Tahiti Infos

New Tahara'a : Ce que dit l'étude d'impact


L'étude d'impact environnemental du projet New Tahara'a est disponible pour consultation avec un cahier de doléances aux services communaux de Arue et à la mairie de Mahina.
L'étude d'impact environnemental du projet New Tahara'a est disponible pour consultation avec un cahier de doléances aux services communaux de Arue et à la mairie de Mahina.
Tahiti,le 27 juin 2022 - Une enquête publique portant sur le projet du groupe City sur la pointe du Tahara'a à Arue, intitulé “New Tahara'a”, est ouverte jusqu'au 29 juillet. Le projet comprend une partie hôtelière, une partie commerciale et une partie résidentielle.
 
Une enquête publique sur l’étude d’impact sur l’environnement concernant le projet “New Tahara'a”, sur la pointe du Tahara'a à Arue, est ouverte depuis lundi jusqu'au 29 juillet. Ce projet, porté par le groupe City, se décline en trois parties : un complexe hôtelier de 136 chambres, avec un bar, deux restaurants, un pool bar, une salle de fitness, deux piscines, un centre de bien-être, un centre de conférences, un beach restaurant et cinq villas ; une partie commerciale avec un centre d'activités commerciales, un restaurant et une boulangerie ; et une partie logements avec quatre résidences.
 
Le projet est situé sur le site de l'ancien hôtel, laissé à l'abandon depuis 1998. Le bâti sera donc entièrement détruit. Le retrait des matériaux de déconstruction ainsi que ceux issus du défrichage doivent faire l'objet d'une procédure stricte, notamment en raison de la colonisation du site par des espèces nuisibles, dont la petite fourmi de feu. Le Tahara'a “est une curiosité géologique qui raconte l'histoire de la formation de Tahiti”, indique le document. Le projet entend s'inscrire dans la topographie du site. Arue ne dispose pas de Plan général d'aménagement (PGA) mais le site du Tahara'a fait l'objet d'une orientation d'aménagement et de programmation inscrite au PGA de Mahina. Le site est identifié comme “paysage classé d'intérêt majeur à préserver”, le zonage pourrait donc être prolongé sur Arue pour la cohérence des orientations d'aménagement.

Rejet des eaux usées en mer

Une station d'épuration avec rejet en mer des eaux usées au travers d'un émissaire sera créée sur le site. Celle-ci, construite sur deux niveaux, sera enterrée. Le volume d'eaux usées à traiter est estimé à 400 m3 par jour. Les boues seront stockées puis évacuées par une entreprise spécialisée et le traitement des odeurs se fera à l'aide de charbon actif. “À l'exception du passage d'un émissaire, le projet ne doit pas conduire à la dégradation du milieu marin”, dont la vitalité coralienne est jugée “très bonne”. L'étude indique également que la quiétude des mammifères marins sera préservée et que la qualité des eaux de baignade ne devrait pas se trouver modifiée, les panaches restant à plus de 270 mètres du littoral. Le document souligne que le choix du rejet en mer a été imposé par l'absence de filière collective, mais qu'à moyen terme, le site pourrait être amené à se connecter au réseau collectif des eaux usées de Papeete, via Arue et Pirae.
 
Toujours en termes d'assainissement, la collecte des déchets fera l'objet d'une convention avec la commune de Arue, avec la participation de Fenua Ma. 8,34 m3 de déchets devraient être produits par jour, dont 5,55 m3 de déchets relevant du bac gris. Afin d'en diminuer le volume, le site devrait se doter d'un écodigesteur d'une capacité de 40 à 50 kg par jour. Le reste sera enfoui à Paihoro.
 
La gestion des eaux pluviales fera également l'objet d'une grande attention, selon le document. Un diagnostic doit être réalisé en amont du chantier pour évaluer l'état de pollution des sols (hydrocarbures et métaux lourds) et une procédure sera mise en place durant le chantier pour limiter le risque de pollution chimique à la source.

+25% de trafic routier

Gros point noir de ce projet : l'incidence sur la circulation. L'accès aux travaux se fera par le rond-point en haut du Tahara'a, déjà engorgé en période de pointe (entre 5 heures et 8 heures puis entre 15 heures et 19 heures). À ces horaires, le trafic pourrait être augmenté de 25%. L'étude d'impact indique que le porteur de projet a pris contact avec le gestionnaire du réseau de transports en commun pour étudier la possibilité de desservir le site avec des bus. En moyenne, 286 salariés devraient se rendre sur le site par jour. En revanche, à terme, il espère une incidence positive sur l'axe Tahara'a-Papeete avec la délocalisation de certaines activités grâce à la zone commerciale. Une nouvelle voirie sera réalisée au fur et à mesure des travaux. Un plan de circulation du chantier sera élaboré avec validation de la Direction de l'équipement. Les horaires du chantier pourront être adaptés afin d'éviter une saturation du trafic en période de pointe.
 
Le projet, que ce soit durant le chantier ou une fois fini, aura une forte visibilité en raison de sa situation sur le relief, malgré la distance. Mais la pollution lumineuse et sonore devrait être faible, notamment grâce au bruit de la route qui devrait en partie couvrir le bruit occasionné par le chantier. Sauf au niveau de l'hôtel Le Tahiti by Pearl Resorts, où la pollution sonore est estimée entre moyenne et forte. Idem pour l'exposition aux poussières en raison d'un vent de secteur est qui souffle toute l'année.
 
Vendredi dernier, la maire de Arue, Teura Iriti, et sa majorité ont fait savoir qu'ils s'opposaient formellement à ce projet. L'étude d'impact environnemental est disponible pour consultation avec un cahier de doléances aux services communaux de Arue, situés derrière la laiterie Sachet, ainsi qu'à la mairie de Mahina. Après la consultation publique, la Direction de l'environnement émettra un avis, puis ce sera au tour du service instructeur de se prononcer définitivement sur ce projet.

Avec l'implantation d'un centre d'activités commerciales, le groupe City espère un désengorgement de l'axe routier Tahara'a-Papeete.
Avec l'implantation d'un centre d'activités commerciales, le groupe City espère un désengorgement de l'axe routier Tahara'a-Papeete.

Rédigé par Anne-Laure Guffroy le Lundi 27 Juin 2022 à 17:27 | Lu 3507 fois