Wellington, Nouvelle-Zélande | AFP | mercredi 14/10/2020 - Spectacle irréel sur la planète Covid: personne ne portait de masque cette semaine quand Jacinda Ardern a été reçue telle une rock star par un millier d'étudiants, à Wellington, lors de son ultime meeting de campagne pour les élections générales de samedi. Et la Première ministre néo-zélandaise n'avait rien à y redire.
Le visage découvert, la dirigeante travailliste a posé avec des dizaines de sympathisants aux anges, en en tenant certains par les épaules, et ce parce que les règles de distanciation sociale qui sont la plaie du monde entier n'ont plus de raison d'être en Nouvelle-Zélande.
Et avant le scrutin de samedi, ces images insouciantes qui illustrent les très bons résultats dans la lutte contre le coronavirus font pour Mme Ardern davantage que tous les discours.
"Quand les gens me demandent si ce sont les élections du Covid, ma réponse est +oui+", avait claironné la Première ministre, tout juste quadragénaire, en lançant sa campagne pour un deuxième mandat de trois ans.
25 décès
Sa stratégie de campagne, où les questions de politique générale ont été totalement éclipsées par les références constantes aux succès sanitaires, a fonctionné: les sondages la créditent d'une avance solide sur le Parti national de Judith Collins.
"Qui est la plus qualifiée pour assurer la sécurité des Néo-Zélandais et (...) nous placer sur le chemin de la reprise?", interrogeait Mme Ardern lors d'un débat avec son adversaire.
La Nouvelle-Zélande - cinq millions d'habitants - a enregistré 25 décès dus au coronavirus et sa stratégie a été saluée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Exception faite des frontières fermées et de la récession économique, la vie s'écoule désormais normalement en Nouvelle-Zélande, où la population peut sans restriction et sans crainte se rendre dans les stades ou les pubs.
Dans un passé qui semble désormais lointain, certains anticipaient une joute électorale serrée où l'opposition de centre-droit attaquerait le gouvernement sur les échecs de sa politique, alors que Mme Ardern avait impressionné pour sa réponse au drame des mosquées de Christchurch (Sud), où 51 fidèles avaient été abattus en mars 2019 par un suprémaciste blanc.
Mais, ici comme ailleurs, la pandémie a tout bouleversé.
Promesses non tenues
Mardi, à la Victoria University de Wellington, beaucoup dans le public affirmaient que l'épidémie n'avait fait que renforcer leur soutien pour une Première ministre dont le style et la décontraction ont séduit bien au-delà de l'archipel.
David Coyle, étudiant en histoire, expliquait que les succès contre le coronavirus effaçaient les déceptions quant aux promesses non tenues sur la réduction de la pauvreté infantile ou l'accès au logement.
"Tout tourne autour du Covid et elle a fait un super boulot", confiait-il à l'AFP.
Au moment où Mme Ardern triomphait chez les étudiants, Mme Collins participait en banlieue de Wellington à une réunion de campagne avec une trentaine de fidèles.
L'ancienne ministre de la Police âgée de 61 ans s'est bien défendue lors des débats, mais sa campagne n'a pas décollé.
Elle a pris en juillet les rênes de l'opposition -devenant la quatrième cheffe du Parti national en trois ans- mais elle n'est créditée que de 31% des intentions de vote, soit 16 points de moins que le score que la formation conservatrice avait réalisé lors de sa dernière victoire en 2014.
Quelle majorité ?
Elle a attaqué le gouvernement sur les ratés des contrôles aux frontières qui auraient été à l'origine de la deuxième vague épidémique en juillet et soutient que son parti sera bien plus compétent pour piloter la relance de l'économie.
Sauf que cette deuxième vague, qui a entraîné le report d'un mois des élections, a reflué et que la crédibilité du Parti national sur les finances a été laminée par des erreurs sur ses propositions de budget.
"Je ne lâche jamais, je suis une combattante, je continue toujours et je suis toujours positive au sujet de notre pays", a cependant martelé Mme Collins.
Si la victoire des travaillistes semble acquise, le suspense tourne autour de l'avance qu'obtiendra le parti d'Ardern, qui est en coalition avec les Verts et les populistes de New Zealand First (NZF), formation du vice-Premier ministre Winston Peters.
L'alliance avec ce dernier a été bancale tout au long du premier mandat, or M. Peters n'est pas sûr de conserver son siège.
Les sondages laissent penser que les travaillistes pourraient remporter seuls la majorité, ce qui serait sans précédent depuis l'instauration d'un nouveau système en 1996. S'ils n'y parvenaient pas, Mme Ardern devrait pouvoir obtenir une majorité plus stable avec les seuls Verts.
Le visage découvert, la dirigeante travailliste a posé avec des dizaines de sympathisants aux anges, en en tenant certains par les épaules, et ce parce que les règles de distanciation sociale qui sont la plaie du monde entier n'ont plus de raison d'être en Nouvelle-Zélande.
Et avant le scrutin de samedi, ces images insouciantes qui illustrent les très bons résultats dans la lutte contre le coronavirus font pour Mme Ardern davantage que tous les discours.
"Quand les gens me demandent si ce sont les élections du Covid, ma réponse est +oui+", avait claironné la Première ministre, tout juste quadragénaire, en lançant sa campagne pour un deuxième mandat de trois ans.
25 décès
Sa stratégie de campagne, où les questions de politique générale ont été totalement éclipsées par les références constantes aux succès sanitaires, a fonctionné: les sondages la créditent d'une avance solide sur le Parti national de Judith Collins.
"Qui est la plus qualifiée pour assurer la sécurité des Néo-Zélandais et (...) nous placer sur le chemin de la reprise?", interrogeait Mme Ardern lors d'un débat avec son adversaire.
La Nouvelle-Zélande - cinq millions d'habitants - a enregistré 25 décès dus au coronavirus et sa stratégie a été saluée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Exception faite des frontières fermées et de la récession économique, la vie s'écoule désormais normalement en Nouvelle-Zélande, où la population peut sans restriction et sans crainte se rendre dans les stades ou les pubs.
Dans un passé qui semble désormais lointain, certains anticipaient une joute électorale serrée où l'opposition de centre-droit attaquerait le gouvernement sur les échecs de sa politique, alors que Mme Ardern avait impressionné pour sa réponse au drame des mosquées de Christchurch (Sud), où 51 fidèles avaient été abattus en mars 2019 par un suprémaciste blanc.
Mais, ici comme ailleurs, la pandémie a tout bouleversé.
Promesses non tenues
Mardi, à la Victoria University de Wellington, beaucoup dans le public affirmaient que l'épidémie n'avait fait que renforcer leur soutien pour une Première ministre dont le style et la décontraction ont séduit bien au-delà de l'archipel.
David Coyle, étudiant en histoire, expliquait que les succès contre le coronavirus effaçaient les déceptions quant aux promesses non tenues sur la réduction de la pauvreté infantile ou l'accès au logement.
"Tout tourne autour du Covid et elle a fait un super boulot", confiait-il à l'AFP.
Au moment où Mme Ardern triomphait chez les étudiants, Mme Collins participait en banlieue de Wellington à une réunion de campagne avec une trentaine de fidèles.
L'ancienne ministre de la Police âgée de 61 ans s'est bien défendue lors des débats, mais sa campagne n'a pas décollé.
Elle a pris en juillet les rênes de l'opposition -devenant la quatrième cheffe du Parti national en trois ans- mais elle n'est créditée que de 31% des intentions de vote, soit 16 points de moins que le score que la formation conservatrice avait réalisé lors de sa dernière victoire en 2014.
Quelle majorité ?
Elle a attaqué le gouvernement sur les ratés des contrôles aux frontières qui auraient été à l'origine de la deuxième vague épidémique en juillet et soutient que son parti sera bien plus compétent pour piloter la relance de l'économie.
Sauf que cette deuxième vague, qui a entraîné le report d'un mois des élections, a reflué et que la crédibilité du Parti national sur les finances a été laminée par des erreurs sur ses propositions de budget.
"Je ne lâche jamais, je suis une combattante, je continue toujours et je suis toujours positive au sujet de notre pays", a cependant martelé Mme Collins.
Si la victoire des travaillistes semble acquise, le suspense tourne autour de l'avance qu'obtiendra le parti d'Ardern, qui est en coalition avec les Verts et les populistes de New Zealand First (NZF), formation du vice-Premier ministre Winston Peters.
L'alliance avec ce dernier a été bancale tout au long du premier mandat, or M. Peters n'est pas sûr de conserver son siège.
Les sondages laissent penser que les travaillistes pourraient remporter seuls la majorité, ce qui serait sans précédent depuis l'instauration d'un nouveau système en 1996. S'ils n'y parvenaient pas, Mme Ardern devrait pouvoir obtenir une majorité plus stable avec les seuls Verts.