Moscou, Russie | AFP | jeudi 14/06/2018 - La Russie n'aurait pu rêver mieux: une démonstration 5 à 0, contre une Arabie saoudite à côté de ses crampons, en match d'ouverture de "son" Mondial 2018, jeudi à Moscou, sous les yeux de Vladimir Poutine, soucieux de profiter de ce tournoi pour redorer l'image brouillée de son pays en Occident.
Mais il n'y a pas de bonne Coupe du monde sans polémique: la popstar Robbie Williams, chanteur de la courte cérémonie d'ouverture, a adressé un doigt d'honneur à une caméra, devenu viral sur les réseaux sociaux.
Tout avait débuté sur un ton plus policé et politique. "Je vous félicite pour le début du plus grand tournoi sportif du monde", a déclaré Vladimir Poutine, ouvrant ainsi officiellement le Mondial devant les 80.000 spectateurs au stade Loujniki. Le président russe, s'est montré magnanime au moment du premier but en serrant la main du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dans une tribune officielle qui n'avait pas fait le plein des grands de ce monde.
L'opération séduction de la Russie avait commencé dans la matinée quand le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, annonçait sur Twitter: "Je suis de nouveau avec vous après un séjour de 30 jours en détention. Je suis terriblement heureux d'être en liberté". La justice russe l'avait condamné pour avoir organisé une manifestation deux jours avant l'investiture de Vladimir Poutine à un quatrième mandat présidentiel.
Et le football? La Russie, qui n'avait pas gagné en 2018, est partie sur de bons rails avec des buts de Youri Gazinsky (12e minute), Denis Cheryshev (43e minute puis 90e+1), Artem Dzyuba (71e) et Alexander Golovin (90e+4). "Le chef de l'État vient de m'appeler pour me féliciter", a savouré le coach russe Stanislav Cherchesov.
"Finalement on n'est pas si mauvais!", ont exulté les supporters de la "Sbornaïa" au coup de sifflet final, dans la fan zone de Moscou.
Maintenant, place au premier choc que la planète foot attend: Portugal-Espagne, vendredi à Sotchi (20h00 françaises). Le casting est sublime avec Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d'Or, et le scénario dément: L'Espagne s'est séparée mercredi de son sélectionneur Julen Lopetegui qui a eu la mauvaise idée d'annoncer mardi son départ pour le Real Madrid après le tournoi...
C'est Fernando Hierro, ancien défenseur emblématique de la Roja, qui prend les manettes d'une équipe considérée avant ce psychodrame comme un des favoris.
Qui d'autre peut prétendre encore soulever la Coupe du monde le 15 juillet ? Les noms qui reviennent dans la bouche des anciennes vedettes sont le Brésil, l'Allemagne ou encore la France avec sa collection de petits prodiges (Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Thomas Lemar, etc.)
"Pour moi, je vois deux favoris: le Brésil et la France. En France vous avez de nombreux jeunes talents (...) Mbappé est par exemple un talent incroyable! (Au) Brésil ils ont Neymar", a ainsi confié à l'AFP Andreï Arshavin, qui avait mené la Russie en demi-finale de l'Euro-2008.
Tous les fans attendent les gestes venus d'ailleurs des Lionel Messi (Argentine), Luis Suarez (Uruguay) ou encore Eden Hazard (Belgique). Et prient pour que Mohamed Salah (Egypte), qui a crevé l'écran cette saison avec Liverpool, puisse jouer après avoir été blessé en finale de la Ligue des champions le 26 mai. Son sélectionneur Hector Cuper est "très optimiste" pour sa présence vendredi contre l'Uruguay.
Les spectateurs - et acteurs du jeu également - ont hâte de voir en action, pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). Pour la Russie, l'enjeu est ailleurs. Pour s'assurer un Mondial sans couac, le pays a mis le paquet sur les infrastructures, déboursant au total 13 milliards de dollars.
Mais les autorités russes ont aussi renforcé des mesures de sécurité qui étaient déjà parmi les plus élevées au monde. Premier objectif, lutter contre la menace terroriste alors que le pays est explicitement désigné comme cible par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), encore plus depuis son intervention armée en Syrie.
Puis, il y a la crainte du hooliganisme: à l'Euro-2016, des centaines de fans russes ont violemment attaqué les supporters anglais à Marseille. Les autorités ont depuis réagi avec fermeté et les supporters russes les plus violents, suivis de près par la police, ont été invités à se faire discrets. Beaucoup ont d'ailleurs assuré qu'ils feraient en sorte cet été de rester éloignés des onze villes hôtes de la compétition.
Reste un problème qui a ressurgi avec plus de virulence au cours des derniers mois: le racisme. Notamment dans les stades ou plusieurs joueurs noirs ont été victimes de cris de singe. Enfin, depuis 2010, quand la Russie avait obtenu l'organisation du Mondial-2018, le pays de Vladimir Poutine a été au centre de crispations et crises diplomatiques à répétition avec l'Occident.
Mais ces scandales n'ont pas empêché la tenue de la Coupe du monde: seules la Grande-Bretagne et l'Islande ont ainsi choisi de boycotter diplomatiquement, évitant à la Russie de revivre l'épisode traumatisant des JO-1980 de Moscou, snobés sportivement par plus de 50 pays à l'initiative des Etats-Unis. Rendez-vous le 15 juillet.
Mais il n'y a pas de bonne Coupe du monde sans polémique: la popstar Robbie Williams, chanteur de la courte cérémonie d'ouverture, a adressé un doigt d'honneur à une caméra, devenu viral sur les réseaux sociaux.
Tout avait débuté sur un ton plus policé et politique. "Je vous félicite pour le début du plus grand tournoi sportif du monde", a déclaré Vladimir Poutine, ouvrant ainsi officiellement le Mondial devant les 80.000 spectateurs au stade Loujniki. Le président russe, s'est montré magnanime au moment du premier but en serrant la main du prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dans une tribune officielle qui n'avait pas fait le plein des grands de ce monde.
L'opération séduction de la Russie avait commencé dans la matinée quand le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, annonçait sur Twitter: "Je suis de nouveau avec vous après un séjour de 30 jours en détention. Je suis terriblement heureux d'être en liberté". La justice russe l'avait condamné pour avoir organisé une manifestation deux jours avant l'investiture de Vladimir Poutine à un quatrième mandat présidentiel.
Et le football? La Russie, qui n'avait pas gagné en 2018, est partie sur de bons rails avec des buts de Youri Gazinsky (12e minute), Denis Cheryshev (43e minute puis 90e+1), Artem Dzyuba (71e) et Alexander Golovin (90e+4). "Le chef de l'État vient de m'appeler pour me féliciter", a savouré le coach russe Stanislav Cherchesov.
"Finalement on n'est pas si mauvais!", ont exulté les supporters de la "Sbornaïa" au coup de sifflet final, dans la fan zone de Moscou.
Maintenant, place au premier choc que la planète foot attend: Portugal-Espagne, vendredi à Sotchi (20h00 françaises). Le casting est sublime avec Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d'Or, et le scénario dément: L'Espagne s'est séparée mercredi de son sélectionneur Julen Lopetegui qui a eu la mauvaise idée d'annoncer mardi son départ pour le Real Madrid après le tournoi...
- La VAR déboule -
C'est Fernando Hierro, ancien défenseur emblématique de la Roja, qui prend les manettes d'une équipe considérée avant ce psychodrame comme un des favoris.
Qui d'autre peut prétendre encore soulever la Coupe du monde le 15 juillet ? Les noms qui reviennent dans la bouche des anciennes vedettes sont le Brésil, l'Allemagne ou encore la France avec sa collection de petits prodiges (Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé, Thomas Lemar, etc.)
"Pour moi, je vois deux favoris: le Brésil et la France. En France vous avez de nombreux jeunes talents (...) Mbappé est par exemple un talent incroyable! (Au) Brésil ils ont Neymar", a ainsi confié à l'AFP Andreï Arshavin, qui avait mené la Russie en demi-finale de l'Euro-2008.
Tous les fans attendent les gestes venus d'ailleurs des Lionel Messi (Argentine), Luis Suarez (Uruguay) ou encore Eden Hazard (Belgique). Et prient pour que Mohamed Salah (Egypte), qui a crevé l'écran cette saison avec Liverpool, puisse jouer après avoir été blessé en finale de la Ligue des champions le 26 mai. Son sélectionneur Hector Cuper est "très optimiste" pour sa présence vendredi contre l'Uruguay.
Les spectateurs - et acteurs du jeu également - ont hâte de voir en action, pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). Pour la Russie, l'enjeu est ailleurs. Pour s'assurer un Mondial sans couac, le pays a mis le paquet sur les infrastructures, déboursant au total 13 milliards de dollars.
- Hooliganisme, racisme... -
Mais les autorités russes ont aussi renforcé des mesures de sécurité qui étaient déjà parmi les plus élevées au monde. Premier objectif, lutter contre la menace terroriste alors que le pays est explicitement désigné comme cible par l'organisation djihadiste Etat islamique (EI), encore plus depuis son intervention armée en Syrie.
Puis, il y a la crainte du hooliganisme: à l'Euro-2016, des centaines de fans russes ont violemment attaqué les supporters anglais à Marseille. Les autorités ont depuis réagi avec fermeté et les supporters russes les plus violents, suivis de près par la police, ont été invités à se faire discrets. Beaucoup ont d'ailleurs assuré qu'ils feraient en sorte cet été de rester éloignés des onze villes hôtes de la compétition.
Reste un problème qui a ressurgi avec plus de virulence au cours des derniers mois: le racisme. Notamment dans les stades ou plusieurs joueurs noirs ont été victimes de cris de singe. Enfin, depuis 2010, quand la Russie avait obtenu l'organisation du Mondial-2018, le pays de Vladimir Poutine a été au centre de crispations et crises diplomatiques à répétition avec l'Occident.
Mais ces scandales n'ont pas empêché la tenue de la Coupe du monde: seules la Grande-Bretagne et l'Islande ont ainsi choisi de boycotter diplomatiquement, évitant à la Russie de revivre l'épisode traumatisant des JO-1980 de Moscou, snobés sportivement par plus de 50 pays à l'initiative des Etats-Unis. Rendez-vous le 15 juillet.