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"Nous n'avons que cette planète", sauvons-la, implore la Première ministre de la Barbade


Anna KURTH / AFP
Anna KURTH / AFP
Paris, France | AFP | vendredi 22/06/2023 - "Nous n'avons que cette planète, à moins que vous ayez un plan que je ne connais pas pour vivre sur Mars. Nous devons donc travailler ensemble pour la rendre meilleure", affirme la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, venue plaider au sommet de Paris pour une "transformation absolue" du système financier face aux changements climatiques.   

Après avoir hésité à rentrer dans son île des Caraïbes de nouveau menacée par une tempête tropicale, elle a décidé de rester à Paris pour faire pression sur les chefs d'Etat et de gouvernement présents.

Car Mia Mottley, dirigeante qui milite pour son plan de refonte de la finance mondiale née en 1944 des accords de Bretton Woods et qui a poussé pour l'organisation du sommet de Paris, doute d'une réelle volonté politique de lutter contre les changements climatiques.

"Je pense qu'il y a des problèmes pour amener les gouvernements à surmonter la politique intérieure et la géopolitique", estime celle qui a plaidé jeudi pour "une transformation absolue" du système financier mondial, à l'ouverture du sommet.

Le président français Emmanuel Macron a appelé, à quelques heures de la clôture du sommet vendredi, à une "mobilisation" pour mettre en place des taxations internationales sur les transactions financières, les billets d'avion et le transport maritime afin de financer la lutte pour le climat et contre la pauvreté. 

En attendant, avant de prendre la parole jeudi soir au concert pour le climat qui a réuni sur le Champs de Mars des artistes comme Lenny Kravitz ou Bille Eilish, ainsi que le président brésilien Lula, Mia Mottley s'est félicitée d'une avancée.

"Aujourd'hui est un bon jour car presque tout le monde a accepté la validité des clauses de catastrophe naturelle", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Le nouveau président de la Banque mondiale Ajay Banga a annoncé jeudi de nouveaux instruments dans l'aide internationale dont la possibilité d'"offrir une pause dans le remboursement de la dette, pour que les pays puissent se focaliser sur ce qui compte".

Un pas important pour les pays qui font face à des désastres naturels aux conséquences dramatiques, liés aux changements climatiques.

Tempêtes à la chaine

Le sommet de Paris intervient alors que de plus en plus de pays reconnaissent que limiter le réchauffement climatique nécessitera une augmentation massive des dépenses des économies pauvres et émergentes dans des énergies propres.

Le premier signal est venu de la COP27, où les pays riches, responsables historiques du réchauffement, ont fini par accepter de créer un fonds mondial pour les "pertes et dommages" subis par les pays vulnérables.

Mais le plus dur reste à faire: s'accorder sur la provenance de l'argent et sur sa répartition.

"L'initiative de Bridgetown" soutenue par Mia Mottley reconnaît les limites des financements publics d'aide au développement. Pour y remédier, les propositions évoquent l'utilisation de centaines de milliards de droits de tirage spéciaux, une monnaie de réserve du FMI, pour attirer les investissements climatiques, ainsi que l'ajout de clauses dans les prêts pour suspendre les remboursements en cas de catastrophes ou de pandémie.

Parmi les sources de financement du fonds, sont évoquées une taxe sur les bénéfices tirés des combustibles fossiles est suggérée, ou une taxe sur la pollution du commerce maritime.

Et Mia Mottley, dont le pays est menacé par des ouragans et la montée du niveau des océans, de mettre en garde. "Nous devons faire attention", car les tempêtes qui frappaient de juin à octobre-novembre, peuvent désormais sévir de mai à décembre.     

"Et juste après la tempête actuelle, il y en une autre qui arrive".

le Vendredi 23 Juin 2023 à 05:52 | Lu 423 fois