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Nouveau test pour Oudéa-Castéra: les enseignants en grève et dans la rue jeudi


Crédit STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Crédit STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Paris, France | AFP | mardi 30/01/2024 - Amélie Oudéa-Castéra encore sur le gril: les principaux syndicats d'enseignants appellent à la grève et à manifester jeudi pour les salaires et les conditions de travail, sujets auxquels s'ajoute la défense de l'école publique après les déclarations polémiques de la ministre de l'Education.

A Paris, une manifestation partira à 14H00 du Luxembourg (6e arrondissement) en direction du ministère de l'Education nationale (7e), à l'appel des principaux syndicats enseignants (FSU, CGT, FO, SUD-Education, UNSA-Education, SGEN-CFDT). Des manifestations sont annoncées dans de nombreuses autres villes.

Selon les remontées de ses représentants à Paris et en région, le FSU-SNUipp, premier syndicat dans le primaire (écoles maternelles et élémentaires) table sur "une moyenne de 40% de grévistes sur le territoire", avec "65% de grévistes à Paris, plus de 50% dans le Val-de-Marne, la Drôme, l’Ardèche ou encore dans les Pyrénées-Atlantique".

Les enseignants veulent ainsi lancer "un avertissement au gouvernement", qui "reste sourd". "La situation s'est aggravée avec la nomination d’une ministre à temps partiel qui s’est discréditée dès ses premières prises de parole en attaquant l’école publique, laïque et gratuite", indique le syndicat dans un communiqué mardi soir.

Amélie Oudéa-Castéra est ministre de l'Education, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Ce qui a mis "le feu aux poudres", "ce sont les propos de la nouvelle ministre qui a malmené l'école publique dès son arrivée (en janvier, NDLR), avec des mensonges notamment", pointe auprès de l'AFP Guislaine David, secrétaire générale du FSU-Snuipp. "Pour certains, ça a été un élément déclencheur pour se mobiliser".

Les déclarations d'Amélie Oudéa-Castéra, qui a justifié l'inscription de ses enfants dans le privé par "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" dans le public, ont "laissé des traces", abonde Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées). 

"On sent une grande colère" avec "le sentiment d’être baladés par l’exécutif", qui "se soucie assez peu du quotidien" des enseignants, ajoute-t-elle.

Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT, note "un regain de mécontentement" depuis début janvier, lié "aux propos de la ministre, mais aussi au fait qu'on rentre dans les aspects concrets de préparation de la rentrée". Au collège par exemple, "la déstabilisation est majeure" avec la mise en place de "groupes de niveaux" en français et en maths pour la rentrée, annoncés par l'ex-ministre de l'Education Gabriel Attal, dit-elle.

"On voit bien que les moyens ne sont pas au rendez-vous pour financer les groupes de niveaux", renchérit Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa. Pour elle, "la ministre cristallise du mécontentement, de la colère" mais "même davantage, de l'inquiétude et du doute".

le Mercredi 31 Janvier 2024 à 06:59 | Lu 410 fois