San Francisco, Etats-Unis | AFP | vendredi 16/12/2022 - Défenseur autoproclamé de la liberté d'expression, le milliardaire controversé Elon Musk, nouveau propriétaire de Twitter, provoquait vendredi un tollé et était menacé de sanctions par l'Union européenne pour avoir suspendu les comptes de plusieurs journalistes américains.
Qualifiant cette décision d'"inquiétante", la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova a rappelé qu'il y a "des lignes rouges, menaçant Elon Musk "de sanctions, bientôt", dans un tweet.
"La liberté de la presse ne doit pas être activée et désactivée à convenance", a dénoncé vendredi le ministère allemand des Affaires étrangères dans un tweet. "Pour cette raison, nous avons un problème avec Twitter", a ajouté la diplomatie allemande.
Dans un autre tweet, le ministre français de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, s'est dit "affligé par la dérive dans laquelle Elon Musk précipite Twitter": "La liberté de la presse est au fondement même de la démocratie. Attenter à l'une, c'est attenter à l'autre".
Une douzaine de journalistes américains ont été suspendus du réseau social. Parmi eux, des employés de médias comme CNN (Donie O'Sullivan), le New York Times (Ryan Mac), le Washington Post (Drew Harwell) et des journalistes indépendants.
Certains avaient tweeté à propos de la décision prise mercredi par Twitter de suspendre le compte qui rapportait automatiquement les trajets du jet privé d'Elon Musk.
"Suspension temporaire"
Twitter n'a pas précisé pourquoi ces comptes avaient été suspendus, ni la durée de leur suspension. Le propriétaire du réseau social, source de nombreuses polémiques depuis qu'il l'a racheté en octobre, a toutefois donné quelques indications dans une rafale de tweets postés dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Les comptes impliqués dans du doxing reçoivent une suspension temporaire de 7 jours", a twitté Elon Musk, en indiquant que ces règles s'appliquaient "+aux journalistes+ (avec des guillemets, ndlr) comme à n'importe qui d'autre".
Le terme "doxing" signifie divulguer publiquement sur internet des informations personnelles relatives à un individu, sans son accord.
"Ils ont posté ma position géographique exacte en temps réel, c'est-à-dire littéralement les coordonnées permettant un assassinat, en violation directe (et évidente) des conditions d'utilisation de Twitter", a également assuré Musk.
Le compte Twitter de Mastodon, concurrent du réseau social, a également été suspendu.
"La suspension impulsive et injustifiée d'un certain nombre de reporters comme celui (du journaliste) de CNN Donie O'Sullivan est inquiétante mais pas surprenante", a réagi CNN dans un communiqué.
"L'instabilité et la volatilité croissante de Twitter est particulièrement préoccupante pour quiconque utilise la plateforme. Nous avons demandé une explication à Twitter, et nous réévaluerons notre relation en fonction de cette réponse", a ajouté CNN.
"Nous espérons que les comptes de tous ces journalistes vont être rétablis et que Twitter fournira une explication satisfaisante", a pour sa part déclaré un porte-parole du New York Times, Charlie Stadtlander.
"Harceleur"
Au départ de cette histoire, Elon Musk avait tweeté mercredi qu'une voiture à Los Angeles avec un de ses enfants à bord avait été suivie par "un harceleur cinglé", et semblait pointer du doigt le suivi de son jet privé comme en étant la raison.
Il annonçait dans ce tweet qu'il allait poursuivre en justice la personne derrière le compte @ElonJet, désormais suspendu.
Créé par un étudiant et suivi par environ 500.000 personnes, @ElonJet utilisait les données publiques pour indiquer, de façon automatique, quand et où l'appareil du patron de SpaceX et Tesla décollait et atterrissait.
Twitter avait communiqué par la suite pour annoncer que son règlement interdisait désormais la plupart des tweets qui indiquaient la position de quelqu'un en temps réel.
A son arrivée à la tête de Twitter, Elon Musk avait promis de ne pas toucher au compte @ElonJet.
Depuis son rachat de la plateforme pour 44 milliards de dollars, le milliardaire a envoyé des messages contradictoires sur ce qui y est autorisé ou non.
Fervent défenseur d'une grande liberté d'expression - tant que les propos respectent la loi - il a rétabli des comptes auparavant bannis par le réseau social, dont celui de Donald Trump.
Mais il a aussi suspendu celui de Kanye West après la publication de plusieurs messages jugés antisémites et refusé le retour sur la plateforme du complotiste d'extrême-droite, Alex Jones.
Qualifiant cette décision d'"inquiétante", la vice-présidente de la Commission européenne Vera Jourova a rappelé qu'il y a "des lignes rouges, menaçant Elon Musk "de sanctions, bientôt", dans un tweet.
"La liberté de la presse ne doit pas être activée et désactivée à convenance", a dénoncé vendredi le ministère allemand des Affaires étrangères dans un tweet. "Pour cette raison, nous avons un problème avec Twitter", a ajouté la diplomatie allemande.
Dans un autre tweet, le ministre français de la Transition numérique, Jean-Noël Barrot, s'est dit "affligé par la dérive dans laquelle Elon Musk précipite Twitter": "La liberté de la presse est au fondement même de la démocratie. Attenter à l'une, c'est attenter à l'autre".
Une douzaine de journalistes américains ont été suspendus du réseau social. Parmi eux, des employés de médias comme CNN (Donie O'Sullivan), le New York Times (Ryan Mac), le Washington Post (Drew Harwell) et des journalistes indépendants.
Certains avaient tweeté à propos de la décision prise mercredi par Twitter de suspendre le compte qui rapportait automatiquement les trajets du jet privé d'Elon Musk.
"Suspension temporaire"
Twitter n'a pas précisé pourquoi ces comptes avaient été suspendus, ni la durée de leur suspension. Le propriétaire du réseau social, source de nombreuses polémiques depuis qu'il l'a racheté en octobre, a toutefois donné quelques indications dans une rafale de tweets postés dans la nuit de jeudi à vendredi.
"Les comptes impliqués dans du doxing reçoivent une suspension temporaire de 7 jours", a twitté Elon Musk, en indiquant que ces règles s'appliquaient "+aux journalistes+ (avec des guillemets, ndlr) comme à n'importe qui d'autre".
Le terme "doxing" signifie divulguer publiquement sur internet des informations personnelles relatives à un individu, sans son accord.
"Ils ont posté ma position géographique exacte en temps réel, c'est-à-dire littéralement les coordonnées permettant un assassinat, en violation directe (et évidente) des conditions d'utilisation de Twitter", a également assuré Musk.
Le compte Twitter de Mastodon, concurrent du réseau social, a également été suspendu.
"La suspension impulsive et injustifiée d'un certain nombre de reporters comme celui (du journaliste) de CNN Donie O'Sullivan est inquiétante mais pas surprenante", a réagi CNN dans un communiqué.
"L'instabilité et la volatilité croissante de Twitter est particulièrement préoccupante pour quiconque utilise la plateforme. Nous avons demandé une explication à Twitter, et nous réévaluerons notre relation en fonction de cette réponse", a ajouté CNN.
"Nous espérons que les comptes de tous ces journalistes vont être rétablis et que Twitter fournira une explication satisfaisante", a pour sa part déclaré un porte-parole du New York Times, Charlie Stadtlander.
"Harceleur"
Au départ de cette histoire, Elon Musk avait tweeté mercredi qu'une voiture à Los Angeles avec un de ses enfants à bord avait été suivie par "un harceleur cinglé", et semblait pointer du doigt le suivi de son jet privé comme en étant la raison.
Il annonçait dans ce tweet qu'il allait poursuivre en justice la personne derrière le compte @ElonJet, désormais suspendu.
Créé par un étudiant et suivi par environ 500.000 personnes, @ElonJet utilisait les données publiques pour indiquer, de façon automatique, quand et où l'appareil du patron de SpaceX et Tesla décollait et atterrissait.
Twitter avait communiqué par la suite pour annoncer que son règlement interdisait désormais la plupart des tweets qui indiquaient la position de quelqu'un en temps réel.
A son arrivée à la tête de Twitter, Elon Musk avait promis de ne pas toucher au compte @ElonJet.
Depuis son rachat de la plateforme pour 44 milliards de dollars, le milliardaire a envoyé des messages contradictoires sur ce qui y est autorisé ou non.
Fervent défenseur d'une grande liberté d'expression - tant que les propos respectent la loi - il a rétabli des comptes auparavant bannis par le réseau social, dont celui de Donald Trump.
Mais il a aussi suspendu celui de Kanye West après la publication de plusieurs messages jugés antisémites et refusé le retour sur la plateforme du complotiste d'extrême-droite, Alex Jones.