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N-Calédonie: inéligibilité requise contre Harold Martin


Nouméa, France | AFP | jeudi 14/12/2016 - Deux ans d'inéligibilité et 125.000 euros d'amende ont été requis jeudi en appel à l'encontre d'Harold Martin, ancien président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, poursuivi pour favoritisme et prise illégale d'intérêt.

Ces réquisitions sont plus légères que les deux ans de prison dont un ferme et les cinq ans d'inéligibilité prononcés contre M. Martin en première instance.

L'avocat général, Christian Pasta, a estimé qu'il y avait "culpabilité" et "matière à condamnation" mais que les peines prononcées en novembre 2015 étaient "trop sévères et trop importantes".

Il est reproché à M. Martin (LR), aujourd'hui élu territorial et maire de Païta, d'avoir en 2010 favorisé l'offre de Jean-Marc Bruel, ancien gérant du cabinet La Calédonienne d'Ingénierie, avec lequel il a des liens d'affaires et amicaux, pour le montage financier du marché défiscalisé de la téléphonie 3G d'un montant de 3,2 milliards CFP (26,8 millions euros).

M. Martin, 62 ans, était alors président du conseil d'administration de l'OPT (Office des Postes et télécommunications) et du Congrès, l'assemblée délibérante de la Nouvelle-Calédonie.

Six mois de prison avec sursis, 166.000 euros d'amende et une interdiction d'exercer de 5 ans ont été requis contre M.Bruel, qui avait été condamné à trois ans de prison en première instance.

Une amende a également été requise à l'encontre d'un expert-comptable, troisième prévenu de cette affaire.

Dans son réquisitoire, l'avocat général a démontré comment Harold Martin, "acteur incontournable de la vie politique calédonienne depuis 30 ans", s'était "occupé en tous points de ce marché".

Il a notamment évoqué les nombreux appels téléphoniques entre MM. Bruel et Martin le jour de l'examen de l'appel d'offres, les rapports d'experts tronqués ainsi que le coup de pouce financier de M. Bruel pour sauver un hôtel dans lequel Harold Martin a des intérêts sur sa commune.

"Ce territoire est une République bananière où chacun se rend service sur le dos des citoyens", a déclaré Christian Pasta, qualifiant les faits reprochés à MM. Martin et Bruel "de fautes d'une exceptionnelle gravité".

Président du gouvernement entre 2007 et 2009 puis de 2011 à 2014, Harold Martin est sous le coup de deux autres mises en examen pour prise illégale d'intérêt et achat de voix.

Rédigé par () le Mercredi 14 Décembre 2016 à 22:19 | Lu 634 fois