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New-York, Genève, même discours


Richard Tuheiava et Marielle Kohumoetini, accompagné par le Groupe Initiative Bakou, ont entendu à Genève le même discours qu’à New-York.
Richard Tuheiava et Marielle Kohumoetini, accompagné par le Groupe Initiative Bakou, ont entendu à Genève le même discours qu’à New-York.
Tahiti, le 23 octobre 2024 - Deuxième déplacement à l’ONU en un mois, et deuxième échec des indépendantistes à qui la France a rétorqué la nuit dernière que “la Polynésie n’a pas sa place sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU” et qu’il “n’existe pas de processus entre l’État français et le territoire polynésien qui réserve un rôle aux Nations Unies”.
 
De New-York à Genève, la position de l’État face à la demande d’ouverture d’un dialogue sur la décolonisation en Polynésie française n’a pas changé. Pire pour le Tavini qui a fait le déplacement, représenté par Richard Tuheiava et Marielle Kohumoetini, cette position s’est même renforcée, dans le discours tout du moins. Un camouflet alors que ce jeudi matin, l’assemblée de la Polynésie française célèbrera la Journée mondiale des Nations Unies.
 
Dans la nuit de mardi à mercredi, le Comité des droits de l’Homme de l’ONU s’est penché sur l’examen régulier de la France. Un exercice qui n’avait plus été fait depuis 2017 et dont les sujets portaient principalement sur l’attitude répressive de l’État dans les manifestations, sa politique d’identification avec de nouveaux moyens technologiques et le conflit en Nouvelle-Calédonie.
 
Interpellé sur la situation institutionnelle en Polynésie française, l’État, par la voix de Jérôme Bonnafont, représentant permanent de la France auprès des Nations Unies à Genève a réitéré la position de la France selon laquelle “la Polynésie n’a pas sa place sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU”. “Il n’existe pas de processus entre l’État français et le territoire polynésien qui réserve un rôle aux Nations Unies”, a-t-il par la suite souligné.
 
Il a, à cette occasion, de la même manière que ce qui avait été fait à New-York, rappelé que l’accompagnement au développement de la Polynésie française représente chaque année près de 2 milliards d’euros : “Le statut d’autonomie très poussé de la Polynésie française, qui est garanti par la Constitution, permet aux Polynésiens d’exprimer leurs ambitions dans le respect de leurs particularités”, a-t-il ajouté.
 
Une déclaration qui a fortement déplu à José Manuel Santos Pais, vice-président du Comité, déjà très virulent contre la France dans sa gestion du conflit en Nouvelle-Calédonie. “Quelle douche froide !” a-t-il déclaré. “J’espère que ce dialogue sera suivi en ligne par les organismes des Nations Unies, notamment le Comité-24 et l’Assemblée générale qui auront certainement une vue tout à fait différente de celle qui nous a été présentée [ici]”, a-t-il affirmé. “Et je parie que les personnes qui habitent dans les territoires d’outre-mer ayant écouté vos réponses savent maintenant à quoi s’en tenir pour leur avenir”, a-t-il ajouté

Rédigé par Bertrand PREVOST le Jeudi 24 Octobre 2024 à 09:36 | Lu 1507 fois