Ua Pou,le 30 décembre 2014 – Après quatre années de silence, le chanteur marquisien Rataro Ohotoua s’apprête à reprendre le chemin des studios pour l’enregistrement de son nouvel album qui sortira dans les bacs d’ici le mois d’avril prochain. Entre composition et projets culturels, l’artiste répond à nos questions.
Tahiti-infos : Rataro, cela fait quelques années que l’on ne vous voit plus sur scène, quelle en est la raison ?
Rataro : Je ne suis pas le seul artiste à avoir fait un break. Cela est dû au fait que j’avais de nombreux projets en cours comme l’organisation de courses de pirogues ici à Ua pou et puis c’était aussi l’occasion de me consacrer à ma famille. (…) Cependant, je n’avais pas complètement disparu de la scène.
Tahiti-infos : Vous préparez actuellement votre prochain album, quel sera le titre et combien de chansons allons-nous retrouver dans ce CD ?
Rataro : ça fait plusieurs mois que je le prépare et je descendrai à Tahiti aux alentours du mois de février pour l’enregistrement. Mais là, il n’ y aura que cinq, voire six titres car au fil du temps, je me suis aperçu qu’il était préférable de taper un bon coup avec des tubes plutôt que de remplir un CD avec 15 ou 19 chansons. Et puis c’est également une histoire de coût de production. Faire un CD n’est pas un jeu car cela demande beaucoup de ressources financières, plus encore pour nous les îliens puisqu’il faut payer notre déplacement, le séjour sur place, louer le studio et les musiciens ainsi qu’un arrangeur et tout ça, mis bout-à-bout représente un investissement énorme. Pour le titre, j’ai voulu faire simple : « Te ènana », qui veut dire « l’Homme », celui qui vit aux îles Marquises, sur sa terre qui a vu naître ses ancêtres et les légendes qui vont avec, bref son histoire tout simplement.
Tahiti-infos : Vos fans retrouveront-ils ce style si particulier qui a fait votre marque de fabrique, c’est-à-dire l’adaptation de chants traditionnels pure et de musique moderne quasi new age ?
Rataro : On retrouvera forcément ce style que j’ai depuis mon tout premier album. J’ai souvent marié les Ru’u, le Riku hi ou encore le Hakamanu aux sons modernes (batterie, basse électrique et nappes de synthé) et l'album « Te ènana » prendra le même chemin. (…) Je pense qu’aujourd’hui, il est important de vivre avec son temps et moi je préserve le passé avec mon époque. Il ne faut pas hésiter à créer et se réinventer pour plaire au public. On doit progresser et montrer que les Marquisiens ne sont pas renfermés. Au contraire, ils ont évolué et ma musique est dans cette mouvance.
Tahiti-infos : Est-il facile de vivre de la musique aux îles Marquises ?
Rataro : Disons que ma musique est particulière. Sur le plan local, j’apporte ma pierre à l’édifice de la reconnaissance marquisienne, mais malheureusement, je vois que nous autres artistes marquisiens avons beaucoup perdu, dans le sens où nos chants et danses sont multi-diffusés sur le net, à la télévision, à la radio, dans les bars et autres restaurants. Malgré tout cela, on ne perçoit rien. Sans oublier la Spacem qui n’a pas fait son travail depuis tout ce temps et donc j’ai un projet en tête.
Tahiti-infos : Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Rataro : Normalement, si tout va bien d’ici les mois qui viennent (en tous les cas, ce sera en 2015!) j’ai la ferme intention de créer une fédération de protection des chants et danses marquisiens. Et la totalité des artistes marquisiens des six îles est prête à me soutenir dans cette démarche qui se veut fédératrice. Comme je le disais, nous ne bénéficions d’aucune retombée de toute cette manne financière liée à l’exploitation de nos chansons et ça suffit. Il suffit pour cela de regarder le tatouage. Le monde entier nous a copié et il est trop tard pour défendre quoi que se soit. Je ne voudrais pas que ce soit pareil pour le patrimoine oral et chanté de notre archipel .
Tahiti-infos : Votre album sortira bien au mois d’avril ?
Rataro : Je verrai mais puisque j’entre au studio en février, il me faudra quand même du temps pour tout mettre en place. Le but c’est de revenir avec le style « Rataro » mais dans l’air du temps, pour répondre aux attentes du public. Pour finir, je souhaite une très bonne année à tous les Polynésiens et que Dieu vous bénisse . Kaoha nui !
Propos recueillis par TP
Rataro : Je ne suis pas le seul artiste à avoir fait un break. Cela est dû au fait que j’avais de nombreux projets en cours comme l’organisation de courses de pirogues ici à Ua pou et puis c’était aussi l’occasion de me consacrer à ma famille. (…) Cependant, je n’avais pas complètement disparu de la scène.
Tahiti-infos : Vous préparez actuellement votre prochain album, quel sera le titre et combien de chansons allons-nous retrouver dans ce CD ?
Rataro : ça fait plusieurs mois que je le prépare et je descendrai à Tahiti aux alentours du mois de février pour l’enregistrement. Mais là, il n’ y aura que cinq, voire six titres car au fil du temps, je me suis aperçu qu’il était préférable de taper un bon coup avec des tubes plutôt que de remplir un CD avec 15 ou 19 chansons. Et puis c’est également une histoire de coût de production. Faire un CD n’est pas un jeu car cela demande beaucoup de ressources financières, plus encore pour nous les îliens puisqu’il faut payer notre déplacement, le séjour sur place, louer le studio et les musiciens ainsi qu’un arrangeur et tout ça, mis bout-à-bout représente un investissement énorme. Pour le titre, j’ai voulu faire simple : « Te ènana », qui veut dire « l’Homme », celui qui vit aux îles Marquises, sur sa terre qui a vu naître ses ancêtres et les légendes qui vont avec, bref son histoire tout simplement.
Tahiti-infos : Vos fans retrouveront-ils ce style si particulier qui a fait votre marque de fabrique, c’est-à-dire l’adaptation de chants traditionnels pure et de musique moderne quasi new age ?
Rataro : On retrouvera forcément ce style que j’ai depuis mon tout premier album. J’ai souvent marié les Ru’u, le Riku hi ou encore le Hakamanu aux sons modernes (batterie, basse électrique et nappes de synthé) et l'album « Te ènana » prendra le même chemin. (…) Je pense qu’aujourd’hui, il est important de vivre avec son temps et moi je préserve le passé avec mon époque. Il ne faut pas hésiter à créer et se réinventer pour plaire au public. On doit progresser et montrer que les Marquisiens ne sont pas renfermés. Au contraire, ils ont évolué et ma musique est dans cette mouvance.
Tahiti-infos : Est-il facile de vivre de la musique aux îles Marquises ?
Rataro : Disons que ma musique est particulière. Sur le plan local, j’apporte ma pierre à l’édifice de la reconnaissance marquisienne, mais malheureusement, je vois que nous autres artistes marquisiens avons beaucoup perdu, dans le sens où nos chants et danses sont multi-diffusés sur le net, à la télévision, à la radio, dans les bars et autres restaurants. Malgré tout cela, on ne perçoit rien. Sans oublier la Spacem qui n’a pas fait son travail depuis tout ce temps et donc j’ai un projet en tête.
Tahiti-infos : Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Rataro : Normalement, si tout va bien d’ici les mois qui viennent (en tous les cas, ce sera en 2015!) j’ai la ferme intention de créer une fédération de protection des chants et danses marquisiens. Et la totalité des artistes marquisiens des six îles est prête à me soutenir dans cette démarche qui se veut fédératrice. Comme je le disais, nous ne bénéficions d’aucune retombée de toute cette manne financière liée à l’exploitation de nos chansons et ça suffit. Il suffit pour cela de regarder le tatouage. Le monde entier nous a copié et il est trop tard pour défendre quoi que se soit. Je ne voudrais pas que ce soit pareil pour le patrimoine oral et chanté de notre archipel .
Tahiti-infos : Votre album sortira bien au mois d’avril ?
Rataro : Je verrai mais puisque j’entre au studio en février, il me faudra quand même du temps pour tout mettre en place. Le but c’est de revenir avec le style « Rataro » mais dans l’air du temps, pour répondre aux attentes du public. Pour finir, je souhaite une très bonne année à tous les Polynésiens et que Dieu vous bénisse . Kaoha nui !
Propos recueillis par TP