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Moorea : action coup de poing des mutoi contre les kitesurfeurs


Les mutoi sur la plage de Tiahura.
Les mutoi sur la plage de Tiahura.
TIAHURA, le 15 mars 2016. En application d'un arrêté municipal de juillet 2015, interdisant la pratique du kitesurf sur les trois sites majeurs de l'île sœur, les policiers municipaux et la brigade nautique de Moorea sont intervenus en nombre, ce mardi matin, à Tiahura. Du matériel a été saisi.

La polémique sur l'interdiction du kitesurf à Moorea n'occupe plus les médias comme ce fut le cas en septembre dernier. Non pas que les kitesurfeurs appliquent à la lettre l'arrêté municipal pris en juillet dernier par la municipalité. Cela tient plus aux conditions météo. Avec le phénomène El Niño, l'île sœur a été peu ventilée ces derniers mois. "On a rien eu depuis des mois et des mois" reconnaît un membre du bureau de l'association Moorea Kitesurf. Ce mardi matin, les conditions étaient, enfin, idéales. La tentation pour de nombreux adeptes de cette discipline a été sans doute trop forte : certains ont donc bravé l'interdiction municipale et ont commencé à déployer leurs ailes sur la plage de Tiahura.

Mais, rapidement un fort déploiement de policiers municipaux à terre et en mer (avec le soutien de la brigade nautique) est venu rappeler les contrevenants à l'ordre. Plusieurs voitures de police ont été envoyées à Tiahura, de même qu'un bateau avec trois mutoi à bord. Un kitesurfeur les apercevant en approche a pu s'éloigner. Mais, une partie de son matériel laissé à terre sur un motu, un sac et des pompes pour regonfler sa voile, a été emporté.

Un moniteur d'une école de kitesurf, qui donnait un cours à un touriste américain a, lui, été directement appréhendé sur le plan d'eau. "Ils sont venus s'accrocher à mon bateau et ils m'ont rappelé l'interdiction du kite sur place. Moi, j'ai ouvert une école de kite en 2004 et à l'époque j'avais obtenu, de la mairie, une autorisation temporaire d'occupation du domaine maritime. La mairie ne s'étant pas manifesté pour me signaler la fin de cette autorisation, j'ai continué à exercer en dépit de l'arrêté d'interdiction du kite" témoigne David. Sa planche et sa voile ont été emportés par les policiers municipaux. "J'étais à peu près certain qu'ils n'avaient pas le droit de saisir le matériel, mais je n'ai pas fait d'opposition. J'ai réussi seulement à obtenir un papier manuscrit avec le nom du mutoi attestant que la planche et la voile avaient été emportés. Mais je ne sais pas comment je pourrai les récupérer".

Pour l'association Moorea Kitesurf, cette opération coordonnée et les saisies effectuées, viennent renforcer le sentiment de harcèlement dont ils se sentent victimes depuis septembre dernier. "On ne peut plus sortir une aile sans être coursé sur la plage ou en mer". Un recours en annulation de l'arrêté municipal a été déposé en décembre dernier devant le tribunal administratif de Papeete par l'association : ses membres attendent avec impatience que leur dossier soit examiné.

Les témoins attestent de la présence de quatre véhicules de la police municipale à Tiahura à terre et de la brigade nautique municipale à bord d'un bateau sur le plan d'eau.
Les témoins attestent de la présence de quatre véhicules de la police municipale à Tiahura à terre et de la brigade nautique municipale à bord d'un bateau sur le plan d'eau.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 15 Mars 2016 à 18:45 | Lu 13400 fois