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N-Calédonie: "L'Etat doit être le principal acteur de la décolonisation" (indépendantistes)


Nouméa, France | AFP | mercredi 15/10/2020 - L'Etat "doit être le principal acteur de la décolonisation" de la Nouvelle-Calédonie, a jugé mercredi l'Union Calédonienne (FLNKS) après le référendum du 4 octobre courtement remporté par les pro-français et alors que Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, est à Nouméa.       

Arrivé le 9 octobre, M.Lecornu est en quatorzaine jusqu'au 23 octobre, en vertu du protocole sanitaire en vigueur en Nouvelle-Calédonie où le Covid-19 ne circule pas.     

"L'Etat doit s'engager dans le réglement définitif du contentieux colonial. Il n'a pas d'autre choix que de devenir l'acteur principal de la décolonisation", a déclaré à la presse Daniel Goa, président de l'UC, lisant une longue lettre adressée "aux citoyens calédonienns".    

"L'accord de Nouméa (1998) a toujours été et demeure un projet de décolonisation. (...) C'est une obligation de l'Etat vis à vis du peuple kanak et vis à vis de la communauté internationale puisque la France est tenue par ses engagements auprès du Comité de décolonisation de l'ONU", a-t-il déclaré.        

Dans le cadre de cet accord, où la décolonisation est qualifiée de "moyen de refonder un lien social durable entre les communautés", un deuxième référendum sur l'indépendance a eu lieu le 4 octobre, après celui du 4 novembre 2018.      

Les non indépendantistes l'ont emporté avec 53,3% des voix, mais sont en recul de plus de 3 points comparé à 2018 (56,7%). Les indépendantistes sont eux passés de 43,3% à 46,7%.

Le FLNKS a d'ores et déjà annoncé qu'il "irait au troisième référendum", qui peut avoir lieu d'ici 2022, tandis que les partis non indépendantistes souhaitent engager le dialogue pour éviter ce scrutin.        

Alors que Sébastien Lecornu a indiqué vouloir "préparer la suite" de l'accord de Nouméa, invitant les deux camps à répondre "complètement" au sens du oui et du non à l'indépendance, l'UC a demandé à "la France de cesser de faire croire qu'elle est l'arbitre d'un simple conflit entre communautés".        

Le FLNKS, qui prône une indépendance en association ou en partenariat avec la France, se réunit samedi en convention pour affiner sa stratégie post-référendum. L'UC et le Palika en sont les deux principales formations.

le Jeudi 15 Octobre 2020 à 14:15 | Lu 441 fois