Nouméa, France | AFP | vendredi 19/09/2019 - "Vous avez un potentiel, ne le gâchez pas": le conseil en 2008 du responsable de la section sportive de rugby au lycée Pétro Attiti de Nouméa n'a pas été vain. Onze ans plus tard, Sébastien Vahaamahina est l'un des cadres du XV de France à la Coupe du monde au Japon.
"Il avait un physique hors norme et était très assidu aux entraînements", se souvient Jean-Pierre Masseglia, qui a suivi pendant trois ans de 2005 à 2008 le jeune Sébastien, alors en préparation de bac pro dans cet établissement de Rivière Salée, un quartier populaire au nord de Nouméa.
"La section sportive de rugby à 7 impliquait trois heures d'entraînement par semaine, sur la base du volontariat. Ça fonctionnait bien dans l'équipe, l'ambiance était multiethnique et dynamique", ajoute le professeur d'éducation physique.
Colosse de plus de 2 mètres, Sébastien s'est pris de passion pour le ballon ovale à l'adolescence. "Vers 14 ans, il accompagnait son petit frère, Daniel, qui a un an de moins, au rugby. Ils étaient inséparables, alors Sébastien s'y est mis aussi", raconte sa maman Katalina, originaire de Wallis-et-Futuna, et rétive à "ce sport violent".
Né en 1991, Sébastien est l'avant-dernier d'une fratrie de six. "C'était le plus turbulent, il bougeait sans arrêt, grimpait dans les arbres. Il faisait de la luge avec des troncs de bananiers sur le chemin en pente qui mène à la maison", confie Katalina, qui se fait toujours un sang d'encre à chaque match. "J'ai toujours peur qu'il se blesse". Au stade de Rivière Salée, le robuste "tama" (mec en wallisien, ndlr) n'échappe pas à l’œil de Bruno Salvai, conseiller technique de la ligue de rugby de Nouvelle-Calédonie.
"Non seulement c'était un grand gabarit mais il avait une bonne capacité à se déplacer, une foulée ample, des genoux qui montaient haut", indique-t-il. Des qualités acquises par Sébastien sur les terrains de volley-ball qu'il pratiquait avant le rugby.
Conscient du potentiel de celui qui joue alors pilier, Bruno Salvai incite en 2007 ce gaillard, "effacé et taiseux", à prendre une licence et à s'inscrire dans un club. Ce sera le Rugby Club du Mont-Dore, où joue Daniel. "Il a fait plusieurs stages de perfectionnement durant les vacances scolaires et en septembre 2008, il a décroché sa première sélection pour un tournoi régional de rugby à 7 qui se déroulait à Wallis-et-Futuna", se rappelle Bruno Salvai, ancien joueur à Tahiti puis en Nouvelle-Calédonie.
La carrière de Sébastien Vahaamahina s'accélère. Pas encore majeur, il participe à Brive au Challenge inter-comités des moins de 18 ans. Cette fois, c'est Loïc Van der Linden, alors en charge de la détection des jeunes joueurs au CA Brive, qui détecte les capacités de l'imposant Océanien. Il prendra donc la direction de la Corrèze, à 17.000 km de Nouméa... "Brive lui a proposé un contrat avec un double projet, scolaire et sportif. Je les ai mis en garde sur les difficultés d'adaptation, à cause de l'éloignement, des joueurs calédoniens. Beaucoup s'y sont cassés les dents, mais Sébastien allait être bien en pris en main", relate Bruno Salvai.
Au domicile familial des Vahaamahina à La Tamoa, distant d'une vingtaine de kilomètres de Nouméa, on oscille alors entre tristesse et fierté. "Maman ne voulait pas qu'il s'en aille si jeune, mais c'était le rêve de mon frère, il était déterminé", se souvient sa sœur Maria. Ce sera donc Brive, jusqu'en 2011, puis Perpignan avant l'arrivée à Clermont en 2014.
Au Japon, où Sébastien participera à sa première Coupe du Monde, Maria prédit que "ce ne sera pas facile contre l'Argentine" samedi. "On a communiqué récemment, il est zen, prêt. Il attend tellement ça", lâche-t-elle avec admiration. Responsable d'une école de rugby pour enfants, elle prépare la relève. A 8 ans, son fils est l'inconditionnel fan de son "tonton". "Il s'appelle aussi Sébastien, fait du rugby depuis l'âge de 4 ans et est le meilleur joueur territorial de sa catégorie. Il n'a qu'une chose en tête: remplacer mon frère plus tard", prévient Maria.
"Il avait un physique hors norme et était très assidu aux entraînements", se souvient Jean-Pierre Masseglia, qui a suivi pendant trois ans de 2005 à 2008 le jeune Sébastien, alors en préparation de bac pro dans cet établissement de Rivière Salée, un quartier populaire au nord de Nouméa.
"La section sportive de rugby à 7 impliquait trois heures d'entraînement par semaine, sur la base du volontariat. Ça fonctionnait bien dans l'équipe, l'ambiance était multiethnique et dynamique", ajoute le professeur d'éducation physique.
Colosse de plus de 2 mètres, Sébastien s'est pris de passion pour le ballon ovale à l'adolescence. "Vers 14 ans, il accompagnait son petit frère, Daniel, qui a un an de moins, au rugby. Ils étaient inséparables, alors Sébastien s'y est mis aussi", raconte sa maman Katalina, originaire de Wallis-et-Futuna, et rétive à "ce sport violent".
Né en 1991, Sébastien est l'avant-dernier d'une fratrie de six. "C'était le plus turbulent, il bougeait sans arrêt, grimpait dans les arbres. Il faisait de la luge avec des troncs de bananiers sur le chemin en pente qui mène à la maison", confie Katalina, qui se fait toujours un sang d'encre à chaque match. "J'ai toujours peur qu'il se blesse". Au stade de Rivière Salée, le robuste "tama" (mec en wallisien, ndlr) n'échappe pas à l’œil de Bruno Salvai, conseiller technique de la ligue de rugby de Nouvelle-Calédonie.
-'Bonne capacité à se déplacer'-
"Non seulement c'était un grand gabarit mais il avait une bonne capacité à se déplacer, une foulée ample, des genoux qui montaient haut", indique-t-il. Des qualités acquises par Sébastien sur les terrains de volley-ball qu'il pratiquait avant le rugby.
Conscient du potentiel de celui qui joue alors pilier, Bruno Salvai incite en 2007 ce gaillard, "effacé et taiseux", à prendre une licence et à s'inscrire dans un club. Ce sera le Rugby Club du Mont-Dore, où joue Daniel. "Il a fait plusieurs stages de perfectionnement durant les vacances scolaires et en septembre 2008, il a décroché sa première sélection pour un tournoi régional de rugby à 7 qui se déroulait à Wallis-et-Futuna", se rappelle Bruno Salvai, ancien joueur à Tahiti puis en Nouvelle-Calédonie.
La carrière de Sébastien Vahaamahina s'accélère. Pas encore majeur, il participe à Brive au Challenge inter-comités des moins de 18 ans. Cette fois, c'est Loïc Van der Linden, alors en charge de la détection des jeunes joueurs au CA Brive, qui détecte les capacités de l'imposant Océanien. Il prendra donc la direction de la Corrèze, à 17.000 km de Nouméa... "Brive lui a proposé un contrat avec un double projet, scolaire et sportif. Je les ai mis en garde sur les difficultés d'adaptation, à cause de l'éloignement, des joueurs calédoniens. Beaucoup s'y sont cassés les dents, mais Sébastien allait être bien en pris en main", relate Bruno Salvai.
-'Maman ne voulait pas qu'il s'en aille...'-
Au domicile familial des Vahaamahina à La Tamoa, distant d'une vingtaine de kilomètres de Nouméa, on oscille alors entre tristesse et fierté. "Maman ne voulait pas qu'il s'en aille si jeune, mais c'était le rêve de mon frère, il était déterminé", se souvient sa sœur Maria. Ce sera donc Brive, jusqu'en 2011, puis Perpignan avant l'arrivée à Clermont en 2014.
Au Japon, où Sébastien participera à sa première Coupe du Monde, Maria prédit que "ce ne sera pas facile contre l'Argentine" samedi. "On a communiqué récemment, il est zen, prêt. Il attend tellement ça", lâche-t-elle avec admiration. Responsable d'une école de rugby pour enfants, elle prépare la relève. A 8 ans, son fils est l'inconditionnel fan de son "tonton". "Il s'appelle aussi Sébastien, fait du rugby depuis l'âge de 4 ans et est le meilleur joueur territorial de sa catégorie. Il n'a qu'une chose en tête: remplacer mon frère plus tard", prévient Maria.