vérifier la méthode de calcul du CEA. En préambule de son rapport de 2010, les experts de l’AIEA "s’exonèrent de toute responsabilité dans le cas où les éléments utilisés par le CEA pour calculer l’impact des essais seraient erronés", notent d'ailleurs Sébastien Philippe et Tomas Statius. Le rapport La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie est largement épinglé par l’enquête de Disclose qui conclut à une sous-estimation de deux à dix fois, par le CEA, de l’impact des retombées sur les populations polynésiennes à l’époque des tirs.
Publication scientifique
Autre affirmation du CEA, dans son communiqué diffusé le 12 mars : si des différences existent entre les mesures utilisées par les auteurs du livre Toxique et par le CEA, ces différences n’induiraient pas de modification significative des doses auxquelles la population de Polynésie française a été exposée. "Encore une fois, c’est faux", répondent les auteurs de l’enquête en dénonçant cette fois-ci les "approximations" du CEA : "Le commissariat semble oublier que la valeur du dépôt au sol entre dans le calcul de la dose externe due à l’immersion des populations dans le panache radioactif ainsi qu’à la dose interne due à l’inhalation des particules radioactives lors de la retombée."
Enfin, dans son communiqué le CEA objecte que les méthodes utilisées et les hypothèses retenues dans les calculs menés par les auteurs de Toxique ne sont pas données en détail dans le livre. Ces éléments ne peuvent ainsi être vérifiés et encore moins infirmés par la communauté scientifique. "L’ensemble de nos conclusions est disponible dans une publication scientifique qui vient d’être soumise au comité de lecture d’une revue scientifique", révèlent les auteurs du livre. Ils invitent d'ailleurs le CEA à en prendre connaissance et répliquent en renvoyant l’organisme à son propre manque de transparence, notamment au sujet des données source utilisées pour son rapport de 2006. Un rapport du CEA sur lequel s’appuie en grande partie depuis 2017 le Comité d’indemnisation des essais nucléaires (Civen) pour examiner les dossiers qu’il reçoit.