Tahiti Infos

Négociations CPS-médecins libéraux : Le dialogue de sourds


Négociations CPS-médecins libéraux : Le dialogue de sourds
Les conditions du tiers payant ont partiellement et provisoirement été rétablies fin mars dernier, après une période de flottement préjudiciable à l'usager de santé de plus d’un mois, suite à l’échéance, le 27 février, de la convention 2009-2012 entre Caisse de prévoyance sociale et médecins libéraux. Ce rétablissement s’est fait à l’aune d’une délibération adoptée par le conseil d’administration de la CPS et dont les effets ne vont pas au-delà du 30 juin 2012. Charge aux protagonistes de parvenir à un accord cadre avant cette date.

Nous sommes à mi-chemin. La sixième réunion de concertation entre CPS et médecins libéraux s’est tenue à huis clos, lundi soir 21 mai, dans la salle verte du CESC à Papeete, en présence de représentants de l’ordre des médecins et du ministre de la Santé, Charles Tetaria.
Il ressort de celle-ci une mésentente profonde entre les protagonistes, chacun se renvoyant la balle d’un éventuel échec des négociations.

Le ministère s’engage cependant à proposer, mardi 29 mai, un projet de convention provisoire destiné, si ce n’est à contenter tout le monde, au moins à ne pas froisser plus que de mesure.

Dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé, la CPS estime devoir demander aux médecins libéraux de parvenir à réaliser sur 2012 une économie de 575 millions Fcfp, sur une enveloppe d’un peu plus de 5 milliards Fcfp, constatée en 2011, pour ce qui est de la part des dépenses en Assurances maladie imputables à l’exercice de la médecine libérale. « Nous avons fait 24 propositions », s’insurge Pascal Szym, le président du syndicat des médecins libéraux de Polynésie française. « On nous répond que l’on ne les a pas chiffrées. Nous ne pouvons pas : nous n’avons pas l’activité comptable des 220 médecins libéraux de Polynésie. Au fait, on n’a pas l’impression qu’ils souhaitent que ça avance. Je ne viendrai plus aux réunions, jusqu’à ce que le ministère nous propose quelque chose. Mardi on verra ce qui nous est présenté. Le ministère reprend la main. La CPS a besoin de trouver plus de 500 millions Fcfp sur 2012. Ils veulent le faire sur le dos des médecins. Demandez-leur quelles économies ils comptent faire sur le budget de fonctionnement de près de 5 milliards Fcfp l'an de la CPS ».
Du côté de la CPS, on ne souhaite pas s'exprimer. « Nous avons fixé des règles. Nous ne faisons aucune déclaration tant que les négaciations ne sont pas achevées. Pardon, mais je me tiendrai à cet engagement », a précisé Luc Tapeta, le représentant du conseil d'administration de la Caisse.


Le ministre de la Santé, Charles Tetaria
Le ministre de la Santé, Charles Tetaria
Charles Tetaria : "Nous proposerons je l'espère une solution convenable pour tous"


Tahiti infos : Où en êtes-vous dans les négociations pour parvenir à un accord entre médecins libéraux et CPS ?

Charles Tetaria : Il y a eu des propositions de faites par les médecins. Elles ont été étudiées par la CPS. Il reste simplement à affiner ces propositions pour voir dans quelle mesure on peut faire des économies, notamment sur les prescriptions médicales.

Tahiti infos : Combien d’économies doivent être réalisées ?

Charles Tetaria : On parle de 575 millions Fcfp. Les médecins ont donné des pistes. La CPS a tenté de faire une évaluation. Maintenant il faut voir d’un côté et de l’autre si les objectifs peuvent être atteints. On en est là. J’espère vraiment que l’on va parvenir à signer une convention. On comprend l’impatience des médecins qui souhaitent que l’on en finisse. Mais la CPS ne peut pas se permettre de négocier sans avoir une vue sur l’équilibre budgétaire qu’elle s’est fixée.

Tahiti infos : Le prochain rendez-vous est fixé à mardi. Que sera-t-il proposé aux uns et aux autres ?

Charles Tetaria : Oui, c’est l’objectif que l’on s’est fixé. C’est au ministère de jouer maintenant. Chacun reste campé sur ses positions. Nous proposerons, je l’espère, une solution convenable pour tous.

Tahiti infos : La date butoir de ces négociations est le 30 juin prochain. Sans accord, retour à la case départ : plus de tiers payant. Avez-vous bon espoir de parvenir au consensus ?

Charles Tetaria : Oui, le 30 juin, mais tout le monde souhaite parvenir à une solution avant. Je le souhaite aussi. Même si l’on ne signe pas une convention définitive, au moins devons-nous signer un document qui permette d’apaiser les esprits et de soigner nos malades dans de bonnes conditions. Il faut que cet arrangement permette de retrouver l’équilibre budgétaire que s’est fixée la CPS pour 2012.

Tahiti infos : Mardi prochain, vous avez l’intention de proposer un projet de convention provisoire ?

Charles Tetaria : Ca ne va pas être simple ; mais on va essayer.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 21 Mai 2012 à 21:42 | Lu 1909 fois