Nouméa, France | AFP | samedi 19/10/2024 - Les élus de Nouvelle-Calédonie affichent une volonté commune de reprendre les discussions sur l'avenir du territoire meurtri par les émeutes, où le nouveau ministre des Outre-mer a achevé samedi son premier déplacement en martelant que l'heure du "retour du dialogue" était venue.
"Le moment est au retour du dialogue, de la discussion, de l'échange, après les événements terribles, pour ne pas dire effroyables, que vient de vivre la Nouvelle-Calédonie", a une nouvelle fois exhorté François-Noël Buffet sur la chaîne publique NC la 1ère.
Autrement dit: soit la classe politique calédonienne se met autour de la table, soit le territoire, où les émeutes ont fait 13 morts et des milliards d'euros de dégâts, risque de sombrer dans le chaos.
L'Etat a décidé d'enterrer la réforme constitutionnelle engagée par l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur le corps électoral, accusée par les indépendantistes de marginaliser la population autochtone kanak, et de reporter les élections provinciales, prévues en décembre, à fin 2025.
A ce jour, seuls les natifs du "Caillou" et les résidents arrivés avant 1998 peuvent participer à ce scrutin.
Les indépendantistes estiment qu'ouvrir le corps électoral avant de se mettre d'accord sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie reviendrait à noyer leurs revendications. Mais pour les loyalistes, l'"ouvrir" à des arrivants plus récents est un impératif démocratique.
Le calendrier est serré et comparable à celui qui a mené, faute de consensus, à l'explosion de violence du 13 mai: pour que les élections se tiennent sereinement, il faudra "se mettre d'accord d'ici au mois de mars 2025, pour une réforme constitutionnelle avant juillet et la tenue des élections fin novembre", énumère la présidente de la province Sud, la loyaliste Sonia Backès.
- "Accord global" -
"Il faut un accord global et pas simplement sur le corps électoral", convient Virginie Ruffenach, présidente du groupe Le Rassemblement-Les Républicains au congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Six mois après le début des violences, plus personne ne veut se risquer à demander un traitement à part de la question du corps électoral.
"On ne peut pas faire comme si le 13 mai n'avait pas existé", prévient Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS au congrès, satisfait de la méthode envisagée par le nouveau ministre. "Il nous a confirmé que le processus de décolonisation était toujours en cours. Donc, nous, on va poser sur la table l'indépendance, pleine et entière ou avec partenariat, mais en tout cas on voit aujourd'hui que toutes les options sont sur la table", assure-t-il.
L'Union nationale pour l'indépendance (UNI), l'autre grand groupe indépendantiste représenté au congrès de la Nouvelle-Calédonie, est sur la même longueur d'onde. "Nous voulons reprendre les discussions, mais nous ne partons pas de zéro, nous portons depuis 2013 un projet d'indépendance avec partenariat avec la France. Le ministre nous a dit que c'était aux Calédoniens de se mettre d'accord. Nous disons, nous, que l’État a une responsabilité et qu'il doit proposer l'ensemble des options", explique Jean-Pierre Djaïwé, le président du groupe. Un pas que l'État serait selon lui prêt à franchir.
Le Rassemblement-Les Républicains estime également qu'"il ne faut pas repartir de zéro. Nous avons travaillé avec l'État, nous avons travaillé localement avec les indépendantistes. Il y a une base qui n'est pas perdue et sur laquelle effectivement nous pouvons remettre le métier sur l'ouvrage", assure Virginie Ruffenach.
Mais le groupe Les Loyalistes fait entendre une voix discordante. "Toutes les discussions se sont faites dans le cadre d'une Nouvelle-Calédonie apaisée et prospère. Donc on repart quasiment d'une page blanche. Et il y a des concessions que, clairement, nous ne sommes plus prêts à faire aujourd'hui", prévient Gil Brial. Pas question non plus d'entendre parler d'indépendance avec partenariat: "Les Calédoniens ont déjà dit trois fois non à l'indépendance. Donc pour nous, c'est réglé".
Samedi, le député Renaissance Nicolas Metzdorf a appelé à une reprise des discussions "dès le mois de novembre".
Mais celle-ci n'interviendra probablement pas avant décembre: il faudra auparavant que les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet aient mené leur "mission de concertation", mais aussi que le Front de libération kanak socialiste (FLNKS) ait décidé, fin novembre, d'une conduite commune au camp indépendantiste.
"Le moment est au retour du dialogue, de la discussion, de l'échange, après les événements terribles, pour ne pas dire effroyables, que vient de vivre la Nouvelle-Calédonie", a une nouvelle fois exhorté François-Noël Buffet sur la chaîne publique NC la 1ère.
Autrement dit: soit la classe politique calédonienne se met autour de la table, soit le territoire, où les émeutes ont fait 13 morts et des milliards d'euros de dégâts, risque de sombrer dans le chaos.
L'Etat a décidé d'enterrer la réforme constitutionnelle engagée par l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur le corps électoral, accusée par les indépendantistes de marginaliser la population autochtone kanak, et de reporter les élections provinciales, prévues en décembre, à fin 2025.
A ce jour, seuls les natifs du "Caillou" et les résidents arrivés avant 1998 peuvent participer à ce scrutin.
Les indépendantistes estiment qu'ouvrir le corps électoral avant de se mettre d'accord sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie reviendrait à noyer leurs revendications. Mais pour les loyalistes, l'"ouvrir" à des arrivants plus récents est un impératif démocratique.
Le calendrier est serré et comparable à celui qui a mené, faute de consensus, à l'explosion de violence du 13 mai: pour que les élections se tiennent sereinement, il faudra "se mettre d'accord d'ici au mois de mars 2025, pour une réforme constitutionnelle avant juillet et la tenue des élections fin novembre", énumère la présidente de la province Sud, la loyaliste Sonia Backès.
- "Accord global" -
"Il faut un accord global et pas simplement sur le corps électoral", convient Virginie Ruffenach, présidente du groupe Le Rassemblement-Les Républicains au congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Six mois après le début des violences, plus personne ne veut se risquer à demander un traitement à part de la question du corps électoral.
"On ne peut pas faire comme si le 13 mai n'avait pas existé", prévient Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS au congrès, satisfait de la méthode envisagée par le nouveau ministre. "Il nous a confirmé que le processus de décolonisation était toujours en cours. Donc, nous, on va poser sur la table l'indépendance, pleine et entière ou avec partenariat, mais en tout cas on voit aujourd'hui que toutes les options sont sur la table", assure-t-il.
L'Union nationale pour l'indépendance (UNI), l'autre grand groupe indépendantiste représenté au congrès de la Nouvelle-Calédonie, est sur la même longueur d'onde. "Nous voulons reprendre les discussions, mais nous ne partons pas de zéro, nous portons depuis 2013 un projet d'indépendance avec partenariat avec la France. Le ministre nous a dit que c'était aux Calédoniens de se mettre d'accord. Nous disons, nous, que l’État a une responsabilité et qu'il doit proposer l'ensemble des options", explique Jean-Pierre Djaïwé, le président du groupe. Un pas que l'État serait selon lui prêt à franchir.
Le Rassemblement-Les Républicains estime également qu'"il ne faut pas repartir de zéro. Nous avons travaillé avec l'État, nous avons travaillé localement avec les indépendantistes. Il y a une base qui n'est pas perdue et sur laquelle effectivement nous pouvons remettre le métier sur l'ouvrage", assure Virginie Ruffenach.
Mais le groupe Les Loyalistes fait entendre une voix discordante. "Toutes les discussions se sont faites dans le cadre d'une Nouvelle-Calédonie apaisée et prospère. Donc on repart quasiment d'une page blanche. Et il y a des concessions que, clairement, nous ne sommes plus prêts à faire aujourd'hui", prévient Gil Brial. Pas question non plus d'entendre parler d'indépendance avec partenariat: "Les Calédoniens ont déjà dit trois fois non à l'indépendance. Donc pour nous, c'est réglé".
Samedi, le député Renaissance Nicolas Metzdorf a appelé à une reprise des discussions "dès le mois de novembre".
Mais celle-ci n'interviendra probablement pas avant décembre: il faudra auparavant que les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet aient mené leur "mission de concertation", mais aussi que le Front de libération kanak socialiste (FLNKS) ait décidé, fin novembre, d'une conduite commune au camp indépendantiste.