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Nouvelle-Calédonie: le budget de l’archipel adopté dans la douleur


SEBASTIEN BOZON / AFP
SEBASTIEN BOZON / AFP
Nouméa, France | AFP | vendredi 28/03/2025 - Le budget de la Nouvelle-Calédonie a été adopté vendredi par les élus du Congrès local après des heures de débats houleux, à la veille du retour de Manuel Valls pour tenter d'engager des négociations sur l'avenir institutionnel du territoire.

Après plusieurs heures de suspension, une majorité a pu se dégager en fin de journée pour adopter les budgets de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que ceux concernant la répartition des recettes aux collectivités et organismes publics, a constaté l'AFP.

C'est la présidente du Congrès, Veylma Falaeo, du petit parti Eveil océanien (EO), qui a fait pencher la balance en votant "en responsabilité" pour les différents textes alors qu'il manquait une voix pour que le budget soit adopté et que son parti s'était abstenu.

En 2025, le budget de la Nouvelle-Calédonie s'élèvera à 412,8 milliards de francs Pacifique (3,45 milliards d'euros), soit une diminution de 7,3% par rapport au budget 2024.

Le territoire, ravagé par les émeutes de 2024 qui ont détruit une large partie de son tissu industriel et causé plus de 2,2 milliards d'euros de dommages, limite les dégâts malgré une prévision de perte de recettes fiscales de 22% grâce à près de 800 millions d'euros de prêts garantis par l'Etat.

Cette aide -un prêt et non une subvention- suscite l'opposition de plusieurs élus s’inquiétant du taux d'endettement de la Nouvelle-Calédonie, qui représente désormais près de 500% de ses recettes. En 2025, la dette représentera une dépense de 51 milliards de francs Pacifique.

Philippe Gomès, chef de file du parti non-indépendantiste modéré Calédonie ensemble, a fustigé un "scandale d'État" lors des débats en estimant que les dégâts des émeutes "sont de la responsabilité pleine et entière de l'État". Son parti a toutefois voté en faveur du budget, estimant que la non-adoption du budget aurait des conséquences plus graves.

Le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf a, pour sa part, expliqué qu'un accord politique pourrait permettre de transformer les prêts en aide, rappelant que cela a "toujours été le discours officiel de l'État".

"Nous payons la facture de l'immobilisme (...), de l'électoralisme social et économique", a de son côté dénoncé Vaimu'a Muliava, élu de l'Eveil océanien (EO).

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, entame samedi une nouvelle visite dans l'archipel destinée à poursuivre les discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

le Vendredi 28 Mars 2025 à 06:55 | Lu 539 fois