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Nouvelle-Calédonie: Sofinor/Koréan Zinc annonce le retrait de leur offre de reprise de l'usine Vale


THEO ROUBY / AFP
THEO ROUBY / AFP
Nouméa, France | AFP | lundi 07/12/2020 - Sofinor a annoncé lundi le retrait de son offre de reprise de l'usine de nickel du Brésilien Vale, qui exploite le riche gisement de Goro, en Nouvelle-Calédonie, suite au souhait de son partenaire Korean Zinc de se retirer du projet, qui suscite de vives tensions sur le territoire.

"Eu égard à la situation, Korea Zinc, notre partenaire industriel dans le cadre de la proposition de reprise de l’usine du Sud, nous a fait part, ce jour, de son souhait de se retirer du projet", a annoncé Sofinor dans un communiqué. 

"Il en résulte le retrait de l’offre portée par le consortium Sofinor/Korea Zinc, retrait opéré avec regret puisqu’il porte depuis près de 10 mois un projet résolument calédonien", a ajouté Sofinor.

Ce projet, soutenu notamment par les indépendantistes, était une offre concurrente au projet de rachat par un consortium local et international, impliquant le Suisse Trafigura et des intérêts calédoniens multiples, auquel s'opposent le collectif "usine du sud: usine pays",  l'Instance coutumière autochtone de négociations (ICAN) et la coalition indépendantiste FLNKS.

Manifestations, barrages routiers, blocage de mines, de commerces et d'infrastructures rythment depuis plusieurs semaines le quotidien de cette collectivité du Pacifique Sud, où les détracteurs de cette transaction ont promis "de ne rien lâcher pour préserver la richesse minière du pays".

Des violences ont de nouveau opposé lundi forces de l'ordre et manifestants refusant la reprise de l'usine par le consortium mené par Trafigura.

Les heurts ont démarré lundi matin à Nouméa aux abords du bateau qui transporte les salariés de Vale vers l'usine du sud. Les amarres ont été rompues par une centaines de manifestants. Le bateau a été récupéré par les secours en mer alors qu'il menaçait de s'échouer sur des rochers.      

Des affrontements ont aussi opposé forces de l'ordre et manifestants, les grenades lacrymogènes répondant aux jets de pierre, aux entraves à la circulation et aux pneus enflammés. De nombreux axes ont été barrés.

Thierry Santa, président du gouvernement calédonien, a appelé "au calme et à la reprise du dialogue", exprimant "son total soutien aux forces de l'ordre".

Le FLNKS a "dénoncé la voie de la répression choisie par l'Etat", sollicitant aussi une reprise du dialogue. Il a demandé à ses militants de "rester mobilisés jusqu'au retrait définitif du projet Trafigura" et confirmé qu'il ne participerait plus aux réunions sur l'avenir institutionnel de l'île avec Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer.

Dans un communiqué, le groupe Calédonie Ensemble prend acte du retrait de Koréan Zinc, mais souligne que "l’ICAN et les indépendantistes ont affirmé, qu’à défaut d’un repreneur accepté" par toutes les parties "et d’un process industriel garantissant la valorisation optimale de la ressource, il privilégierait la mise en sommeil de l’usine". 

"Si tel était le cas, ce serait un cataclysme politique, économique et social pour notre pays, dont l’onde de choc porterait gravement atteinte au maintien de la paix civile", insiste Calédonie Ensemble, qui réitère l'appel au président de la République lancé dimanche par plusieurs acteurs du dossier -indépendantistes et non-indépendantistes - "pour que l’Etat reprenne en main ce dossier afin d’en assurer un règlement pacifique".

le Lundi 7 Décembre 2020 à 04:45 | Lu 1481 fois