Washington, Etats-Unis | AFP | jeudi 17/11/2022 - Nancy Pelosi, grande figure de la politique américaine, a annoncé jeudi renoncer au poste de cheffe des démocrate dans la future Chambre des représentants, où les républicains ont obtenu la majorité.
"Je ne vais pas me représenter à la direction démocrate du prochain Congrès", a déclaré l'actuelle présidente de la Chambre, 82 ans, lors d'un discours prononcé dans l'hémicycle où elle a dit vouloir laisser place à "une nouvelle génération".
Le président Joe Biden lui a immédiatement rendu hommage, saluant en elle une "fervente défenseure de la démocratie".
Sous les applaudissements, elle a évoqué les souvenirs de ses 35 ans passés à la Chambre, qu'elle a vue évoluer pour être "plus représentative de notre belle nation".
Nancy Pelosi, première femme à occuper le perchoir de la chambre basse, a aussi parlé des moments plus sombres, comme l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.
"La démocratie américaine est majestueuse, mais elle est fragile", a-t-elle prévenu.
Nancy Pelosi a maintenu jusqu'au bout le suspense sur son retrait, emportant chez elle deux versions différentes de son discours. Elle continuera à siéger à la Chambre, comme simple élue de Californie.
"On se souviendra de Nancy Pelosi comme d'une des parlementaires les plus accomplies de l'histoire américaine -- repoussant les limites, ouvrant des opportunités et oeuvrant au service des Américains", a commenté sur Twitter l'ancien président démocrate Barack Obama.
"Merci pour tout ce que vous avez fait pour l'Amérique", a salué Hakeem Jeffries, élu de New York et pressenti pour lui succéder à la tête des démocrates à la Chambre.
La Chambre a salué la fin de sa prise de parole par une longue ovation, les démocrates debout, nombre de républicains absents. "L'ère Pelosi s'achève. Bon débarras!", a tweeté l'élue trumpiste du Colorado Lauren Boebert.
Attaque
Troisième personnage de l'Etat américain, elle est connue pour son rôle de première opposante à Donald Trump, qu'elle a farouchement combattu lorsqu'il occupait la Maison Blanche.
Tacticienne douée d'un flair politique hors pair, elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole, où elle a été élue "speaker" dès 2007.
Ces derniers mois, c'est son engagement en faveur de Taïwan qui a beaucoup fait parler: sa visite cet été sur l'île revendiquée par les autorités chinoises avait provoqué la colère de Pékin.
Fin octobre, son mari Paul a été attaqué en pleine nuit à leur domicile en Californie par un homme armé d'un marteau. Il cherchait en fait Nancy Pelosi, qu'il accusait de mentir et à qui il comptait "briser les rotules".
Le drame a marqué la démocrate, qui s'était dite "traumatisée".
Au début de son discours, elle a d'ailleurs eu un mot pour son mari, "partenaire bien-aimé" et "soutien".
Juste avant les élections du 8 novembre, elle avait confié que l'attaque influencerait sa décision de prendre sa retraite ou pas, si les démocrates perdaient leur majorité à la Chambre des représentants.
C'est ce qui s'est passé mercredi soir, au terme de plus d'une semaine d'un dépouillement à suspense comme le complexe système électoral américain sait en créer les conditions.
Au bout du compte, les républicains se sont emparés d'une majorité d'au moins 218 sièges qui, bien que très courte, leur donnera un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu'en 2024.
Divisé
Le Congrès se retrouve donc divisé, les démocrates étant parvenus à conserver le contrôle du Sénat.
Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront d'un pouvoir conséquent en matière d'inspection, qu'ils ont promis d'utiliser pour une kyrielle d'investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d'Afghanistan.
Ils n'ont d'ailleurs pas perdu une seconde pour le mettre en oeuvre.
Jeudi matin, les conservateurs de la chambre basse ont annoncé leur intention d'enquêter sur les risques à "la sécurité nationale" posés par les transactions commerciales de la famille de Joe Biden à l'étranger. Son fils Hunter est accusé d'avoir utilisé son patronyme pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
Privé d'un Congrès qui lui était entièrement acquis depuis deux ans, le parti du président démocrate ne pourra plus faire voter de grands projets. Mais l'autre camp non plus.
L'avenir des projets républicains -- détricoter certaines réformes de l'éducation, remettre en question l'aide à l'Ukraine, légiférer sur l'avortement au niveau fédéral, etc. -- apparait ainsi plus qu'incertain.
"Je ne vais pas me représenter à la direction démocrate du prochain Congrès", a déclaré l'actuelle présidente de la Chambre, 82 ans, lors d'un discours prononcé dans l'hémicycle où elle a dit vouloir laisser place à "une nouvelle génération".
Le président Joe Biden lui a immédiatement rendu hommage, saluant en elle une "fervente défenseure de la démocratie".
Sous les applaudissements, elle a évoqué les souvenirs de ses 35 ans passés à la Chambre, qu'elle a vue évoluer pour être "plus représentative de notre belle nation".
Nancy Pelosi, première femme à occuper le perchoir de la chambre basse, a aussi parlé des moments plus sombres, comme l'assaut contre le Capitole le 6 janvier 2021.
"La démocratie américaine est majestueuse, mais elle est fragile", a-t-elle prévenu.
Nancy Pelosi a maintenu jusqu'au bout le suspense sur son retrait, emportant chez elle deux versions différentes de son discours. Elle continuera à siéger à la Chambre, comme simple élue de Californie.
"On se souviendra de Nancy Pelosi comme d'une des parlementaires les plus accomplies de l'histoire américaine -- repoussant les limites, ouvrant des opportunités et oeuvrant au service des Américains", a commenté sur Twitter l'ancien président démocrate Barack Obama.
"Merci pour tout ce que vous avez fait pour l'Amérique", a salué Hakeem Jeffries, élu de New York et pressenti pour lui succéder à la tête des démocrates à la Chambre.
La Chambre a salué la fin de sa prise de parole par une longue ovation, les démocrates debout, nombre de républicains absents. "L'ère Pelosi s'achève. Bon débarras!", a tweeté l'élue trumpiste du Colorado Lauren Boebert.
Attaque
Troisième personnage de l'Etat américain, elle est connue pour son rôle de première opposante à Donald Trump, qu'elle a farouchement combattu lorsqu'il occupait la Maison Blanche.
Tacticienne douée d'un flair politique hors pair, elle a souvent fait la pluie et le beau temps sur la colline du Capitole, où elle a été élue "speaker" dès 2007.
Ces derniers mois, c'est son engagement en faveur de Taïwan qui a beaucoup fait parler: sa visite cet été sur l'île revendiquée par les autorités chinoises avait provoqué la colère de Pékin.
Fin octobre, son mari Paul a été attaqué en pleine nuit à leur domicile en Californie par un homme armé d'un marteau. Il cherchait en fait Nancy Pelosi, qu'il accusait de mentir et à qui il comptait "briser les rotules".
Le drame a marqué la démocrate, qui s'était dite "traumatisée".
Au début de son discours, elle a d'ailleurs eu un mot pour son mari, "partenaire bien-aimé" et "soutien".
Juste avant les élections du 8 novembre, elle avait confié que l'attaque influencerait sa décision de prendre sa retraite ou pas, si les démocrates perdaient leur majorité à la Chambre des représentants.
C'est ce qui s'est passé mercredi soir, au terme de plus d'une semaine d'un dépouillement à suspense comme le complexe système électoral américain sait en créer les conditions.
Au bout du compte, les républicains se sont emparés d'une majorité d'au moins 218 sièges qui, bien que très courte, leur donnera un pouvoir de blocage sur la politique de Joe Biden jusqu'en 2024.
Divisé
Le Congrès se retrouve donc divisé, les démocrates étant parvenus à conserver le contrôle du Sénat.
Même avec une mince majorité à la Chambre, les républicains disposeront d'un pouvoir conséquent en matière d'inspection, qu'ils ont promis d'utiliser pour une kyrielle d'investigations sur la gestion par Joe Biden de la pandémie ou du retrait d'Afghanistan.
Ils n'ont d'ailleurs pas perdu une seconde pour le mettre en oeuvre.
Jeudi matin, les conservateurs de la chambre basse ont annoncé leur intention d'enquêter sur les risques à "la sécurité nationale" posés par les transactions commerciales de la famille de Joe Biden à l'étranger. Son fils Hunter est accusé d'avoir utilisé son patronyme pour faire des affaires en Ukraine et en Chine.
Privé d'un Congrès qui lui était entièrement acquis depuis deux ans, le parti du président démocrate ne pourra plus faire voter de grands projets. Mais l'autre camp non plus.
L'avenir des projets républicains -- détricoter certaines réformes de l'éducation, remettre en question l'aide à l'Ukraine, légiférer sur l'avortement au niveau fédéral, etc. -- apparait ainsi plus qu'incertain.