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Municipales 2014 : le "pourquoi pas ?" de Denis Helme à Mahina


Denis Helme entouré de représentants des lotissements Fareroi et Mahinarama.
Denis Helme entouré de représentants des lotissements Fareroi et Mahinarama.
MAHINA, vendredi 19 juillet 2013 – Sur fond de contestation de la gestion municipale de l’eau et des ordures ménagères, le président de l’association Haapape A’ara, Denis Helme, a finalement reconnu lors d’une conférence de presse dans la matinée qu’il n’excluait pas de conduire une liste aux élections municipales de mars 2014, à Mahina.

"C’est bien d’aller dire qu'Emile Vernaudon, ça, Flosse, Oscar… Mais quand on veut le voir, il n’est pas là. Il ne répond pas aux courriers", argumente-t-il à propos de l’actuel maire de Mahina, Patrice Jamet. "Il n’est jamais là !"

Le thème de prédilection de l’association Haapape A’ara est, depuis le début, la contestation de la concession pour la distribution de l’eau potable signée par Mahina en 2007 pour 20 ans avec la SEM Haapape. La société est détenue par sept actionnaires dont deux ultra majoritaires : la municipalité (65%) et la SEDEP (34,95%), une société contrôlée par l'homme d'affaires Dominique Auroy.

En avril 2013, la commune a annoncé par le biais de son avocat, Me Quinquis, être parvenue à un accord avec la SEDEP pour le rachat de ses parts moyennant une compensation de 40 millions Fcfp. L’accord pourrait être signé avant octobre et devra obtenir l'accord du tribunal de commerce de Papeete.

La gestion de l’eau potable de Mahina sera alors de nouveau assurée en régie municipale. C’était un engagement de campagne de la liste de Patrice Jamet, Ia Tura o Mahina en 2011. La promesse est sur le point d’être accomplie laissant au passage intacts les problèmes qui plombent la distribution de l’eau à Mahina : réseau hydraulique vétuste et hyper chloré ; station de forage gloutonne en électricité, près de 110 millions Fcfp par an, 75% de la totalité des charges de distribution d'eau potable.

"Je me suis toujours investi pour Mahina"

La SEM Haapape envisageait de construire une centrale hydroélectrique vallée de Ahonu pour en finir avec ses factures d'électricité. L'association Haapape A’ara est parvenue à annuler l’autorisation délivrée par le Pays à la société, en 2010, après deux ans de bataille juridique jusqu’à l'arrêt de la cour administrative d’appel de Paris lui donnant raison, en janvier dernier. "Il n’y avait pas eu de mise en concurrence", justifie simplement Denis Helme.

En 2011 toutefois, les mesures réalisées par le service d’hygiène et de salubrité publique ont déclaré l’eau courante de la commune potable à 99%, plaçant Mahina dans le peloton de tête à l’échelle de la Polynésie française. Revers de la médaille, le mètre cube d’eau est passé de 35 à 80 francs depuis 2008, station de forage oblige. Mais le "chlore rend [l’eau] actuellement imbuvable au robinet, même avec un café", relativise un communiqué de Haapape A’ara.

Nouveau cheval de bataille : le projet de mise en place d’une redevance sur les ordures ménagères par l’équipe Jamet.

Sur le principe du pollueur payeur, fidèle à un autre engagement de campagne, l’équipe municipale tente de s’attaquer au déficit de plusieurs dizaines de millions l’an du traitement des ordures ménagères à Mahina, en dépit d’une redevance forfaitaire payée par les 3 500 foyers de la commune. "On dénonce le fait que la prestation n’est pas correctement faite, que ce soit pour la SEM, que ce soit pour les déchets. On nous fait payer une prestation qui n’existe pas", accuse encore Denis Helme.

Fidèle au proverbe "Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage", l'opposant est entré en contestation. Denis Helme sera-t-il candidat pour les municipales de 2014, à Mahina ? "Oui. Pourquoi pas ?", rétorque-t-il du tac au tac. "Je me suis toujours investi pour la population de Mahina". Message reçu.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 19 Juillet 2013 à 15:29 | Lu 1348 fois