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Mort de Martin Aramburu: le principal suspect interpellé en Hongrie, le dernier dans la Sarthe


Handout / HUNGARIAN POLICE / AFP
Handout / HUNGARIAN POLICE / AFP
Paris, France | AFP | mercredi 23/03/2022 - Les deux hommes, militants de l'ultradroite, suspectés dans la mort samedi à Paris de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu, ont été interpellés, le premier dans la nuit de mardi à mercredi en Hongrie, et le second mercredi à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe).

Loïk Le Priol, âgé de 27 ans, ancien militaire et membre du mouvement d'ultradroite GUD, est soupçonné d'avoir tiré sur l'ancien joueur qui est décédé sur place, au petit matin samedi.

Il a été interpellé en Hongrie à la frontière de l'Ukraine, a précisé à l'AFP une source proche du dossier. Un mandat d'arrêt européen avait été délivré contre lui. Il devrait être remis aux autorités françaises dans les prochains jours, a-t-on ajouté d'une autre source proche. 

La police hongroise a confirmé dans un communiqué l'arrestation de cet ancien commando marine au poste frontière de Zahony. Le suspect a expliqué avoir "un passé militaire et qu'il se rendait en Ukraine pour combattre", a-t-elle détaillé. Trois couteaux, utilisés par les militaires, ont été saisis dans sa voiture.

L'autre homme, Romain Bouvier, 31 ans, également actif à l'ultradroite, qui aurait également tiré sur l'ex-rugbyman, a été interpellé dans la matinée à Sablé-sur-Sarthe par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes, a appris l'AFP d'une autre source proche du dossier. L'interpellation a été confirmée de source judiciaire à l'AFP.

Mardi, une jeune femme de 24 ans soupçonnée d'avoir conduit la voiture, une jeep appartenant à Loïk Le Priol, a été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire.

Les deux hommes auraient tiré sur l'ancien international argentin.

Les faits se sont déroulés vers 6H00 boulevard Saint-Germain dans le chic VIe arrondissement de Paris, après un "différend" entre deux groupes de personnes au bar Le Mabillon, ont dit à l'AFP des sources policières.

Les groupes ont été séparés par des videurs, a ajouté l'une des sources, mais les suspects "sont revenus peu après avec un véhicule et ont tiré des coups de feu".

En juin au tribunal

"Plusieurs impacts" de balles ont été relevés sur place, a ajouté une source proche de l'enquête et le sportif est mort sur place des suites de ses blessures.

L'enquête est conduite par la brigade criminelle.

Loïk Le Priol, connu pour sa radicalité et sa violence, et Romain Bouvier doivent comparaître devant un tribunal en juin pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir tabassé et humilié avec trois autres membres de ce mouvement d'ultradroite.

Formé à l'Ecole des mousses de la Marine nationale à Brest, Loïk Le Priol avait été affecté au commando marine de Montfort avec lequel il a participé à plusieurs opérations extérieures au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015.

Rapatrié en France en juillet 2015 pour raisons médicales (état de stress post-traumatique), il avait été ensuite radié de l'armée en raison de son comportement violent.

L'ex-militaire s'était alors reconverti dans le prêt-à-porter, en lançant en 2016 une ligne de vêtements prisée des militants d'ultradroite, "Babtou Solide - certifié" - toubab à l'envers, nom donné en Afrique aux Européens, aux Blancs. Des YouTubeurs identitaires comme Baptiste Marchais et Julien Rochedy avaient posé avec ces T-shirts. 

Sur les réseaux sociaux, Loïk Le Priol a posté de nombreuses photos de lui au volant de sa jeep, une Willys, avec ses amis identitaires.

"cauchemar absolu" 

Federico Martin Aramburu, né en 1980, ancien centre ou ailier de Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou Dax (2008-2010), comptait 22 sélections avec l'Argentine.

L'ancien trois-quart avait notamment été titulaire lors du match pour la troisième place de la Coupe du monde 2007, remportée par les Argentins face aux Bleus (34-17), rencontre au cours de laquelle il avait inscrit un essai.

Depuis sa retraite sportive, il vivait à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.

Le milieu du rugby lui a rendu de nombreux hommages. 

"Pour la famille et ses nombreux amis, ce 19 mars a tourné au cauchemar absolu. Ce crime odieux et son décès laissent chacun d'eux et au-delà tout le monde du rugby abasourdi dans une douleur indicible", avait écrit leur avocat Yann Le Bras, dans un message envoyé à l'AFP dimanche.

le Mercredi 23 Mars 2022 à 05:11 | Lu 501 fois