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Nouvelle polémique autour d’une Miss Fidji


La polémique « danse de l’oiseau » exécutée par Miss Fidji, Koini Vakaloloma
La polémique « danse de l’oiseau » exécutée par Miss Fidji, Koini Vakaloloma
SUVA, mercredi 22 août 2012 (Flash d’Océanie) – Après une première polémique qui avait conduit au remplacement d’une première Miss Fidji, la jeune Torika Watters, en-dessous de la limite d’âge et considérée « pas assez fidjienne » par certains détracteurs, sa remplaçante Koini Vakaloloma a déclenché un tollé lors des finales de cette compétition mondiale, qui ont eu lieu ce week-end en Chine et en mondovision.
C’est en particulier le dernier tableau, http://www.youtube.com/watch?v=e6vzBJu7QhM
censé représenter l’expression des costumes nationaux d’une sélection de participantes, qui a attiré les foudres d’un nombre important de Fidjiens, toutes ethnies confondues.
Koini Vakaloloma avait été sélectionnée pour ces « danses du monde » et elle est apparue accoutrée d’un costume d’oiseaux, y compris les plumes, sur fonds musical du « méké », l’une des danses traditionnelles emblématiques de Fidji.

La Miss Fidji apparaissait la première dans cette séquence, avant la Lettonie, la Corée du Sud, Guam (une danse et une tenue polynésiennes), Mexico, l’Inde, le Canada (une prestation dédiée aux Amérindiens), la Géorgie, le Nicaragua, la Guinée Équatoriale et la Mongolie.
Toutes ces prestations d’abord individuelles, ont fusionné en un final.
Depuis la retransmission de ces finales, remportées par Miss Chine, les réactions indignées ont fusé, sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux.
Une page Facebook a même été créée et explicitement intitulée « Révoquez la licence Miss Monde Fidji pour M. Andhy Blake ».
http://www.facebook.com/RevokeAndhyBlakeLicense


Ce dernier, promoteur de l’événement et relais au plan national, était déjà au centre de la polémique concernant le premier choix de Torika Watters.

Une nouvelle fois interpellé, en début de semaine, il saluait la performance de Koini Vakaloloma et précisait que le costume au centre de la controverse était censé représenter une chouette, symbole, selon lui, de la sagesse.
Ses détracteurs font, pour leur part, valoir que la tenue la plus appropriée pour représenter les valeurs culturelles fidjiennes demeurait sans conteste le tapa (sorte de parchemin végétal répandu dans tout le Pacifique et fabriqué à partir de l’écorce de mûrier).
Les mêmes détracteurs ont aussi raillé l’apparence de la Miss Fidji, qui, selon eux, avait non pas l’air d’une chouette, mais plutôt d’un « poulet » ou encore d’une « dinde ».
Lors de ces hases finales de Miss Monde, en la ville d’Ordos (Mongolie intérieure), Yu Wenxia (Miss Chine) a remporté la première place et le titre de Miss Monde), suivie de Sophie Elizabeth Moulds (pays de Galles, première dauphine) et de Jessica Michelle Kahawaty (Australie, seconde dauphine).

À peine élue, Miss World Fidji détrônée

L’élection de Miss Fidji, cette année, avait été marquée d’emblée par une autre polémique : en avril 2012, à la suite de l’élection de la jeune Torika Watters au titre de Miss World Fidji, cette dernière s’était finalement vue retirer sa couronne au motif qu’à l’âge de seize ans, elle n’était pas éligible.
Mais au cours des semaines suivant son élection, fin avril 2012, c’est surtout autour de son apparence, jugée « pas assez fidjienne » par certains détracteurs, que les débats avaient gravité.
La jeune fille, encore collégienne, métisse fidjienne-européenne, a ainsi été fait l’objet de reproches concernant sa peau trop claire ou encore ses cheveux trop lisse, pas assez représentatifs, selon certains, de la « vraie » culture et identité fidjiennes.
Certains de ces commentaires, notamment sur les réseaux sociaux, avaient même dû être retirés et « modérés », car ouvertement racistes.
Pour mettre un terme à cette polémique, le comité organisateur avait finalement choisi de recourir à un autre motif, moins sensible : le règlement de Miss Monde, au niveau planétaire, stipule que les concurrentes doivent être âgées d’entre dix sept et vingt quatre ans.
Torika Watters semblait, pour sa part, avoir bénéficié d’une dérogation spéciale, au plan local.
Le comité a aussi annoncé dans la foulée que c’était désormais Mlle Koini Vakaloloma, 24 ans, finaliste et classée juste derrière Mlle Watters, qui aurait la charge de représenter Fidji lors des phases finales de Miss world en Mongolie, en août 2012.
Koini Vakaloloma est cent pour cent fidjienne indigène.
Moins officiellement, le comité organisateur évoquait la pression subite par la jeune Torika depuis la polémique la concernant, et les connotations raciales, voire racistes, des arguments échangés.
En guise de compromis, il a aussi été annoncé que Torika pourrait représenter Fidji lors de l’édition suivante du concours Miss Monde, qui est prévu pour avoir lieu à Bali (Indonésie) en 2013.
Dans la presse locale, la jeune métisse indiquait pourtant clairement que de son point de vue, elle préférerait ne plus entendre parler de ce concours, qu’elle qualifie de « fiasco » caractérisé par « des mensonges, des trahisons », ainsi qu’un « manque de transparence et de professionnalisme ».

pad

Rédigé par PAD le Mardi 21 Août 2012 à 22:33 | Lu 1603 fois