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Nouvelle-Calédonie: toujours pas de président pour le gouvernement


Nouméa, France | AFP | jeudi 22/01/2015 - L'impasse politique se poursuit en Nouvelle-Calédonie où le gouvernement a échoué jeudi à élire un président.

Au terme d'un seul tour, aucun candidat n'a obtenu le nombre de voix suffisantes (la majorité absolue) pour être élu.

Philippe Germain (Calédonie ensemble) a obtenu trois voix, Cinthya Ligeard (Front pour l'Unité), deux. L'Union pour la Calédonie dans la France (UCF) et les indépendantistes se sont abstenus.

Depuis plus d'un mois, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie est limité à l'expédition des "affaires courantes", faute de présidence.

Le 16 décembre, la démission des trois "ministres" de Calédonie ensemble (CE, proche de l'UDI) avait entraîné la chute de l'ensemble de l'exécutif collégial, composé de 11 membres.

Le 31 décembre, les 54 membres du Congrès de l'archipel très autonome élisaient un nouveau gouvernement, identique au précédent, avec six ministres de la droite non-indépendantiste et cinq indépendantistes. Mais un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes car le FPU et CE revendiquent tous deux sa présidence. Le gouvernement doit selon les textes élire un président et un vice-président en son sein, au scrutin majoritaire.

Dans les rangs indépendantistes, les élus ne cachent pas leur lassitude face "à cette situation ubuesque", engendrée par la guerre des chefs à droite.

Les dirigeants du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) doivent se concerter samedi pour réfléchir à une solution permettant de sortir de l'impasse. S'ils trouvent une solution, elle devra ensuite être avalisée lors du congrès du mouvement, le 7 février.

La paralysie de l'exécutif intervient alors qu'a débuté en mai le dernier mandat de l'accord de Nouméa (1998), au cours duquel doit se tenir un référendum d'autodétermination dont la date butoir est fixée à 2018.

D'ici là, de multiples chantiers sont sur la table: réduction des inégalités sociales, définition d'une stratégie minière pour le nickel dont l'île regorge, redressement des comptes publics, préparation de l'avenir institutionnel, définition du corps électoral au centre d'une interminable polémique, relance de l'économie, rédaction d’un projet éducatif territorial.

Interpellée la semaine dernière sur cette crise, à l'Assemblée nationale, par le député (UDI) Philippe Gomes, la ministre des Outre-mer, George Paul-Langevin, avait appelé les élus calédoniens à se montrer "à la hauteur des enjeux".

"Nous ne pouvons pas nous satisfaire" de cette situation dans laquelle le gouvernement local "ne peut pas prendre à bras-le-corps les difficultés économiques et sociales considérables (...) ni travailler utilement pour préparer la sortie des accords de Nouméa", a déclaré la ministre. Elle a promis que l'Etat prendrait "des initiatives" si "l'imbroglio" s'enlisait.

Rédigé par () le Jeudi 22 Janvier 2015 à 06:20 | Lu 375 fois