Brest, France | AFP | samedi 15/10/2016 -Après s'être attaquée avec succès aux pollutions maritimes par hydrocarbures, la France veut désormais combattre les rejets en mer de produits chimiques, plus difficiles à détecter car souvent invisibles à l'oeil nu, ont assuré cette semaine des experts réunis à Brest.
"La France entend être à la pointe de la lutte contre les pollutions par produits chimiques", révèle Jean-Christophe Burvingt, inspecteur régional des Douanes à la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
"Les rejets de produits hydrocarbures ont considérablement diminué", fait-il valoir, en marge de la Sea Tech Week, la semaine internationale des sciences et technologies de la mer, qui rassemble tous les deux ans à Brest les experts des différentes disciplines liées à la mer.
"Proportionnellement, la part de rejets de produits chimiques est désormais plus importante que la part de rejets d'hydrocarbures", note l'inspecteur, qui reconnaît cependant que la France ne dispose pas "encore de tous les moyens techniques pour identifier ces rejets". "On sait très bien détecter les hydrocarbures en mer, en revanche pour les produits chimiques c'est beaucoup plus difficile", admet-il.
Les équipements actuels (radars, scanners, radiomètres micro-ondes...), dont sont équipés les avions des Douanes, permettent de repérer les pollutions par hydrocarbures, mais beaucoup moins facilement les très nombreuses autres substances nuisibles pouvant être déversées en mer.
Et quand on sait que près de 95% du commerce mondial se fait par voie maritime, on peut estimer que ces rejets sont assez nombreux, même si aucun chiffre n'existe en la matière. On sait en revanche que les activités maritimes sont à l'origine de 20% des pollutions en mer.
- nouveaux capteurs -
"Les produits chimiques sont très souvent blancs, donc complètement incolores, on ne les voit pas", explique Stéphane Le Floch, responsable du service recherche du Cedre, le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, situé à Brest.
Lors de l'accident du chimiquier Ievoli Sun en 2000 dans la Manche, "les observateurs n'arrivaient pas vraiment à voir les nappes de produits chimiques incolores qui remontaient à la surface", indique le spécialiste. "Ca a entraîné des difficultés dans l'appréhension des risques pour les populations exposées ou qui pouvaient l'être en raison d'un nuage toxique ou d'une nappe s'échouant sur une plage".
Cependant, alors que les pollutions résultant d'un accident en mer sont les plus spectaculaires, celles qui sont volontaires sont les plus polluantes, estime la Cour d'appel de Rennes dans un rapport de 2014 sur les juridictions françaises du littoral maritime spécialisées, qui souligne l'efficacité de ce modèle de spécialisation dans la lutte contre les pollutions maritimes.
"Certains navires peuvent profiter dans certains cas d'un trajet entre deux ports pour nettoyer des cuves qui ont renfermé des produits chimiques", explique Stéphane Le Floch, en marge d'une journée organisée par le Cedre dans le cadre de la Sea Tech Week et intitulée: "Télédétection et pollutions maritimes".
Des pollutions qui ont des conséquences sur le milieu marin, mais aussi terrestre via les pluies acides, et qui sont désormais une priorité nationale (Grenelle de la Mer), mais aussi au niveau international.
"L'accent est mis aujourd'hui sur la définition de nouveaux capteurs capables de mieux détecter les rejets de produits chimiques mais aussi de mieux les caractériser", assure Guillaume Hajduch, à la tête du département R&D de la direction application radars de la société CLS, filiale du Cnes et de l'Ifremer experte en océanographie spatiale et surveillance des océans par satellite.
Des avions de nouvelle génération, équipés de capteurs plus performants et sensibles, sont en cours de déploiement aux Douanes, mais la lutte contre les pollutions maritimes passera aussi par les drones que la société CLS est en train de développer .
"La France entend être à la pointe de la lutte contre les pollutions par produits chimiques", révèle Jean-Christophe Burvingt, inspecteur régional des Douanes à la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord.
"Les rejets de produits hydrocarbures ont considérablement diminué", fait-il valoir, en marge de la Sea Tech Week, la semaine internationale des sciences et technologies de la mer, qui rassemble tous les deux ans à Brest les experts des différentes disciplines liées à la mer.
"Proportionnellement, la part de rejets de produits chimiques est désormais plus importante que la part de rejets d'hydrocarbures", note l'inspecteur, qui reconnaît cependant que la France ne dispose pas "encore de tous les moyens techniques pour identifier ces rejets". "On sait très bien détecter les hydrocarbures en mer, en revanche pour les produits chimiques c'est beaucoup plus difficile", admet-il.
Les équipements actuels (radars, scanners, radiomètres micro-ondes...), dont sont équipés les avions des Douanes, permettent de repérer les pollutions par hydrocarbures, mais beaucoup moins facilement les très nombreuses autres substances nuisibles pouvant être déversées en mer.
Et quand on sait que près de 95% du commerce mondial se fait par voie maritime, on peut estimer que ces rejets sont assez nombreux, même si aucun chiffre n'existe en la matière. On sait en revanche que les activités maritimes sont à l'origine de 20% des pollutions en mer.
- nouveaux capteurs -
"Les produits chimiques sont très souvent blancs, donc complètement incolores, on ne les voit pas", explique Stéphane Le Floch, responsable du service recherche du Cedre, le Centre de documentation, de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux, situé à Brest.
Lors de l'accident du chimiquier Ievoli Sun en 2000 dans la Manche, "les observateurs n'arrivaient pas vraiment à voir les nappes de produits chimiques incolores qui remontaient à la surface", indique le spécialiste. "Ca a entraîné des difficultés dans l'appréhension des risques pour les populations exposées ou qui pouvaient l'être en raison d'un nuage toxique ou d'une nappe s'échouant sur une plage".
Cependant, alors que les pollutions résultant d'un accident en mer sont les plus spectaculaires, celles qui sont volontaires sont les plus polluantes, estime la Cour d'appel de Rennes dans un rapport de 2014 sur les juridictions françaises du littoral maritime spécialisées, qui souligne l'efficacité de ce modèle de spécialisation dans la lutte contre les pollutions maritimes.
"Certains navires peuvent profiter dans certains cas d'un trajet entre deux ports pour nettoyer des cuves qui ont renfermé des produits chimiques", explique Stéphane Le Floch, en marge d'une journée organisée par le Cedre dans le cadre de la Sea Tech Week et intitulée: "Télédétection et pollutions maritimes".
Des pollutions qui ont des conséquences sur le milieu marin, mais aussi terrestre via les pluies acides, et qui sont désormais une priorité nationale (Grenelle de la Mer), mais aussi au niveau international.
"L'accent est mis aujourd'hui sur la définition de nouveaux capteurs capables de mieux détecter les rejets de produits chimiques mais aussi de mieux les caractériser", assure Guillaume Hajduch, à la tête du département R&D de la direction application radars de la société CLS, filiale du Cnes et de l'Ifremer experte en océanographie spatiale et surveillance des océans par satellite.
Des avions de nouvelle génération, équipés de capteurs plus performants et sensibles, sont en cours de déploiement aux Douanes, mais la lutte contre les pollutions maritimes passera aussi par les drones que la société CLS est en train de développer .