Paris, France | AFP | jeudi 26/10/2023 - Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé l'envoi à l'ambassade de France aux Émirats arabes unis (EAU) d'un "magistrat de liaison" pour renforcer la coopération entre les deux pays dans la lutte contre les narcotrafiquants, dont nombre de têtes de réseaux français sont installés à Dubaï, a-t-on appris jeudi auprès du ministère.
Gérald Darmanin s'est rendu mercredi aux Émirats pour participer à une réunion des ministres de l'Intérieur de l'International Security Alliance (ISA). Au cours de ce déplacement, il s'est entretenu avec le patron de la police de Dubaï, avec son homologue émirati et a été reçu par le président Mohammed ben Zayed al-Nahyane (MBZ), a ajouté le ministère.
Mais c'est surtout sur le dossier délicat de la traque des narcotrafiquants installés à Dubaï, que le ministre était attendu. En mars dernier, il avait promis de se rendre aux Émirats avec l'objectif "d'améliorer la coopération policière et judiciaire" entre les deux pays.
Il y a actuellement en poste aux EAU un commissaire et deux officiers de police français mais pas de magistrat de liaison.
"Le garde des Sceaux (Eric Dupond-Moretti) enverra prochainement un magistrat de liaison auprès de l'ambassadeur de France aux Émirats arabes unis", a dit le ministre lors de son déplacement.
Il a fait valoir que "l'excellente coopération entre les polices française et émirienne a permis d'interpeller des dizaines de personnes et de mettre hors d'état de nuire des gens qui commandent sur les mers du monde des conteneurs de drogues et qui blanchissent de l'argent".
Mais, a poursuivi M. Darmanin, cité par son entourage, "il est plus compliqué, pour des raisons qui relèvent du fonctionnement de la justice dans nos deux pays, d'obtenir leurs extraditions en France. C'est ce sur quoi nous travaillons avec nos partenaires et amis Emiriens".
Au ministère, on a insisté sur l'importance de procéder à des interpellations et de "mettre hors d'état de nuire les trafiquants" qui, depuis Dubaï, "approvisionnent la France et l'Europe de drogue". Mais, a-t-on ajouté, "il faut, avant d'interpeller quelqu'un, que la procédure soit inattaquable".
"C'est aussi l'intérêt des Emirats car ce n'est pas bon pour Dubaï d'avoir une mauvaise réputation", a abondé une source proche du dossier.
Début juillet, une note des renseignements de l'Ofast, office dédié à la lutte contre les trafics de drogue, révélée par l'Obs, avait tiré la sonnette d'alarme sur une absence de coopération entre la justice émiratie et la France.
"A ce jour, aucun de ces narcotrafiquants (interpellés) n'a été extradé vers notre pays et plusieurs procédures à l'encontre d'individus particulièrement actifs et dangereux ont même été abandonnées par les autorités émiriennes invoquant à l'appui de leurs décisions des prétextes plus ou moins fallacieux", constataient les rédacteurs de la note, citée par l'Obs.
A l'exception de Moufide Bouchibi, considéré comme l'un des plus importants trafiquants de cannabis français. Il a été interpellé en mars 2021 à Dubaï, puis extradé.
Il a été condamné en février 2022 par la cour d'appel de Bordeaux à 18 ans de prison assortie d'une peine de sûreté des deux tiers.
Gérald Darmanin s'est rendu mercredi aux Émirats pour participer à une réunion des ministres de l'Intérieur de l'International Security Alliance (ISA). Au cours de ce déplacement, il s'est entretenu avec le patron de la police de Dubaï, avec son homologue émirati et a été reçu par le président Mohammed ben Zayed al-Nahyane (MBZ), a ajouté le ministère.
Mais c'est surtout sur le dossier délicat de la traque des narcotrafiquants installés à Dubaï, que le ministre était attendu. En mars dernier, il avait promis de se rendre aux Émirats avec l'objectif "d'améliorer la coopération policière et judiciaire" entre les deux pays.
Il y a actuellement en poste aux EAU un commissaire et deux officiers de police français mais pas de magistrat de liaison.
"Le garde des Sceaux (Eric Dupond-Moretti) enverra prochainement un magistrat de liaison auprès de l'ambassadeur de France aux Émirats arabes unis", a dit le ministre lors de son déplacement.
Il a fait valoir que "l'excellente coopération entre les polices française et émirienne a permis d'interpeller des dizaines de personnes et de mettre hors d'état de nuire des gens qui commandent sur les mers du monde des conteneurs de drogues et qui blanchissent de l'argent".
Mais, a poursuivi M. Darmanin, cité par son entourage, "il est plus compliqué, pour des raisons qui relèvent du fonctionnement de la justice dans nos deux pays, d'obtenir leurs extraditions en France. C'est ce sur quoi nous travaillons avec nos partenaires et amis Emiriens".
Au ministère, on a insisté sur l'importance de procéder à des interpellations et de "mettre hors d'état de nuire les trafiquants" qui, depuis Dubaï, "approvisionnent la France et l'Europe de drogue". Mais, a-t-on ajouté, "il faut, avant d'interpeller quelqu'un, que la procédure soit inattaquable".
"C'est aussi l'intérêt des Emirats car ce n'est pas bon pour Dubaï d'avoir une mauvaise réputation", a abondé une source proche du dossier.
Début juillet, une note des renseignements de l'Ofast, office dédié à la lutte contre les trafics de drogue, révélée par l'Obs, avait tiré la sonnette d'alarme sur une absence de coopération entre la justice émiratie et la France.
"A ce jour, aucun de ces narcotrafiquants (interpellés) n'a été extradé vers notre pays et plusieurs procédures à l'encontre d'individus particulièrement actifs et dangereux ont même été abandonnées par les autorités émiriennes invoquant à l'appui de leurs décisions des prétextes plus ou moins fallacieux", constataient les rédacteurs de la note, citée par l'Obs.
A l'exception de Moufide Bouchibi, considéré comme l'un des plus importants trafiquants de cannabis français. Il a été interpellé en mars 2021 à Dubaï, puis extradé.
Il a été condamné en février 2022 par la cour d'appel de Bordeaux à 18 ans de prison assortie d'une peine de sûreté des deux tiers.