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N-Calédonie: la société Le Nickel en grande difficulté à cause d'une grève


Nouméa, France | AFP | jeudi 23/01/2019 - La société Le Nickel a ralenti sa production de ferronickel en raison d'une grève sur ses mines, qui aggrave la situation déjà catastrophique de la filiale d'Eramet en Nouvelle-Calédonie, ont indiqué jeudi direction et syndicats.      

L'entreprise, premier employeur privé du Caillou, a baissé la puissance de ses fours en début de semaine, compte tenu de l'insuffisance des stocks de minerai pour approvisionner l'usine.      
"D'habitude à cette saison, on a 500.000 tonnes de stock pour anticiper les aléas climatiques. Là, on en a 150.000 soit 20 jours seulement de production", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la SLN, qualifiant la situation de "grave".      
Depuis le 4 janvier, les syndicats CSTNC et USTKE, majoritaires sur les sites d'extraction de minerai de nickel mais pas à l'usine métallurgique de Nouméa, sont en grève. Ils protestent contre l'augmentation à 147 heures hebdomadaires de l'activité sur mine, dans le cadre d'un Plan de performance.      
"On dénonce la manière dont ça a été fait alors que nous avions signé pour 120 heures en mai dernier", a indiqué à l'AFP Harold Delrieu, délégué CSTNC.      
Les cinq autres organisations syndicales de la SLN dénoncent ce mouvement alors que l'entreprise bataille pour réduire ses coûts de production, intenables dans un marché désormais dominés par les pays à bas coûts (Chine, Indonésie, Philippines...).     
"On est très inquiet et on craint le dépôt de bilan à la fin de l'année. C'est impensable et ce serait catastrophique pour le pays", a déclaré Eddy Coulon de l'Usoenc dont une délégation doit rencontrer début février à Paris, la ministre des Outremers, Annick Girardin, pour l'alerter sur la situation.    
"La hausse du temps de travail permet d'augmenter les exportations de minerai brut et d'avoir du cash. On pourrait sortir la tête de l'eau et montrer à nos actionnaires et à notre PDG qu'on est prêt à changer pour sauver nos emplois et l'entreprise", a-t-il ajouté.       
Cette crise, qui intervient aprés un conflit de plusieurs mois sur le site de Kouaoua, "plombe encore notre cash-cost autour de 6,50 dollars la livre", selon une source interne, alors que le Plan de performance visait les 4,50 dollars.  
La SLN, qui emploie quelque 2.000 personnes, a perdu près de 100 milliards CFP (830 millions euros) ces six dernières années. Au bord de la faillite en 2016, elle avait survécu grâce à des avances en trésorerie de la maison mère Eramet (325 millions euros) et de l'Etat (200 millions).            
Au rythme des pertes actuelles, le prêt Eramet/Etat sera consommé fin 2019, a averti la direction mi-décembre.

le Jeudi 24 Janvier 2019 à 06:55 | Lu 938 fois