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Non-lieu dans l'affaire de la bagarre mortelle de Mahina


Tahiti, le 4 octobre 2023 – Le 8 février 2022, un homme perdait la vie à Mahina après s'être battu avec l'un de ses voisins qui lui avait vendu un Kärcher défectueux. Se basant sur les expertises médicales relatives à l'état de santé de la victime, le juge d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte pour coups mortels a rendu, lundi, un non-lieu dans le cadre de cette affaire. 
 
Dix-neuf mois après le décès d'un quinquagénaire à Mahina au cours d'une bagarre avec l'un de ses voisins au motif que ce dernier lui avait vendu un Kärcher défectueux, le juge d'instruction en charge de l'information judiciaire ouverte pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner” a récemment rendu une ordonnance de non-lieu dans le cadre de cette affaire. 
 
Les faits s'étaient déroulés le 8 février 2022. Saisis par la police municipale de Mahina, les gendarmes avaient été appelés à intervenir suite à une bagarre impliquant deux hommes. Arrivés sur place, les militaires avaient constaté que les pompiers tentaient de réanimer l'un des deux individus qui avait fait un malaise. Malgré son transport à l’hôpital de Taaone, le quinquagénaire était décédé. Selon les éléments recueillis dans le cadre de l'enquête, il était apparu que la victime venait d'acheter un Kärcher à l'un de ses voisins pour un montant de 5 000 francs. Constatant que l'appareil ne fonctionnait pas, l'homme avait demandé à son voisin de le rembourser à plusieurs reprises. Le 8 février, il avait fini par s'en prendre à l'individu en lui portant des coups de poing. Alors que le voisin venait de répliquer, la victime avait fait un malaise. 
 
Cardiopathie
 
Dans son ordonnance de non-lieu, que Tahiti Infos a pu consulter, le magistrat instructeur indique que les “coups portés” à la victime par le mis en examen “l'avaient été en riposte et le temps strictement nécessaire au fait de se défaire de son étreinte” tel que cela avait été relaté par plusieurs témoins de la scène. Il rappelle également que le médecin légiste chargé de l'autopsie du corps de la victime avait établi que “le décès résultait plus probablement de troubles du rythme ventriculaire sur cardiopathie ischémique et hypertrophique, survenus dans un contexte d'efforts et de stress chez une personne en mauvais état général”.
 
Selon le médecin légiste, il est fort probable que le quinquagénaire ait fait “la même crise cardiaque à l'issue d'une journée de chantier”. Le magistrat instructeur conclut donc que si le mis en examen a reconnu avoir porté des coups, “il s'agissait de coups réciproques et en riposte” alors que l'autopsie a permis de déterminer qu'“aucune des lésions traumatiques” constatées sur le corps de la victime n'étaient “létales”. Notons par ailleurs que ce non-lieu est conforme aux réquisitions du parquet. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 5 Octobre 2023 à 05:00 | Lu 4145 fois